Environnement : le concept de la ville verte

 

Lorsque Dame Nature rejoint l’innovation

 

(Singapour, vue de haut: une architecture époustouflante)

 

Avec ses températures avoisinant les 30 degrés à l’année  et sa forte humidité, le climat singapourien fait autant rêver qu’il effraie. Et pourtant, cette cité-État au climat tropical saura vous étonner par sa biodiversité et son concept novateur de la Ville verte. Créée ex-nihilo au début du 21ème siècle, Singapour investit beaucoup dans le développement durable ce qui la place dans le peloton de tête des villes les plus écologiques au monde (selon le classement d’Arcadis 2018, selon l’équilibre “peuple, planète et profit”).

Sur 101 hectares s’étendent les célèbres “Gardens by the Bay”, parc magnifique abritant deux grandes serres (le Flower Dome et la Cloud Forest, 18 supertrees (ces longs arbres futuristes forgés de béton et de fer et recouverts de végétation) reliés par des passerelles, et un superbe jardin botanique. On y trouve différents écosystèmes, une grande variété de plantes et de superbes parterres de fleurs.

Les fameux supertrees

Pour maintenir la ville “saine”, Singapour mise également sur des véhicules électriques et encourage les populations à user des transports en commun plutôt que de prendre leur voiture. Les élites politiques ont également introduites l’indice « BCA Green Mark » qui évalue sur cinq critères les bâtiments en fonction de la performance énergétique, l’économie d’eau, l’intégration dans l’environnement extérieur, la qualité des aménagements intérieurs et le caractère innovant.

Conscient également de ses lacunes en ressources du fait de sa position géographique, elle table sur la récupération d’eau de pluie, la désalinisation et le recyclage d’eau usée pour fournir convenablement le peuple en eau. La ville accueille même chaque année la Semaine internationale de l’eau, permettant à différents entrepreneurs de discuter sur ce sujet et y trouver des solutions innovantes.

Cependant, malgré les campagnes de sensibilisation de la Singapore Environment Council par exemple pour limiter l’usage des sacs plastiques, ceux-ci sont toujours donnés en masse dans les supermarchés ou les boutiques de rues (Noel, 2016). La forte consommation d’électricité pour les climatisations effraient aussi quant au risque de délestage comme ce fut le cas en Inde en 2012 avec une vague de coupures électriques. Plusieurs chercheurs et analystes environnementaux s’accordent donc à dire que malgré un développement poussé de ses espaces verts, celui-ci ne concourt pas tant à l’amélioration des conditions de vie des singapouriens mais plutôt à une logique marchande faisant bien vendre la ville à l’international (Sevin, 2007).