Un voyage dans le voyage : À la découverte des cultures

 

Situé au carrefour de l’Asie, Singapour accueille une pluralité des cultures.  Le multiculturalisme étant inscrit dans l’ADN national, les communautés ont toutes le même statut. La ville du Lion est un exemple de cohabitation entre peuples mais celle-ci reste orchestrée par les autorités locales, car il est important de rappeler que l’Etat use de ce cosmopolitisme pour maintenir la cohésion sociale. L’identité singapourienne ne supplante pas les autres puisque chaque communauté vit dans le respect de l’autre et peut s’exprimer librement sur le territoire. Sont donc célébrés le  “Racial Harmony Day” en juillet, le multiculturalisme singapourien lors de la Chingay Parade en février, et le National Day en Août. A cela s’ajoute Noël, Diva li et le Nouvel an Chinois pour honorer les fêtes propres à chaque culture! Si  le vivre-ensemble règne sur l’île, c’est également possible grâce au communautarisme spatial de la grande ville qui permet à chaque communauté de conserver son identité et de la faire partager!

Slalomant entre les rues, on passe de l’Inde à l’Italie en faisant une escale rapide en Chine -et ce, dans la même ville! Malgré le modernisme de la ville avec ses gratte-ciels à l’Amérique, l’architecture reste authentique grâce à ces quartiers.

Des étals de safran aux vendeurs de lampions, en passant par les temples aux effluves de Jasmin, le compte y est ! Little India est le quartier le plus animé de Singapour, que l’État a choisi de valoriser comme le cœur officiel de la culture et de l’identité sud-asiatique dans l’île (Madavan, 2018). On y utilise l’alphabet Tamoul (sur les menus, les noms des boutiques) pour y renforcer l’appartenance culturelle et y passe des films issus du cinéma Kollywood comme le célèbre film guerrier “la légende de Baahubali” (de SS Rajamouli). La grande mosquée Abdul Gafoor et les églises du quartier offrent toutes le culte en Tamoul bien que certains prêches soient disposés en hindi. Néanmoins, il est important de constater que l’anglais n’est pas exclu et qu’une traduction à tout est mise à disposition aux touristes ou non pratiquants de la langue indienne.

D’autres quartiers suivent comme Kampong Glam accueillant la communauté moyen-orientale. A dominante musulmane et près de l’Arb Street, il abrite la plus grande mosquée de la ville, la Mosquée du Sultan. Vous trouverez dans les rues alentours  des restaurants turcs et libanais, ou encore de jeunes vous invitant à la shisha. Cependant, bon nombre de ces enseignent ne fournissent que des plats halals en respect de la religion.

Nous avons également l’incontournable Chinatown, immanquable grâce à ses lampions accrochés tout le long des rues et ses splendides  pagodes. Vous pourrez y retrouver le temple Sri Mariamman bâti  en 1827, et le musée de la relique de la dent du Bouddha. L’intérieur du temple est architecturalement conçu sous la forme d’un mandala, un concept central dans la spiritualité bouddhiste et hindoue qui représente une connexion universelle.

De nombreux lieux de restaurations en pleins air offrent une expérience culinaire familial (les hawkers centers) tout en restant de qualité! Les amateurs de cuisine fine en bouche seront ravis de constater quelques restaurants étoilés michelins et fusionnant savoir-faire français et japonais par exemple.

Ainsi, la mosaïque culturelle de Singapour contribue à une mise en scène étatique visant à attirer l’oeil des curieux tout en permettant le brassage des communautés et une enrichissante cohabitation. Cependant, ce modèle culturel fait persister les identités fortes à travers les générations bien que tous s’acceptent et se mélangent et la culture chinoise y reste dominante.