Depuis les attentats de 1988, les États-Unis avaient coupé leurs relations avec la Birmanie et avaient imposé des sanctions économiques suite au non-respect des droits de l’Homme. [1] En 2007, la révolution Safran, manifestation pacifique menée par les moines termina dans des répressions massives et agressives des militaires.[2] La réaction des États-Unis fut-elle qu’en 2007, les États-Unis proposèrent une résolution au Conseil de sécurité des Nations Unies afin de classer le Myanmar comme une menace à la paix et à la sécurité. Elle sera réfutée par la Chine et la Russie avec leur veto.[3] Bien que les sanctions aient eu pour effet d’isoler le Myanmar, elles n’eurent pas l’effet escompté par les États-Unis.
Les inquiétudes des États-Unis envers les rumeurs de coopération sur un programme nucléaire de la Corée du Nord ont poussé les États-Unis à favoriser un rapprochement avec la Birmanie. [4] Entre 2007 et 2010, plusieurs sources médiatiques publièrent des évidences de cette coopération. Le retour de l’enjeu nucléaire dans cette région du monde confirma aux États-Unis les menaces de sécurité dans cette région. [5]
L’arrivée au pouvoir de Barack Obama annonçait des changements importants pour les relations étrangères qui seront désormais moins orientées vers une politique de confrontation, mais bien plus vers une politique de coopération et d’engagement.[6] Cependant, les élections de 2010 forcèrent encore les États-Unis à manifester leur désaccord avec le parti au pouvoir et s’adressa aux autorités afin qu’elles libèrent Aung San Suu Kyi et les autres prisonniers.[7] La libération d’Aung San Suu Kyi fut un évènement qui encouragea la reprise des relations avec les États-Unis.[8]
La mise en place du gouvernement du président Thein Sein, les avancées démocratiques et les réformes ont permis à la Birmanie d’être moins soumise aux sanctions internationales.[9]
Il est évident que l’une des motivations des États-Unis à se rapprocher de la Birmanie est de réduire l’influence qu’a la Chine dans cette région du monde. Grâce à ses traités de libre-échange avec l’ASEAN, à ses investissements dans le pays et à sa capacité militaire démontrent l’influence chinoise toujours plus croissante dans la région Sud-Asiatique. [10] Le rapprochement entre les États-Unis et la Birmanie contrarie la Chine car il déstabilise son influence dans une région où elle était, pendant plusieurs décennies, l’allié principal. [11]
En 2012, Obama visita le Myanmar, faisant de lui en fait le premier président américain à avoir mis les pieds dans ce pays depuis près de 50 ans. Sa visite visait à prononcer un discours contre les violences faites aux Rohingyas et son appui pour de nouvelles réformes politiques. [12]
[1] Renaud Egreteau et Larry Jagan, Soldiers and diplomacy in Burma: Understanding the Foreign Relations of the Burmese Praetorian State (Singapore: NUS Press; Bangkok : IRASEC, 2013), 433.
[2] Nehginpao Kipgen, « US–Burma Relations: Change of Politics under the Bush and Obama Administrations», Strategic Analysis 37.2 (2013), 206.
[3] David I. Steinberg, Burma/ Myanmar: what everyone needs to know (Oxford; Toronto : Oxford University Press, 2010), 119.
[4] Priscilla Clapp. « Prospects for Rapprochement Between the United States and Myanmar». Contemporary Southeast Asia: A Journal of International and Strategic Affairs 32.3(2010): 417.
[5] Renaud Egreteau et Larry Jagan, Soldiers and diplomacy in Burma: Understanding the Foreign Relations of the Burmese Praetorian State (Singapore: NUS Press; Bangkok : IRASEC, 2013), 441.
[6] Priscilla Clapp. « Prospects for Rapprochement Between the United States and Myanmar». Contemporary Southeast Asia: A Journal of International and Strategic Affairs 32.3(2010): 411.
[7] Priscilla Clapp. « Prospects for Rapprochement Between the United States and Myanmar». Contemporary Southeast Asia: A Journal of International and Strategic Affairs 32.3(2010): 412.
[8] Renaud Egreteau et Larry Jagan, Soldiers and diplomacy in Burma: Understanding the Foreign Relations of the Burmese Praetorian State (Singapore: NUS Press; Bangkok : IRASEC, 2013), 442.
[9] Hung Ming-te & Tony Tai-Ting liu, « U.S. Foreign Policy in Southeast Asia Under the Obama Administration: Explaining U.S. Return to Asia and its Strategic Implications ». USAK Yearbook of International Politics and Law 5 (2012), 208.
[10] Jürgen Haacke, « Myanmar: now a site for Sino–US geopolitical competition? ». LSE ideas: London School of Economics and Political Science (2012), 55.
[11] Jürgen Haacke, « Myanmar: now a site for Sino–US geopolitical competition? ». LSE ideas: London School of Economics and Political Science (2012), 58.