Les travailleurs domestiques
Un des groupes de travailleurs migrants qui est le plus affecté par ces injustices et qui est le plus vulnérable est celui des travailleurs migrants domestiques ou les “bonnes”. A ce jour, Singapour abrite plus de 160 000 travailleurs migrants domestiques. Ceux-ci sont tous composes de jeunes femmes entre 20 et 30 ans, la plupart venant des Philippines, de l’Indonésie, et finalement du Sri Lanka. Chez leurs employeurs, elles sont souvent perçues comme des “serveuses” qui ont le devoir d’être soumises et d’accomplir tout ce qui est demandé d’elles. Ce qui est encore plus malheureux, c’est que ces femmes sont considérées comme des travailleuses “de non-qualités” par le gouvernement singapourien. Cela fait que les lois et protections mis en place pour les travailleurs immigrants ne s’appliquent pas à elles. Par exemple, le “Singapore’s Employment Act” définit tous les droits de base des travailleurs, mais exclut explicitement les “travailleurs domestiques”. Elles sont donc réduites au silence et ne peuvent qu’assumer leur rôle de soumission dans la société Singapourienne.
Les protections juridiques de base qui devraient être les droits fondamentaux de tout être humain ne leur sont même pas accorder. Les employeurs ne sont pas obligés de payer leurs bonnes et se contentent de leur distribuer un salaire minimal et de ne pas leur accorder des jours de congés. Selon un rapport de “Human Rights Watch” en 2005, une travailleuse domestique a certifié avoir été forcée de travailler pendant 7 mois sans arrêt pour seulement 50$ USD. De plus, le gouvernement les soumet à des examens de santé tous les 6 mois. Elles n’ont pas le droit de se marier avec un citoyen ou un résident, et si jamais il est découvert qu’elles sont enceintes, elles seront immédiatement déportées du pays. Pour couronner le tout, devant les tribunaux criminels qui traitent les abus domestiques entre les employeurs et leur bonnes, celles-ci sont perçues comme des victimes incapables et naïves ou des criminelles instables. Elles sont rarement prises au sérieux. Le message est clair : si elles veulent rester dans ce pays « merveilleux », elles doivent se comporter de façon « appropriée ».
Cadre juridique pour les travailleurs domestiques migrants à Singapour
Le gouvernement singapourien s’attarde depuis plusieurs années à faire des réformes sérieuses car il se base sur l’argument qu’il y a des lois à part qui protègent les travailleurs domestiques migrant. Les deux principaux instruments qui s’appliquent aux travailleurs domestiques migrants sont le Employment of Foreign Workers’ Act et le Employment Agencies Act.
Sous le Employment of Foreign Workers’ Act, les employeurs peuvent se voir imposer des peines jusqu’a 6 mois d’emprisonnement ou d’un montant qui peut être égal à 5000 $ Singapouriens pour les infractions commises.[1] De plus, en octobre 2004, le gouvernement a mis en place de nouvelles lois pour contrer le travail forcé sans paiement avec des procès criminels. D’un autre côté, le Employment Agencies Act traite plutôt de la question de l’obtention des permis de travail et est loin d’accorder n’importe quelle forme de droits à ces femmes[2].
Par ailleurs, contrairement à ce que le gouvernement prétend, ces “recours” prévus sont plutôt paradoxales car ce sont les politiques misent en place par le gouvernement, en premier lieu, qui font qu’il y a tant de violations des droits humains. Par exemple, nous pourrions citer l’interdiction de se reproduire dans le pays, ainsi que des règles discriminatoires qui définissent leur salaire de base selon leur pays d’origine. De plus, ces procès juridiques reflètent un manque de preuves concret.
Un autre problème qui perdure est l’accessibilité aux mécanismes de plainte pour les travailleuses domestiques. Cela est dû au contrôle étroit des associations dans le pays.
Même si ces recours ont pu aider la situation de quelques-unes, la majorité demeurent malheureusement avariée. Selon le ministère de la main-d’œuvre de Singapour, la plupart des litiges sont réglés avec des paiements d’argent mais les victimes n’obtiennent pas des restitutions complètes.