Les obstacles que rencontre le développement

 

Aujourd’hui, la perception de la corruption dans le secteur public grandit. Dans une enquête récente sur 13 économies asiatiques, 100 cadres étrangers ont été examinés par la Consultation de risque politique et économique basée à Hong Kong (PERC). Celle-ci a attribué une cote de 9,4 aux Philippines, 10 étant la catégorie la plus basse. Les Philippines ont été catapultées au sommet de la liste « de perception de corruption ». Autant en 2006 qu’en 2005, les Philippines ont été le troisième pays le plus corrompu derrière le Vietnam et l’Indonésie [1].

Le chômage est également un problème majeur persistant qui a empiré en 2006. Il est monté à une moyenne annuelle de 7,9%, supérieure à celle de 7,7% l’année précédente. En terme absolu, le chômage a atteint 2,82 millions de personnes en 2006. Le sous-emploi a grimpé à 22,7%, équivalant à huit millions de personnes touchées. Enfin, neuf millions de travailleurs migrants sont employés à l’étranger [2].

Déjà dans les années 1990, la migration du peuple philippin s’inscrivait dans un contexte de crise économique et politique de plus en plus aiguë. Par exemple, les Philippins qui habitent au Canada sont en général âgés de 25 à 48 ans, soit le groupe d’âge le plus productif, et ils sont très scolarisés. En fait, les immigrants venant des Philippines sont plus susceptibles que l’ensemble des immigrants et même des personnes nées au Canada de posséder un diplôme universitaire. Ceci étant, leurs revenus sont inférieurs à ceux des autres groupes. Le revenu moyen annuel des immigrants philippins (exception faite des travailleurs domestiques) est de 21 700$, comparativement à 23 700$ pour les personnes nées au Canada [3].

[1] Toute la sous-section s’inspire du livre suivant : Alasdair Bowie et Danny Unger. 1997. The Politics of Open Economies: Indonesia, Malaysia, the Philippines and Thailand. Cambridge : Cambridge University Press.

[2] Ibid.

[3] Condition féminine Canada. 2000. Le Canada et le mariage de Philippines par correspondance : la nouvelle frontière. Ottawa : Philippine Women Centre of B.C.