Aung San est le père d’Aung San Suu kyi (celui qui a dirigé le mouvement national pour la libération de la Birmanie du joug britannique après la Deuxième Guerre mondiale, un héros national).
Jusqu’à ses 15 ans, elle a étudié en Birmanie où elle a été introduite et a maîtrisé la langue birmane. Elle a obtenu un diplôme en 1967 du Collège St. Hugh (Oxford) en politique, philosophie, économie et langue japonaise. Elle a acquis un diplôme à l’école de Londres en études orientales et africaines.
Elle a travaillé pour le secrétariat de l’ONU à New York en 1969. En 1972, elle détenait un poste comme officière recherchiste des affaires de l’ONU au sein du Ministère des Affaires étrangères du Bhoutan.
Elle est l’auteure de deux études (qui sont la preuve de son intérêt et de sa connaissance de l’histoire moderne birmane) et plusieurs livres. Elle a publié un essai sur son père en 1982 et en 1987, un article scolaire sur la littérature moderne birmane (« Socio-Political Currents in Burmese Literature, 1910-1940, » in Burma and Japan: Basic Studies on Their Cultural and Social Structure). (Silverstein 1990, 1010) Une de ses publications les plus importantes reste néanmoins son étude comparative entre la Birmanie et l’Inde en ce qui a trait à leur réponse coloniale (Burma and India: Some Aspects of Intellectual Life Under Colonialism) publiée en 1990.
Elle a été empêchée de pouvoir se présenter aux élections de mai 1990 et de pouvoir entrer en contact avec ses adhérents.
C’est la secrétaire de la ligue nationale pour la démocratie (LND) (formée, à la suite de la prise du pouvoir par la junte militaire le 18 septembre 1988, par Aung Gyi et le général Tin Oo). Elle a dénoncé publiquement les meurtres de personnes innocentes, le non-respect des droits fondamentaux, le recours à l’intimidation et à la répression des militaires. (Silverstein 1990, 1012) Les gens ont beaucoup d’attentes face à son rôle de libératrice de la nation. Aung San Suu Kyi croit en la démocratie obtenue de façon non-violente grâce à des élections où tout député peut se présenter et avoir les mêmes chances de remporter qu’un autre. « Les militaires ont commencé à arrêter ses partisans et à la harceler. » (Silverstein 1990, 1012) Elle a reproché à Ne Win publiquement, en juin 1989, d’être le commandent derrière le gouvernement militaire.
Il faut savoir que, même avant la prise du pouvoir de la junte militaire en 1962, Aung San Suu Kyi, la police et l’organisation d’intelligence militaire ont émis une rumeur qu’elle n’était qu’une marionnette pour les communistes. Aung Gyi, en novembre, ne fait qu’acquiescer les accusations (en disant que son entourage professionnel est constitué de membres du BCP). Elle a réfuté ces dires et, à l’aide de d’autres membres de la LND, l’a viré. Les accusations ont néanmoins continué. En effet, une campagne a été mise en place par Khin Nyunt (chef du directorat des services d’intelligence de défense) le 5 août 1989 dans le but de la miner (décourager les gens de participer à ses rassemblements, arrêter des membres locaux de son parti, faire des attaques à son égard (sur son comportement sexuel, d’être su service des Nations Unies et sur le fait qu’elle soit antibouddhiste)). Il y a eu une tentative d’assassinat contre elle le 5 juillet 1989 à Danubyu. Le 20 juillet 1989, elle a été détenue de chez elle et elle ne pouvait entrer en contact avec le monde extérieur. Tin Oo a été arrêté. Sa demande de candidature à la présidentielle a été rejetée le 17 février ce qui entraîna la fuite ou l’arrestation de ses partisans.
Elle n’a jamais collaboré avec U Nu ou tout autre politicien faisant partis d’anciens régimes politiques (ex : Ne Win). La défense des droits sociaux et politiques a toujours été une de ses priorités (découlant d’un système politique légitimé par le peuple).
Personne n’a inspiré autant d’admiration qu’Aung San Suu Kyi par le propre peuple birman et l’appui de gouvernements étrangers. Elle est perçue par le peuple birman comme l’héritière le rôle de son père, qui lui a été retiré, soit celui de dirigeante.
La LND d’Aung San Suu Kyi (qui a remporté les élections en 2015) serait inactive face au traitement des Rohingyas malgré les pressions internationales. Des officiers gouvernementaux haut-gradés inciteraient les ministres les plus hauts hiérarchiquement des régions et des états à collaborer avec les moines du Ma Ba Tha (voir la section pour plus d’informations) en faisant du patronage entre les monastères et les dirigeants administratifs régionaux. Les hommes d’affaires locaux, l’organisation birmane des vétérans (dirigeants de monastères dans plusieurs villes pour les plus hauts gradés) aussi ne seraient pas épargnés pour établir des liens avec les moines radicaux.
Elle ne peut accéder au poste de présidence ou de vice-présidence parce qu’elle s’est mariée à Michael Aris, un Britannique (non-Birman), et a eu deux enfants de ce mariage ce qui est inconstitutionnel (article 59 f). Aung San Suu Kyi a décidé de pivoter sa demande de campagne de l’article 59 f pour celui de l’article 436 (droit de veto de l’armée, un changement constitutionnel n’a lieu qu’avec 75% de voix sauf que l’armée détient 25% des sièges parlementaires).
Le bureau du président (Thein Sein) aurait incité des moines radicaux de Mandalay à organiser des manifestations dans les principales villes et de former un mouvement national contre l’OCI (organisation de coopération islamique) pour les instrumentaliser et mettre à fin au mémorandum consenti avec l’organisation. Thein Sein serait au courant des activités de Ma Ba Tha par l’entremise de son ministre en chef de la région de Mandalay.
Sources :
Silverstein, Josef. 1990. « Aung San Suu Kyi : Is She Burma’s Woman of Destiny ?». Asian Survey 30 (n°10) : 1007-1019.
Zin, Min. 2015. «Anti-Muslim Violence in Burma: Why Now ?». Social research: An international quarterly 82 (n°2): 375-397.