Les Thaï, appelés Shan par les Bamar, composent le deuxième groupe ethnique le plus important en nombre en Birmanie. Ils se sont installés dans l’Est et dans le Nord du territoire birman tel qu’on le connaît aujourd’hui. À la même époque, influencés par la majorité bamar, ils ont adopté le bouddhisme theravada et l’écriture de cette dernière. En dépit de cela, ils ont gardé leur langue jusqu’à l’époque contemporaine ainsi que leur organisation politique et sociale jusqu’au milieu des années 40, correspondant à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Société hiérarchisée qui ressemblait à celle des sociétés féodales occidentales avant la fin du dernier conflit mondial, la majorité de la population des Shan était des paysans. Toutefois, il existait une classe inférieure qui regroupait des bouchers ou des pêcheurs qui étaient considérés comme des fonctions impures et indignes.
Aujourd’hui, il y a les Shan du Nord autour du Lashio et les Shan du Sud autour de Taunggyi qui sont fiers de leurs origines montagnardes. Comme les Arakanais, ils ont du mal à supporter les autorités régionales car ils les accusent de ne servir que les intérêts des Bamar, ce qui ne fait qu’envenimer les tensions entre les différentes communautés ethniques qui composent la population birmane.
Source pour l’ensemble de l’article: Courdy, Jean-Claude. 2004. Birmanie (Myanmar): La mosaïque inachevée. Paris: Éditions Belin. 26-28.