Le Timor Oriental, un état démocratique en construction

 

Photo 1: Drapeau du Timor Oriental

Le 20 mai 2002, la République démocratique du Timor oriental proclame son indépendance totale. Aujourd’hui, du fait de son indépendance récente, le pays est toujours en train de construire son administration et ses institutions gouvernementales. De plus,  malgré les progrès impressionnants accomplis, cette ancienne colonie portugaise reste l’un des pays les plus pauvres d’Asie et son économie est fortement tributaire du pétrole et de l’aide étrangère. Alors que des solutions sont mises en place, la crise politique actuelle du pays forme un barrage à ce développement.

Une nouvelle politique pour un nouveau départ ?

Le Laos est une République parlementaire multipartite ou le Président de la République est le chef de l’État et le Premier ministre est le chef du gouvernement. Le Président élu au suffrage populaire pour un mandat de 5 ans, n’a qu’un rôle symbolique bien qu’il lui soit possible de mettre un veto à certaines lois.

Photo 2: Président du Timor Oriental: Francisco Guterres

Aujourd’hui, le Parlement national est composé de 65 députés élus pour cinq ans au scrutin proportionnel de liste dans une seule circonscription nationale. Au début de 2018, le président Francisco Guterres a dissous le Parlement et a appelé à de nouvelles élections dans le but de mettre fin aux hostilités provoquées par le résultat de 2017, lorsque le Parti vainqueur, Fretelin, n’a pas été en mesure de former une coalition pour le gouvernement majoritaire et les partis d’opposition ont bloqué la législation.(1) Le point de discorde porte sur l’emploi des revenus tirés des ressources en hydrocarbures du pays, importantes mais pas infinies.

Un budget pour une meilleure stabilité ?

Le Timor Oriental connaît une économie grandissante durant ces vingt dernières années, et veut bâtir son avenir sur deux industries : le tourisme et le pétrole.(2) En effet, les hydrocarbures paraissent, à terme, susceptibles de financer l’essor économique du pays. Cependant, le non-respect du budget a provoqué des problèmes financiers importants pour le pays, le gouvernement comptant sur des extensions mensuelles de son budget 2019.(3) Alors que budget 2018 a été refusé par l’opposition majoritaire, le budget pour 2020, n’a pas non plus été accepté par le Parlement. Il décide alors de se pencher sur un système budgétaire «duodécimal» de réserve, en d’autre termes fonctionnera sur des versements mensuels d’un douzième du budget 2019 précédents.(4) Ce système n’avait pourtant pas fait ses preuves, largement accusé de la contraction économique en 2017 et 2018, lorsque l’ancien gouvernement minoritaire de Fretilin n’a pas réussi à adopter son budget.

Photo 3 : Délimitation des frontières maritimes édifiées par l’ONU

Aujourd’hui, alors que la pandémie de coronavirus fait rage, le parlement à accordés 250 millions de dollars du Fonds pétrolier, pour les dépenses générales ainsi que les dépenses publiques pour stimuler l’économie suite a la demande de 400 millions de dollars demandés par le gouvernement. Cependant, l’effondrement du prix du pétrole tombé en dessous de 20 $ US le baril,(5) alors que la demande de pétrole a chuté, a rendu plus difficile pour les pays producteurs de pétrole de lutter contre le virus.(6) Dans le même temps, le Timor Oriental a perdu environ   1,8 milliard de dollars de revenus du Fonds pétrolier (PF) en raison de la chute du marché boursier américain, où une grande partie de ses investissements sont effectués. (7)

Malgré l’adoption probable de mesures budgétaires d’urgence, l’absence de budget national suscite des inquiétudes quant à la capacité du gouvernement à manœuvrer rapidement.

Que ce passe-t-il du coté des politiques ?

Photo 4: Taur Matan Ruak à envoyé une lettre de resignation après que sa coalition n’ait pas adopté le budget du Timor Oriental.

Alors que le gouvernement fait face à une impasse politique, en janvier 2020, l’alliance au pouvoir  s’est effondrée après que le plus grand parti de coalition, la CNRT de Xanana Gusmão, s’est abstenu sur le budget du gouvernement, ce qui a entraîné la démission du Premier ministre Taur Matan Ruak. Pourtant, celle-ci n’est effective qu’après avoir été acceptée par le président Francisco Guterres.(8) Ainsi, malgré les manœuvres, Ruak reste dans le poste supérieur.

Fin février 2020, Gusmão a annoncé qu’il avait formé une nouvelle coalition contrôlant 34 des 65 sièges du Parlement et a déclaré qu’il se préparerait à former un nouveau gouvernement. Par la suite, l’alliance des 34 sièges a annoncé par Gusmão lui-même serait leur Premier ministre désigné.(9) Le président a exigé que les six parties à l’alliance respectent les exigences légales des conventions des partis approuvant la coalition.

En mars 2020, alors que la menace du coronavirus frappe durement les pays voisins comme l’Indonésie. Les élections anticipées qui avaient été vue comme une solution alternative pour sortir de cette impasse politique, semble maintenant hors de propos à la lumière de la pandémie. Pour sa part, la nouvelle majorité de 34 sièges n’a pas franchi le pas d’une motion de censure au Parlement, une décision qui placerait définitivement le Premier ministre en mode intérimaire et, dans des circonstances normales, pourrait conduire à un nouveau scrutin.

Crédits photos:
  1. Archives Larousse / Laurent Blondel (2020)
  2. Wikipédia / Government of Timor-Leste (2017)
  3. Dollars&Sense / Faisal chaudhry (2020)
  4. Reuters / Lirio Da Fonseca (2018)

Bibliographie:

  1. Nelsone, De La Cruz, « New East Timor PM pledges to bring unity after political deadlock », Reuters, 22 juin (2018). https://www.reuters.com/article/us-timor-politics/new-east-timor-pm-pledges-to-bring-unity-after-political-deadlock-idUSKBN1JI1JO
  2. Alexandra, Szacka, « Timor-Leste : Le petit pays qui veut devenir grand », L’actualité, 10 juillet, (2019). https://lactualite.com/monde/le-petit-pays-qui-veut-devenir-grand/
  3. Guardian staff and agencies, « Timor-Leste prime minister offers resignation after political coalition collapses », The Gardian,(2020). https://www.theguardian.com/world/2020/feb/25/timor-leste-prime-minister-offers-resignation-after-political-coalition-collapses#img-1
  4. Jarryd, de Haan, « Trying Times for Timor-Leste », Futur Direction International, 18 mars, (2020). http://www.futuredirections.org.au/publication/trying-times-for-timor-leste/
  5. Courbe du pétrole / BBC News (2020). https://www.bbc.com/news/topics/cmjpj223708t/oil
  6. Guterriano, Neves, « Timor-Leste: The consequences of Covid-19 », The Interpreter, 3 avril, (2020). https://www.lowyinstitute.org/the-interpreter/timor-leste-consequences-covid-19
  7. Ibid.
  8. Véronique, Huet, « La première Constitution du Timor oriental », Revue française de droit constitutionnel46,4,(2003): 865-876. https://www.cairn.info/revue-francaise-de-droit-constitutionnel-2003-4-page-865.htm
  9. Al, Jazeera et les agences de presse, « Xanana Gusmao revient en tant que Premier ministre du Timor oriental dans le gouvernement de coalition. », Nouvelles du Monde, (2020).https://www.nouvelles-du-monde.com/xanana-gusmao-revient-en-tant-que-premier-ministre-du-timor-oriental-dans-le-gouvernement-de-coalition-nouvelles/

 

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