5. Culture

(5) Culture 

(5.1) Religion


Islam

Selon la constitution du Brunei, l’Islam est sa seule et unique religion officielle. En plus d’être le chef d’État, le Sultan, Hassanal Bolkiah, est également le chef de la foi islamique du Brunei. Cette cohésion totale entre l’Islam et l’État fait partie de la philosophie islamique nationale, Melayu Islam Beraja (MIB), à laquelle tous les citoyens doivent adhérer (Chin, 2017, 44). L’État administre également la loi islamique de la charia pour tous ses citoyens musulmans, soit environ 67 pourcents de la population, qui doivent nécessairement posséder une carte d’identification afin de prouver leur identité religieuse dans l’éventualité d’un procès (Bouma, 2010, 49).  

Le gouvernement surveille de très près la vie civile afin de s’assurer que les principes fondamentaux de l’islam et du MIB son respecté. La consommation d’alcool, la proximité entre les genres, l’impression de dessins ou messages anti-islamiques et la production de nourriture non halal sont toutes strictement illégales (Boum, 2010, 49). De plus, le ministre de l’éducation impose l’apprentissage de l’islam et de la philosophe MIB à tous les écoles. Les citoyens musulmans ne peuvent pas se marier avec des non-musulmans, à moins que ces derniers ne se convertissent à la religion musulmane. Il est aussi pertinent de noter que tout citoyen musulman reçoit incitations financières de la part du gouvernement (Bouma, 2010, 48)

Le gouvernement du Brunei restreint également la formation de parties politiques populaires et lutte fortement contre certains dirigeant musulmans, Al-Arqam, Saihoni Tasipan, Al-Ma’unah et Abdul Razak Muhammad pour en nommer quelques-uns, perçus comme déviationnistes et néfaste à la sainteté de l’islam au Brunei (Bouma, 2010, 48). 

Christianism et Buddhism 

En dépits de la promotion de l’islam par l’État, il existe d’autre populations religieuses au Brunei, plus particulièrement une population bouddhiste (représentant la deuxième plus importante religion au Brunei avec 13 pourcents d’adhésion), une population chrétienne (10 pourcents) ainsi qu’une part importante qui adhère à diverses croyances indigènes (10 pourcents) (Bouma, 2010, 49). La quasi-totalité des malais au Brunei sont des musulmans. Le tiers de la population (33%) qui ne l’est pas est largement composé de migrants chinois, de philippins et de d’autres groupes minoritaires (Goh, 2005, 68).  

Conformément à la Déclaration des droits humains de Kuala Lumpur, déclaration de l’ASEAN signée en 1993, le Brunei affirme théoriquement la tolérance de la diversité religieuse (Bouma, 2010, 49). Cependant, ce n’est pas nécessairement évident dans la pratique. Il est interdit d’enseigner une religion autre que la religion musulmane dans les écoles, il est interdit aux autres religions d’évangéliser et la possession de tout livres ou textes religieux non-musulmans est interdit sous peine de persécution (Goh, 2005, 60) De plus, il est interdit d’établir de nouvelles églises chrétiennes sur le territoire brunéien, qui n’en comptait que sept en 2007 (Bouma, 2010, 48-49). 

Sources

Bouma, Gary D, Rod Ling, et Douglas Pratt. 2010. Religious Diversity in Southeast Asia and the Pacific: National Case Studies. Dordrecht Netherlands: Springer. https://doi.org/10.1007/978-90-481-3389-5.

Chin, Grace V. S. et Kathrina Mohd Daud, eds. 2017. The Southeast Asian Woman Writes Back : Gender, Identity and Nation in the Literatures of Brunei Darussalam, Malaysia, Singapore, Indonesia and the Philippines. Asia in Transition, Vol. 6. Singapore: Springer Nature Singapore. https://doi.org/10.1007/978-981-10-7065-5.Goh, Robbie B. H. 2005. Christianity in Southeast Asia. Southeast Asia Background Series no. 7. Singapore: Institute of Southeast Asian Studies.