Singapour : la « Smart City »

Par Kaïna Mehadjebia

 

L’aménagement territoriale 

La Cité-État regorge d’une architecture aussi bien luxueuse qu’ingénieuse. Néanmoins, tout comme le terme « Cité-État » l’indique, Singapour demeure une île, où siège en son cœur une forêt primaire. Son territoire peut alors être qualifié de contraint. Des innovations ont été primordiales afin d’emménager le territoire et le faire rayonner. [1]

 

Crédit : Le monde informatique

 

En effet, depuis son indépendance en 1965, Singapore instaure « un programme de transformation généralisé ». L’ouverture sur la scène internationale bouscule les mœurs existantes, la société Singapourienne se doit de modifier son mode de fonctionnement. La république insulaire affronte quelques difficultés concernant « les logements et les emplois ». Sa superficie de 650 km2 et son manque de ressources naturelles représentent un obstacle. [2]

Il convient alors de demander comment la Cité-État a-t-elle pus surmonter ces obstacles et se hisser au rang de pays le mieux « nantis après les Japonais » en Asie. Il semblerait que la transformation sociétale à Singapour soit intrinsèquement reliée avec une révolution constante du territoire. « Trois décennies de révolution de territoire » ont permis ces innovations mais par-dessus-tout, il est primordial de s’attarder sur le rôle de l’État. [3]

 

Un État moderne

À travers son plan de développement, l’État pense comme une « entité urbaine nouvelle », elle allie les aspects institutionnels d’un État-Nation moderne et indépendant  avec « le développement de ses connexions aux flux mondiaux » économique. [4] On remarque alors l’importance de l’anticipation et d’un contrôle constant de l’État dans la création de la future « smart-city ». Les innovations sont le fruit d’un long cheminement parsemé de réformes aussi bien territoriales qu’économiques. Une problématique de surpopulation demeure. Toutefois, dès 1980, les « objectifs urbanistiques » aboutissent. [5]  Néanmoins, il est essentiel de s’interroger sur l’impact et la disponibilité des logements à Singapour. Les objectifs souhaités de l’État correspondent-ils réellement au besoin de la population grandissante ?

 

Une révolution permanente 

Dans la poursuite de projet émergeant dès l’indépendance se trouve, « la construction d’un imaginaire urbain tropical » qui définit la ville aujourd’hui. Puisant dans la « pensée urbanistique officielle », la cité-État place d’important effort dans la réalisation de ce projet.[6]

Il s’avère que la position géographique et initiale du territoire n’est pas entièrement mise de côté. Comme Koninck, le souligne, cet « garden city » [7] permise grâce à « l’extension de la superficie du territoire grâce à la poldérisation » puise ses sources dans la « la révolution territoriale » [8]. La réalisation de cet objectif n’est pas sans perte, la disparation de la forêt tropicale, désormais restreinte « dans la zone centrale » demeure l’un des majeurs exemples.

« La révolution permanente » permet alors l’appellation de « smart-city ». De nos jours, en alliant « capital humain » et « infrastructures de communications », Singapore détient le titre de « smart city ».[9] En effet, le principe de « smart-city » s’appliquent à Singapour, notamment grâce à ces objectifs planifiés depuis l’indépendance. En répondant aux « besoins de ces citoyens » et en alliant « développement urbain et humain », Singapore est le symbole de « réussite du modèle urbain ».[10]

Le fait d’agir très tôt dans l’histoire comme une « smart-city » relève de la discipline et explique la grandeur de la cité-État. Néanmoins, il va sans dire que de tels objectifs ne sont pas réalisables sans pertes et sacrifices. La « smart-city » connait des limites qui se rapportent à son territoire même : la disparition de la forêt tropicale et l’accroissement de la superficie.

 

 

[1] Koninck, R, « Le projet Singapourien : Changer le territoire, changer la société », Mappe Monde, 4/92.

[2] Koninck, R, « Le projet Singapourien : Changer le territoire, changer la société », Mappe Monde, 4/92.

[3] Ibidem

[4] Guillot, Xavier. « Singapour : l’urbanisation du Sud dans le prisme de la mondialisation », Autrepart, vol. 41, no. 1, 2007, pp. 165-179.

[5] Guillot, Xavier. « Singapour : l’urbanisation du Sud dans le prisme de la mondialisation », Autrepart, vol. 41, no. 1, 2007, pp. 165-179.

[6] Ibidem

[7] Ibidem

[8] Koninck, R, « Le projet Singapourien : Changer le territoire, changer la société », Mappe Monde, 4/92.

[9] Hadjali, A, « Les smarts cities : le cas de Singapour », la note du Cerpa, Irsem, décembre 2017

[10] Hadjali, A, « Les smarts cities : le cas de Singapour », la note du Cerpa, Irsem, décembre 2017.

 

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