Données de l’économie Birmane : http://donnees.banquemondiale.org/pays/myanmar
La fin de la dictature militaire en 2011 et l’élection de Aung San Suu Kyi comme députée lors des législatives partielles d’avril 2012 marquent le début d’une période d’ouverture politique et économique pour la Birmanie[13]. L’Union européenne et les Etats-Unis ont mis fin aux sanctions économiques qu’ils exerçaient à l’encontre de ce pays. De plus, avec l’aide du FMI, ils ont lancé de vastes réformes macro-économiques pour établir les bases de son développement. Malgré une économie encore basée sur le secteur primaire (45% du PIB), la Birmanie est perçue de nos jours comme un pays aux grandes opportunités économiques et ce, pour plusieurs raisons.
Premièrement, avec l’ouverture économique, la Birmanie se sert désormais de son atout géographique, étant donné qu’elle se trouve au carrefour de 3 régions économiquement dynamique : le sous-continent indien d’un côté, les pays appartenant à l’ASEAN qui regroupent les pays d’Asie du Sud-Est (frontière avec la Thaïlande, le Laos), puis l’Asie du Nord-Est grâce à la Chine. De nos jours, la politique économique du pays se base sur l’ouverture au reste du monde avec une multiplication par cinq des IDE entrants au cours de l’année (300 millions de dollars en 2012 contre 1,5 milliards de dollars en 2013)[14]. Tout reste à faire en Birmanie, ce qui constitue inévitablement un frein pour son économie, mais aussi une grosse opportunité pour les investissements.
Deuxièmement, la Birmanie possède énormément de ressources. En effet, son sous-sol est riche en pierres précieuses, minerais, gaz ainsi qu’en pétrole. De plus, les forêts birmanes regorgent de teck (un arbre tropical) et, actuellement, 75% des exportations de ce bois à l’échelle mondiale se font en Birmanie.[15]
Troisièmement, d’autres secteurs prennent petit à petit l’économie en charge. C’est le cas de l’hydroélectrique avec notamment la construction de barrages. La Chine fait d’ailleurs construire des oléoducs et des gazoducs sur le territoire birman afin d’assurer l’arrivée du pétrole provenant du Moyen-Orient. Cela permet également d’acheminer le gaz naturel birman[16]. De plus, le secteur manufacturier, grâce à la hausse des coûts de production en Chine et au faible coût de la main d’œuvre birmane, est en pleine expansion. Finalement, le secteur hôtelier, avec la montée du tourisme et le secteur des télécommunications dont les besoins sont très élevés (seulement 10% de la population a accès au téléphone)[17] , représente un atout économique à long terme.
Ainsi, tout en ayant l’un des PIB les plus faibles au monde, une grande partie de la population vivant sous le seuil de la pauvreté et des relations commerciales qui restent à développer, la Birmanie possède le taux de croissance le plus élevé de la région. Grâce à ses ressources et son ouverture au sein de l’économie mondiale, la Birmanie peut être définie comme LE centre d’opportunités de la région. Cependant, un grand travail reste à faire. De plus, il faudra voir si la corruption et le marché de la drogue ne viendront pas perturber l’avenir économique du pays comme ils l’ont déjà fait auparavant.
[13] Trésor français (2013), « La Birmanie, entre espoir et défis », Horizon ASEAN, numéro 5, février
[14] Sylvain Fontan, “Birmanie et opportunités d’investissements dans un marché “frontière” largement inexploité”, analyse publiée sur «leconomiste.eu» le 09/01/2014.
[15] Ibid
[16] Egreteau Renaud, « Pékin et l’épine birmane », Outre-Terre 1/ 2009 (n° 21), p. 259-265).
[17] Trésor français 2013, « La Birmanie, entre espoir et défis », Horizon ASEAN, numéro 5, février ,