(5.2) Diversités ethnique
La population du Brunei est relativement diverse. De ses 459 500 habitants, 15% sont d’origine chinoise, 12% d’origine indienne, eurasienne ou autres et 6% originaires de l’île de Bornéo. Cependant, le plus important groupe ethnique au Brunei reste la population d’origine malaise, à 66.6% (Chin, 2017, 44). D’après le Brunei Nationality Status Acts de 1961, ce dernier groupe serait composé de 7 groupes distincts ; les Bruneis, Kedayan, Tutong, Bisaya, Dusun, Belait et Murut. Il existe peut de différence entre les peuples originaires de l’île de Bornéo (6%) et les peuples malais (66.6%), la seule distinction étant leur lieu de provenance au sein de l’île de Bornéo (les malais originaires du territoire brunéien) (Gin, 2016, 84).
Bruneis
Les Brunei sont le plus grand groupe ethnique au Brunei. Avec 194 289 membres (2011), il n’est pas surprenant que le pays adopte leur nom et leur religion (l’islam). Leurs terres traditionnelles se trouveraient dans la région de Kampong Ayer, où ils étaient un peuple nautique, subsistant principalement sur la pêche et le commerce, caractéristique des zones côtières (Gin, 2016, 87).
Une des danses traditionnelles du Brunei, le adai-adai, prend ses origines dans la tradition Brunei. Cette danse comprend des mouvements de pagaie, de pêche de de navigation pour recompter l’histoire de leurs origines. (Gin, 2016, 88)
Kedayan
Le people Kadeyan est également un peuple relativement nombreux au Brunei, comptant 23 720 membres en 2011. Leur langage, culture et coutumes ressemblent beaucoup à celles des Brunei, tous deux principalement composés de musulmans. Ils sont originaires de la région brunéienne de Kampong Jerudong où ils cultivaient du riz sec. Ils étaient également des chasseurs renommés, mais tout comme les Brunei, occupent maintenant principalement des postes au sein de la fonction publique (Gin, 2016, 91).
Le festival annuel de makan taun, autrefois d’importance primaire pour le peuple Kadeyan, n’est maintenant tenu que dans quelques villages au Brunei. Ce festival célèbre la fin de la cueillette des riz et rassemble plusieurs villages de la région (Gin, 2016, 92).
Tutong
Les Tutong sont un petit groupe ethnique, comptant 16 958 membres (2011), qui comme l’indique leur nom, sont originaires de la région de Tutong au Brunei. Le mot Tutong aurait été le nom d’un guerrier Murut qui a défendu le peuple Lurah Saban de la tribu Kayan. Sauvé du massacre, le peuple se serait nommé les disciples de Tutong. D’abord un people côtier, ils se sont déplacés vers des terres agricoles afin de cultiver des terres et planter du caoutchouc (Gin, 2016, 90).
Bisaya and Dusun
Bien que les Bisaya et Dusun sont officiellement considérés comme deux peuples distincts, plusieurs ressemblances linguistiques, culturels et identitaires entre eux fait en sorte que plusieurs chercheurs considère qu’ils sont plus ou moins pareils. En 2011, il n’y avait que 711 brunéiens s’identifiant comme Bisayan, versus les 13 485 Dusun (Gin, 2016, 85).
Les deux groupes n’ont pas de terres ancestrales précises, réparties sur le territoire par des programmes d’aménagement britanniques il y a plus d’un siècle. Ils étaient tous les deux des agriculteurs de fruits et légumes et semblaient avoir entretenu une variété de bétail afin de les sacrifier lors de cérémonies animistes (leur religion traditionnelle) (Gin, 2016 ,86). Une minorité d’entre eux ont convertis à l’islam et la chrétienté, préfèrent maintenir leurs traditions riches en dance et performance (Gin, 2016, 87).
Belait
Originaires de la région de Kampung Kuala Balai, les Belait du Brunei comptaient 7 662 membres en 2011. Ils sont un peuple musical, jouant une variété d’instruments traditionnels pour toute occasion, notamment lors de mariages et de funérailles. Vue la petite taille de leur population, leur langue traditionnelle est plus ou moins morte (Gin, 2016, 93).
Murut
Le peuple Murut ne compte que 1 661 membres (2011), provenant traditionnellement de la région de Temburong au Brunei. Leur société a longtemps été fermée aux gens de l’extérieur, vivant dans de petits groupes composés d’environ 20 familles (Gin, 2016, 89). Tout comme les Kedayan, le peuple Murut participe à un festival de riz, nommé irau pengeh ngeranih, pendant lequel l’entièreté du village consomme d’énormes quantités de vin à base de riz (Gin, 2016, 90).
Inquiétudes d’héritage culturel
L’enjeux le plus pressant pour l’entièreté des peuples malais du Brunei est celui d’héritage. Les générations de jeunes gens, qui composent la majorité de la population du Brunei, sont de moins en moins intéressées par l’apprentissage et la rétention des coutumes propres à leur groupe ethnique. Un nombre limité de cette nouvelle génération malaise parlent leur langue ethnique, et ceux qui en sont capable y intègre de plus en plus de mots anglais (Gin, 2016, 95).
Ces peuples risquent non seulement de perdre leurs danses, musique et plats traditionnels, mais l’avènement de la mondialisation leur font également perdre leurs techniques d’agriculture anciennes. La concentration des emplois dans les centres urbains et les salaires compétitifs qu’offre le gouvernement rend la vie de fermier peux attrayante pour les jeunes brunéiens (Gin, 2016, 96). Si une attention n’est pas portée à la préservation des cultures brunéennes elles perdront fort probablement leurs traits uniques et, comme plusieurs cultures avant elles, périront dans les annales de l’histoire (Gin, 2016, 97).
Pour aller plus loin
La littérature existante sur les peuples aborigènes du Brunei est extrêmement limitée. En conséquence, l’ouvrage Brunei – History, Islam, Society and Contemporary Issues écrit par un chercheur dans le domaine, Ooi Keat Gin, est largement citer dans cette section du site. Notre rédaction ne donne qu’un aperçu global de la culture brunéienne et ne fait que gratter la surface des coutumes, rituels et langages des différents groupes malais issus du territoire. Si vous désirez en apprendre davantage sur les différentes cultures du peuple brunéien, nous vous recommandons fortement la lecture de cet ouvrage riche en informations.
Gin, Ooi Keat. 2016. Brunei – History, Islam, Society and Contemporary Issues. New York/Oxon: Routledge.
Sources
Chin, Grace V. S. et Kathrina Mohd Daud, eds. 2017. The Southeast Asian Woman Writes Back : Gender, Identity and Nation in the Literatures of Brunei Darussalam, Malaysia, Singapore, Indonesia and the Philippines. Asia in Transition, Vol. 6. Singapore: Springer Nature Singapore. https://doi.org/10.1007/978-981-10-7065-5.Gin, Ooi Keat. 2016. Brunei – History, Islam, Society and Contemporary Issues. New York/Oxon: Routledge.