Politique

 

Singapour est une cité-Etat caractérisé par un système politique très différent de ce que l’on peut connaitre dans les pays occidentaux. Le fonctionnement du pays est très original et cela rend notre étude d’autant plus fascinante. Tout au long de notre sujet, nous allons analyser le fonctionnement politique de Singapour sous différents concepts comme la démocratie, l’autoritarisme, le communautarisme et l’idéologie politique. De plus, il sera intéressant de marquer les différences existantes avec les systèmes politiques occidentaux. Singapour reste un contre exemple assez exceptionnel de la théorie de « la fin de l’Histoire » par Francis Fukuyama qui essaie de montrer que tous les pays sont voués à atteindre la démocratie libérale.

Contrairement à l’Histoire occidentale où la bourgeoisie a joué un rôle déterminant dans la montée du libéralisme, le PAP (People’s Action Party), qui est le parti au pouvoir à Singapour depuis l’indépendance de 1965, reste sceptique en ce qui concerne la rationalité des citoyens et reste convaincu de sa pensée antilibérale.

Il ne faut pas voir la pensée antilibérale d’une façon forcément négative. L’antilibéralisme ne signifie pas toujours absence de démocratie. En effet, la vision politique du gouvernement est fondée sur une démocratie antilibérale où le bien être collectif est sauvegardé par les dirigeants gouvernementaux. Les élections témoignent de la présence relative d’institution démocratique. D’ailleurs, la baisse de popularité du PAP entre 1980 et 1990 est due aux changements dans la société de Singapour notamment à une accentuation des différences entre les classes sociales. L’émergence d’un nouveau style de vie reflètent une montée de la richesse et des tendances individualistes. Une plus grande liberté met en évidence un désir de contrôler la sphère privée et de participer aux décisions politiques dans la collectivité. Les effets électoraux de ces changements peuvent être interprétées comme l’évolution vers une démocratisation politique et une volonté de liberté face aux interventions étatiques. Ces nouvelles ambitions doivent donc être reconsidérées par le gouvernement du PAP qui doit repenser ces concepts idéologiques et ces pratiques administratives. On fait souvent la constatation que l’émergence d’une classe moyenne est un premier pas vers la démocratisation.

Pourtant cette forme de communautarisme mène souvent à un certain autoritarisme de la part des gouvernants. Les interventions étatiques peuvent être tolérées par une partie de l’électorat à cause du fait qu’il ait élu eux-mêmes leurs dirigeants. En effet, c’est cet engagement qui a permis au gouvernement du PAP, surtout depuis 1968, de s’affirmer comme un gouvernement démocratique avec un haut degré de légitimité, alors qu’il continue d’intervenir dans tous les domaines de la vie sociale des Singapouriens. Pour conserver cette légitimité, le PAP va mettre en avant des valeurs asiatiques, assez différentes des valeurs occidentales, tout en essayant de maintenir un niveau économique relativement élevé. Tant que les habitants ont un niveau de vie convenable et que leur bien être matériel est satisfaisant, il est peu probable qu’ils contestent le parti au pouvoir.