La nature du régime colonial mis en place en Birmanie provient des évènements précédents 1886. Effectivement, les Britanniques décidèrent d’établir un empire formel en Birmanie à cause du refus de coopérer dans les accords commerciaux et à cause des résistances.[1] Les Birmans étaient considérés comme une race échec dans l’Empire, ce qui explique pourquoi les Indiens avaient les rôles dans l’administration, dans l’armée et dans les forces policières. [2] L’état colonial tenta de détruire toutes les anciennes structures de pouvoir. Par conséquent, ils abolirent la monarchie destituant ainsi le roi Thibaw.[3] Les Britanniques imposèrent un régime fédéral à la Birmanie.
La capitale devient alors Yangon plus au Sud du pays. Ainsi, les Anglais tentaient de déplacer le centre du pouvoir de Mandalay, la dernière capitale de la Birmanie libre, pour empêcher d’autres résistances. [4] Il prit cinq années complètes pour que le pouvoir colonial puisse « pacifier » la Birmanie, c’est-à-dire récupérer les armes et calmer les rebelles. [5] Sous le régime colonial, les journalistes et politiciens birmans étaient dans l’impossibilité de formé un parti politique. [6]Les Anglais décident d’annexer la Birmanie à l’Inde, devenant ainsi une province de l’Empire.[7]
Le sentiment anti-colonial résulte d’une série de politiques répressives qui menaçaient la destruction de la société birmane, de la religion et de la culture. [8] Une grande présence militaire était constamment sur le territoire. Les traitements réservés aux femmes et aux moines étaient cruels et parfois inhumains, tout comme les traitements réservés aux résistants qui étaient exécutés ou emprisonnés. [9]
Toutefois, les minorités ne vivaient pas le contrôle colonial comme le groupe ethnique dominant des Birmans. Alors que les territoires birmans vivaient un contrôle direct des Anglais, les États Shans avaient droit à un contrôle indirect et une certaine forme d’autonomie. [10] Aussi, les Karen, qui avaient été fidèles à l’Empire, avaient un statut plus important que les Birmans, pouvant entre autre être membre des forces policières et de l’armée. [11] Ces exemples démontrent une division entre les minorités ethniques et les Birmans encouragée par les forces coloniales.
[1] Thant Myint-U, The making of modern Burma (New York : Cambridge University Press, 2001), 184.
[2] Ibid., 185
[3] Paul Kratoska,«Nationalism and Modernist Reform», The Cambridge History of Southeast Asia, vol. 3 sous la direction de Nicholas Tarling (Cambridge: Cambridge University Press, 1999), 280.
[4] De Koninck, «Introduction: l’angle de l’Asie», L’Asie du Sud-Est, 2 édition revue et corrigée, Paris: Armand Colin, 2005, 65.
[5] Paul Kratoska,«Nationalism and Modernist Reform», The Cambridge History of Southeast Asia, vol. 3 sous la direction de Nicholas Tarling (Cambridge: Cambridge University Press, 1999), 282
[6] Robert H. Taylor, « Myanmar: from army rule to constitutional rule? », Asian Affairs 43.2(2010), 230.
[7] De Koninck, «Introduction: l’angle de l’Asie», L’Asie du Sud-Est, 2 édition revue et corrigée, Paris: Armand Colin, 2005, 66.
[8] Thant Myint-U, The making of modern Burma (New York : Cambridge University Press, 2001), 199.
[9] Ibid., 200
[10] Ibid., 197
[11] Ibid., 197
photo: https://pcolman.wordpress.com/2012/08/02/reconciliation-in-burma/