Histoire et Géographie

Histoire

 

À priori, on peut croire que l’histoire dans pays est quelque chose que l’on peut reconstituer rapidement sans trop d’embuches. Toutefois, dans certaines instances, ce travail n’est pas aussi simple qu’il peut ne le paraitre. On peut donner l’Indonésie à titre d’exemple en raison, dans un premier temps, de la difficulté à vérifier les faits avancés par les différentes sources relatant l’histoire de ce pays (Van der Kroef, 1958). De plus, on peut souligner, dans un second temps, la variété de sources s’étant prononcée sur l’histoire de l’Indonésie fait en sorte que l’on est confronté à une variété de points de vue parfois contradictoires à propos de certains événements (Van der Kroef, 1958). Toutefois, malgré ces limitations il est possible de mettre en évidence certains événements historiques.

Avant l’ère coloniale et les premiers contacts avec des marchands, l’Indonésie était déjà organisée en civilisations sédentaires, possédait déjà des postes de commerces, avait du succès en mer et en agriculture en plus d’avoir des croyances leur étant propres (Van der Kroef, 1958). On considérait d’ailleurs le pays ainsi que la région comme faisant parti de la « grande région d’Inde » en raison des similarités que partagent les pays de la région les uns avec les autres.

À prime abord, on peut concevoir l’histoire indonésienne comme étant une histoire internationale dans la mesure où plusieurs facettes importantes de l’Indonésie à ce jour sont proviennent d’influences extérieures (Van der Kroef, 1958). Par exemple, on peut donner l’arrivée de l’islam et de l’indouisme en Indonésie à titre d’exemples de ces influences (Van der Kroef, 1958). Toutefois, la façon dont c’est influences se sont implantées dans le pays est disputée. En effet, certains attribuent cette influence culturelle extérieure aux relations diplomatiques qu’entretenait l’Indonésie au niveau de ses politiques culturelles tandis que d’autres l’attribuent au va et vient des marchands de divers origines (Van der Kroef, 1958). Cependant, il est important de ne pas passer au-dessus de l’influence qu’a eu l’emprise coloniale hollandaise sur l’Indonésie.

Sceau de la Dutch East India Company (Vereenigde Oostindische Compagnie) Source: https://in.pinterest.com/pin/223420831487042647/?autologin=true

Les Pays-Bas ont colonisé l’Indonésie pour y établir leur souveraineté sur l’entièreté du pays au début de 20e siècle (Bertrand et Cayrac-Blanchard, 2020). D’ailleurs, c’est avec cette colonisation que l’archipel a connu sa première forme d’unité (Bertrand et Cayrac-Blanchard, 2020). Aux débuts des relations entre l’Indonésie et les Hollandais, les dynamiques de pouvoir entre les deux populations indiquaient un certain niveau d’égalité. Effectivement, au départ les hollandais ont permis aux indonésiens de conserver leurs structures et leur culture dans l’optique de garder une relation basée sur la diplomatie et non sur la coercition (Van der Kroef, 1958). Toutefois, au fil des années cette dynamique a changé pour permettre aux autorités coloniales d’accroitre leur contrôle sur la colonie. D’ailleurs, les structures coloniales vont finir par exercer un contrôle si total sur la colonie qu’ils vont isoler la région en incluant les parties où elles n’avaient pas prévu exercer un contrôle étroit (Van der Kroef, 1958). Pour illustrer le contrôle des Pays-Bas sur la région, on peut souligner le pouvoir que l’autorité coloniale avait sur l’économie du pays. D’ailleurs, on peut penser au contrôle qu’exerçaient les Pays-Bas sur le commerce des épices dans la région qui a permis, non seulement, de contrôler les exportations de ce produit dans la région, mais également à l’international (Van der Kroef, 1958). Également, on peut souligner, pour illustrer le contrôle des Hollandais sur l’Indonésie le changement dans les dynamiques de pouvoir au sein de la colonie. En effet, au long de la période coloniale, les Hollandais vont de plus en plus s’établir comme étant souverain sur le peuple Indonésien (Van der Kroef, 1958). On peut d’ailleurs observer que les autorités coloniales étaient particulièrement oppressives dans les sociétés indonésiennes plus développées et plus souples dans les communautés de moindre importance (Van der Kroef, 1958 ; Smail, 1988). Les historiens assumeront que cette façon de faire permettait aux Hollandais de laisser un certain degré de liberté aux communautés inoffensives pour la colonie tout en gardant le contrôle sur son ensemble si l’autorité devait y être contestée (Van der Kroef, 1958). Toutefois, il serait inexact de laisser croire que l’autorité coloniale hollandaise ait été incontestée pendant l’intégralité de sa durée de vie.

Effectivement, les évidences historiques laissent croire que l’Indonésie aurait entretenue des relations diverses avec Singapour dans le but de résister à la coercition hollandaise (Ramcharan, 2006). Il est cru que les relations entre les deux pays auraient été de nature clandestine et auraient visé la contrebande et le déplacement de marchandises ayant été considérées comme étant illégales par les autorités coloniales hollandaises (Ramcharan, 2006). Par exemple, on peut penser au trafic d’armes à feu et de ressources vitales pour les autorités hollandaises comme étant des exemples de marchandises ayant transité entre les deux pays (Ramcharan, 2006). Les historiens s’étant penché sur la relation entre l’Indonésie et Singapour durant la période de coercition hollandaise attribuent à cette relation une grande importance dans l’affaiblissement de la colonie à cette période (Ramcharan, 2006). Cependant, en raison de la nature des activités tenues entre ces deux pays, il est difficile de retracer avec précision l’entièreté des activités auxquelles s’adonnaient ces pays, mais aussi de mesurer adéquatement l’impact qu’aurait jouer cette relation dans l’état de la colonie à cette période (Ramcharan, 2006). En ce sens, on peut considérer le manque de documentation à ce sujet comme une limite à l’importance qu’on peut accorder à cette relation, mais il est néanmoins important de ne pas en discréditer l’importance.

Éventuellement, l’emprise coloniale hollandaise sur l’Indonésie sera renversée alors que, dans la foulée de la Deuxième Guerre mondiale, les Pays-Bas vont déclarer la guerre aux Japonais à la fin de 1941 (Bertrand et Cayrac-Blanchard, 2020). C’est alors en février 1942 que les Japonais vont commencer à débarquer en Indonésie et en prendre le contrôle un mois plus tard (Bertrand et Cayrac-Blanchard, 2020). Il est possible d’attribuer cette défaite des Hollandais au manque de défense contre les Japonais. En effet, les Hollandais ayant refusé d’armer les milices indonésiennes vont se retrouver en désavantage face à l’envahisseur (Bertrand et Cayrac-Blanchard, 2020). C’est alors cette suite d’événements qui mènera à la période d’occupation japonaise en Indonésie.

Les Indonésiens accueillent les japonais, en premier temps, comme des sauveurs en raison du fait qu’ils ont permis au pays de se défaire de la colonie néerlandaise (Bertrand et Cayrac-Blanchard, 2020). Par contre, dans un deuxième temps, les Indonésiens vont se rendre compte que les japonais ne se servent que de l’Indonésie dans le but de faire usage des réserves du pays pour bonifier leur effort de guerre (Bertrand et Cayrac-Blanchard, 2020). Parallèlement, c’est aussi au début de cette période qu’on assite à l’entrée en scène des gangsters indonésiens en politique. En effet, ces groupes n’avaient pas de réel conscience politique jusqu’à la fin de l’emprise coloniale hollandaise (Klooster, 1992). Il est possible d’attribuer cette entré en politique

Levé du drapeau indonésien Source: https://en.wikipedia.org/wiki/Indonesian_National_Revolution

à l’utilisation de ces groupes par les mouvements nationalistes de gauche (Klooster, 1992). Cette collaboration avait pour but de permettre aux mouvements nationalistes d’avoir accès à l’expérience des gangsters dans les activités illégales et dans les opérations en arrière-scène (Klooster, 1992). Les liens entre les gangsters et les nationalistes vont se resserrer alors que les premiers vont rejoindre des milices paramilitaires dans le but de s’insurger contre les japonais (Klooster, 1992). La situation perdurera jusqu’en 1945 alors que les japonais seront forcés de cesser les hostilités à la suite du bombardement d’Hiroshima (Soemardjan, 1957). Il s’en suivra la période de révolution Indonésienne qui s’achèvera en 1949 alors que les derniers territoires indonésiens sont libérés de la colonie et que la déclaration d’indépendance est signée (Smail, 1988). Ainsi, pour la première fois, l’ensemble des sociétés indonésiennes autrefois distinctes se regrouperont pour former un pays (Smail, 1988).

Géographie

 

Carte de l’archipel indonésien Source: https://www.nationsonline.org/oneworld/map/indonesia_map.htm

L’Indonésie est situé dans la région de l’Asie du Sud-Est. La région est très montagneuse avec les deux tiers du territoire s’élevant au-dessus de 200 m au-dessus du niveau de la mer et la moitié s’élevant au-dessus de 500 m au-dessus du niveau de la mer (De Konnick, 2006). L’Indonésie arbore un portrait semblable avec plusieurs secteurs en élévation toutefois une grande partie du pays est archipélagique faisant en sorte que la majorité du territoire est couvert d’eau. En effet, 78% du territoire indonésien est couvert d’eau pour la majorité peu profonde (Hutomo et Kasim Moosa, 2005). De plus, l’Indonésie compte 18 110 îles et une côte riche en vie marine s’étendant sur, environ, 108 920km (Hutomo et Kasim Moosa, 2005). De nos jours, le territoire indonésien rend toujours compte des impacts de la colonisation. En effet, on peut considérer le territoire comme étant divisé par plusieurs frontières que l’on pourrait attribuer à la division des régions, mais également aux politiques coloniales hollandaises (De Konnick, 2006). Toutefois, il est difficile d’affirmer que ces frontières sont claires et définies, mais on peut les concevoir comme étant les limites et les points de contacts entre les différentes populations sédentaires en Indonésie (De Konnick, 2006).

Pour sa part, le territoire indonésien s’élevant au-dessus du niveau de la mer est riche en ressources naturelles et en matière première telles que le café, l’huile de palme, le caoutchouc, le cacao et le pétrole (De Konnick, 2006 ; MacAndrews, 1994). D’ailleurs, on comptait 2,3 millions d’hectares dédiés à la culture de l’huile de palme en 2003 (De Konnick, 2006). Dans cet ordre d’idées, on se rend compte que l’agriculture occupe une place importante au pays. Effectivement, plusieurs zones différentes du pays sont utilisées pour l’agriculture. On peut penser aux régions montagneuses et aux forêts du pays qui sont utilisées depuis longtemps pour l’agriculture circulaire (De Konnick, 2006). D’ailleurs, il est important de souligner que l’agriculture en Indonésie fait en sorte que le pays est auto-suffisant en nourriture avec le riz jouant un rôle important (MacAndrews, 1994).  On peut également souligner que la richesse des sols indonésiens est un avantage en ce qui attrait à l’agriculture (MacAndrews, 1994).

Carte de la végétation en Indonésie Source: https://legacy.lib.utexas.edu/maps/indonesia.html

Au niveau de l’environnement, il est important de souligner que le pays est riche en forêts et en espace recouverts de végétation (De Konnick, 2006 ; MacAndrews, 1994). D’ailleurs, dans les régions où l’élévation est plus importante, certaines zones sont encore vierges ou presque intactes (De Konnick, 2006). Cependant, d’autres zones en élévation servent à l’agriculture ou abritent des communautés indigènes (De Konnick, 2006). De nos jours, l’Indonésie est confrontée à des enjeux environnementaux en raison de son développement rapide. En effet, on peut s’attendre à ce que le pays fasse face à des difficultés d’accès aux ressources naturelles et à des sources d’eau potable ainsi qu’à des problèmes de dégradation des sols (MacAndrews, 1994).

 

Références

 

Romain BERTRAND, Françoise CAYRAC-BLANCHARD, « INDONÉSIE – L’Indonésie contemporaine », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 15 avril 2020. URL : http://www.universalis.fr/encyclopedie/indonesie-l-indonesie-contemporaine/

Rodolphe De Koninck, « On the Geopolitics of Land Colonization: Order and Disorder on the Frontiers of Vietnam and Indonesia », Moussons, 9-10 | 2006, 33-59.

Hutomo Maliksworo, Mohammad Kasim Moosa. 2005. Indonesian marine and coastal biodiversity: Present status. International Journal of Molecular Science 34, (1) : 88-97, http://nopr.niscair.res.in/handle/123456789/1546 (accessed April 15, 2020).

Klooster, H. A. J. Journal of Southeast Asian Studies 23, no. 2 (1992): 448-49. Accessed April 15, 2020. www.jstor.org/stable/20071475.

MacAndrews, Colin. « Politics of the Environment in Indonesia. » Asian Survey 34, no. 4 (1994): 369-80. Accessed April 15, 2020. doi:10.2307/2645144.

Ramcharan, Robin. 2006. THE INDONESIAN REVOLUTION AND THE SINGAPORE CONNECTION, 1945-1949. Pacific Affairs 79, (1) (Spring): 156-157, https://search.proquest.com/docview/217690446?accountid=12543 (accessed April 15, 2020).

John R. W. Smail. Pacific Affairs 61, no. 1 (1988): 192-93. Accessed April 15, 2020. doi:10.2307/2758121.

Soemardjan (S.). 1957. “Bureaucratie Organization in a Time of Revolution.” Administrative Science Quarterly, 2 (2): 182–99. http://search.ebscohost.com/login.aspx?direct=true&db=ijh&AN=07.1364&lang=fr&site=ehost-live.

van der Kroef, Justus,M. 1958. On the writing of indonesian history. Pacific Affairs 31, (4) (0): 352, https://search.proquest.com/docview/743040552?accountid=12543 (accessed April 15, 2020).