Singapour, une diversité culturelle et ethnique

Par Kaïna Mehadjebia

 

Une diversité culturelle et ethnique

La diversité culturelle et ethnique de Singapour est sans aucun doute un des éléments attrayants liés à la Cité-État. La diversité des peuples mais aussi des ethnies, des religions et des langues permet la pluralité au sein même de l’État. Néanmoins, il est intéressant de se pencher sur la question afin de comprendre comment les différentes populations évoluent et cohabitent ensemble en alliant diverses religions, langues et coutumes.

 

Crédit: https://www.axl.cefan.ulaval.ca/asie/singa.htm

 

La question de la diversité culturelle et ethnique a été longuement discuté au sein de la cité-État. Historiquement, l’inclusion est un élément clef de la politique des gouvernements Singapourien. Dès l’indépendance en 1965 et lors de la création de la nation, le gouvernement met en œuvre une « grille raciale » communément nommé « CMIA » censée « structurer et consolider » la population pour éviter toute émergence de conflit. L’importante immigration est le fruit de cette initiative. Très vite, la volonté de créer un panel de communautés s’immisce dans les mœurs politiques et sociales de la cité-État. De nos jours, le multiculturalisme est un engagement. La volonté de maintenir cette société multiethnique est une continuité.  Parmi les ethnies existantes, se trouvent : les Chinois représentant 75% de la population globale, les Malais ou encore les Indiens. De ce fait, on remarque que l’emploi de l’anglais est préconisé comme langue officielle de la nation. [1]

 

Une éducation pluraliste

On peut considérer le système Singapourien comme découlant de l’éducation pluraliste. En effet, afin de préserver cette diversité qui reflète l’un des principes mêmes de la nation, il est primordial de procéder à une éducation particulière. Les écoles sont alors le lieu même de l’intégration de ce procédé. Le gouvernement « encourage la diversité » et pour ce faire l’éducation est incontournable. Il est alors primordial de sélectionner des éléments propres à la culture nationale mais aussi propre à chaque ethnie afin de poursuivre l’engagement. Il existe de nombreux défis auquel fait face cette éducation. Néanmoins, cette dernière semble primordiale pour la prospérité de l’engagement et ainsi la prospérité de la nation. Ces deux éléments étant intrinsèquement reliés au sein de la politique gouvernementale Singapourienne[2].

Ainsi, de nombreuses interrogations découlent de cet engagement du gouvernement Singapourien. Premièrement, concernant l’ethnie Chinoise, cette dernière étant majoritaire, on se demande alors pourquoi le gouvernement a-t-il mis en place ce système multi pluraliste ?  De plus, il existe certaines limites à ce système. Effectivement, le système Singapourien est par essence un système de surveillance et de vigilance. La « loi sur la concentration résidentielle coethnique » soulève de nombreuses critiques et démontre les possibles limites du système. Cette loi vise à instaurer une sorte de quota sur les lieux de résidences. On peut alors se demander si cette loi est juste pour chaque habitant. Le communautarisme est une institution au sein de Singapore. Contrairement aux mœurs occidentales, le communautarisme est perçu comme positif voir même nécessaire à la prospérité et la paix de la nation. [3]

 

Un équilibre qui perdure

Le gouvernement Singapourien offre comme engagement cette multipluralité. Malgré de nombreuses vagues successives de migrations, l’équilibre semble perdurer. Le système Singapour diverge en bien des cas avec les systèmes occidentaux. Sa singularité lui permet de détenir une réputation sans précédent sur la scène internationale. La nation semble rayonner à travers sa diversité si bien protégée. Sa diversité ethnique et culturelle permet de concevoir de nouveaux systèmes, de nouvelles espérances au sein de la communauté internationale. Il existe certains aspects comme quelques inégalités entre les populations qui émergent. Néanmoins l’absence de conflit majeur, le respect des traditions de chacun, des religions et même des langues résultent d’un engagement défini dans les volontés de l’État et ce depuis l’indépendance. On peut alors souligner une importante coopération d’une part entre les autorités et les populations et d’autre part entre les populations elles-mêmes. De nombreuses interrogations découlent de ce mode de fonctionnement. Comme dans tout systèmes, il existe des limites plus ou moins marquées, néanmoins il semblerait que pour la Cité-État cette diversité rayonne et lui permet d’atteindre ses toutes premières volontés.[4]

 

[1] GOH, D, « Diversité et construction de la nation à Singapour », Centre Mondial du Pluralisme, avril 2017.

[2] Gopinathan, S. 1980. “Moral Education in a Plural Society: A Singapore Case Study.” International Review of Education / International Zeitschrift Für Erziehungswissenschaft / Revue International De Éducation 26 (2): 171–85.

[3] GOH, D, « Diversité et construction de la nation à Singapour », Centre Mondial du Pluralisme, avril 2017.

[4] GOH, D, « Diversité et construction de la nation à Singapour », Centre Mondial du Pluralisme, avril 2017.

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