Le contexte politique des Philippines en lien avec les assassinats politiques
L’une des particularités des Philippines est la lutte armée qui s’y opère depuis bientôt quatre décennies entre le gouvernement et des groupes communistes, principalement le Parti communiste des Philippines et la Nouvelle Armée du Peuple (auxquels nous ferons référence en utilisant les acronymes anglais plus répandus CPP et NPA), dont la représentation publique est assurée par le Front national démocratique (FND). C’est par ce dernier parti que passe l’essentiel des négociations avec le gouvernement. Comme le souligne Amnesty International dans son rapport concernant les assassinats politiques, les droits humains et le processus de paix aux Philippines, ce conflit aura conduit à une escalade graduelle vers plus de violence et vers des atteintes toujours plus graves aux droits humains.
En effet, le CCP-NPA agit sur le modèle d’une armée de guérilla menant des actions locales et éparses consistant souvent en l’exécution sommaire ou encore l’enlèvement d’officiels auxquels la Force Armée (AFP) et la Police nationale des Philippines (PNP) répondent par de larges « opérations nationales anti-insurrection » [1]. Ces dernières ont vite développé une stratégie de contre-attaque visant à cibler les sympathisants et les militants communistes en passant souvent par le biais de groupes de vigilance non officiels encore moins soucieux de respecter les droits humains que les membres du corps armé du gouvernement [2].
[1] Amnesty International. 2006. Philippines, Political Killings, Human Rights and the Peace Process, p. 2. En ligne. http://web.amnesty.org/library/index/ENGASA350062006
[2] Ibid., p.2.