Intégration et enjeux

 

Identité et intégration

 

Dû à la longue période de colonisation qui dura plus de 300 ans pour certains États de l’Asie du Sud-Est, ces derniers ont développé un sentiment de nationalisme envers leur pays. L’Indonésie n’en faisant pas exception, elle déclare son indépendance en 1945, mais le sera officiellement qu’en 1949.(1) Viendra alors plusieurs réformes, lois qui réprimeront la minorité chinoise indonésienne.

 

Sous Sukarno (1945-65)

 

Sukarno annonça la Déclaration d’Indépendance de l’Indonésie en 1945 et devint le premier président de la République de l’Indonésie. Suite à cette déclaration, les chinois indonésiens ce sont séparés sur 2 positions quant à leur rôle dans cette nouvelle nation indonésienne.(2)

Président Sukarno

La première position fut proposée par l’organisation socio-politique chinoise, BaperkiBadan Permusyawaratan Kewaeganegaraan Indonesia). Le Baperki proposait que les chinois indonésiens devaient garder leurs cultures et traditions chinoises(3), et qu’en faisant de la sorte cela ne les rendaient pas moins « Indonésiens ». Alors qu’être Javanais démontrais que l’on était Indonésien selon la population, l’organisation persistait que ne pas l’être ne rendait pas moins « Indonésiens », et donc que la culture chinoise était une culture ethnique parmi plusieurs.

La seconde position fut proposée par le groupe LPKB (Lembaga Pembinaan Kesatuan Bangsa ou Institut pour le Développement de l’Unité National)(4). Contrairement au Baperki, le LPKB pensait que les chinois en Indonésie devaient abandonner leur culture et tradition pour ensuite adopter les valeurs, la culture et la tradition dites « Indonésienne »(5). Ils demandèrent aussi à l’ethnie chinoise de changer leur nom pour un qui ferait plus Indonésiens,et encourageaient aussi l’intermariage entre un chinois et un pribumi (Indigène indonésien).(6)

Ces 2 positions contrastantes se voulait, pour le Baperki, être une méthode d’intégration de l’ethnie chinoise à la société indonésienne, alors que le LPKB proposait une méthode d’assimilation. Ces positions resta un débat tout au long du gouvernement de Sukarno. La population considérais Baperki être influencé par l’idéologie communiste, et que le LPKB appartenais aux militaires indonésiens anti-communiste (Supporté par les groupes islamiques de la nation).(7)

 

Sous Suharto (1965-98)

 

Suite à un coup d’état mis en oeuvre par le Général Suharto envers le président Sukarno, ce dernier dû quitter son poste pour le laisser à Suharto. Il changea le régime du pays qui mis en valeur la politique d’assimilation du LPKB(8).

Président Suharto

Le Baperki fut banni et accusé d’être un instrument du Parti communiste afin de contrôler l’ethnie chinoise indonésienne. La politique d’intégration fut reconnu comme une stratégie communiste afin de créer une séparation entre les chinois et les pribumi(9).

Comme le proposait le LPKB, les chinois durent changer leur nom chinois pour un nom indonésien, afin de prouver qu’ils souhaitaient devenir uni avec le peuple indonésien.

Les chinois indonésiens virent les expressions culturel être banni: Le média chinois, les écoles, l’utilisation de sinogramme publiquement et même les célébrations des festivals chinois(10).

Les Indonésiens commencèrent aussi à appeler les chinois Cina, qui fut considéré comme un terme plus insultant que les anciens termes utilisés: Tianghao ou Zhongguoren(11).

Dû à ces bannissements et discriminations, plusieurs chinois évitèrent d’aller en politique, puisqu’ils ne se sentaient pas complètement indonésiens et craignaient d’être traité « d’intrus ». Évitant de s’impliquer dans le domaine de la politique, plusieurs chinois commencèrent donc à être plus actif dans d’autres domaines, tel que le domaine d’Entreprise et du Sport(12).

 

Après 1998

 

La résignation de Suharto au pouvoir se passe dans les même temps que les émeutes de Mai 1998 à Jakarta et Solo. Ces émeutes furent plus violente que d’autres précédentes: Plusieurs maisons furent pillées et nombres de chinois furent agressés et tués(13). 

Émeute de Mai 1998

Suite à cette tragédie, plusieurs indonésiens sans origine chinoise commencèrent à réaliser que les chinois n’étaient pas tous riches, étaient des tycoons d’entreprises: il y avait aussi des chinois pauvres, sans emplois.

Les pribumi commencèrent donc à accepter de plus en plus les chinois en tant que citoyens indonésiens. Ils ont commencé à créer leur propre partis politique et organisations socials, tel que le PBI (Parti indonésien de l’unité dans la diversité) ainsi que le INTI (Association des chinois indonésiens)(14). Les traditions chinoises commencèrent aussi à devenir légale, tel que le Nouvel An Chinois en 2003(15).

 

Aujourd’hui

 

La diaspora chinoise continue graduellement à prendre place dans la société indonésienne et à être de plus en plus acceptée par le reste de la population. Selon Forbes, Les deux hommes les plus riche de l’Indonésie actuellement sont les frères Budi et Michael Hartono, avec un revenu net de 17,1 milliards de dollars USD.(16) Ils sont tous deux entrepreneurs chinois indonésiens, aussi connu sous le nom de Taipan (Tycoon d’origine chinoise/étrangé).

 


Sources Images:

1: Auteur anonyme, https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Presiden_Sukarno_dyk.jpg

2:https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/5/59/President_Suharto%2C_1993.jpg

3:http://www.newmandala.org/i-wanna-riot/

(1) CAVENDISH, Richard. Dutch sovereignty was transferred to the United States of Indonesia on November 2nd, 1949, Independence for Indonesia, History Today Volume 49 Issue 11, 1999, http://www.historytoday.com/richard-cavendish/independence-indonesia

(2) PAUSACKER, Helen, LINDSEY, Tim. Chinese Indonesians: Remembering, Distorting, Forgetting, ISEAS, 2005, page 97.

(3) (4) SURYADINATA, Leo. The Ethnic Chinese in the ASEAN States: Bibliographical Essays, Institute of Southeast Asian Studies, 1989, page 23-24

(5) (6) PAUSACKER, Helen, LINDSEY, Tim. Chinese Indonesians: Remembering, Distorting, Forgetting, ISEAS, 2005, page 97-98.

(7) (8) (9) SURYADINATA, Leo. The Ethnic Chinese in the ASEAN States: Bibliographical Essays, Institute of Southeast Asian Studies, 1989, page 23-24

(10) (11) (12) PAUSACKER, Helen, LINDSEY, Tim. Chinese Indonesians: Remembering, Distorting, Forgetting, ISEAS, 2005, page 99

(13) LANDLER, Mark. Unrest in Indonesia: The overview; Indonesian Capital Engulfed by Rioting, World, The New York Times, 1998, http://www.nytimes.com/1998/05/15/world/unrest-in-indonesia-the-overview-indonesian-capital-engulfed-by-rioting.html

(14) (15) PAUSACKER, Helen, LINDSEY, Tim. Chinese Indonesians: Remembering, Distorting, Forgetting, ISEAS, 2005, page 100

(16) FORBES, Indonesia’s 50 Richest, 2017, https://www.forbes.com/indonesia-billionaires/#386c415d45b7