L’autoritarisme au Vietnam

Par Hakim Harakat

Le Vietnam est occupé par l’empire Han pendant 1 millénaire et voit son administration calquée sur le modèle chinois. À la fin de la domination chinoise en 938, le nouvel état sous le nom de Dai Viet, se lance progressivement dans la « vietnamisation » du pays teinté d’une influence chinoise. Le Dai Viet est divisé par deux seigneuries rivales pendant près de deux siècles, du 16e au 18e siècle, pour ensuite se réunifier suite à l’éclatement de guerres civiles à la fin du 17e siècle. À présent devenu Viet Nam, l’administration lève encore les voiles en direction du modèle chinois jusqu’à la conquête française commençant par l’annexion de la Cochinchine en 1862 et puis devenant un protectorat en 1884.

L’administration coloniale modernise profondément la culture vietnamienne, de par la romanisation de l’écriture à la création de nouvelles élites générant de la sorte les prémisses du nationalisme vietnamien. Le mouvement national voué à la clandestinité prend une forme insurrectionnelle et mène au soulèvement de Yen Bay en 1930. Le mouvement mis en échec guide le nationalisme vers une forme plus combative et à sa tête le parti communiste indochinois (PCI).

La chute de la 3e République française en 1940 enclenche la machine qui créera le Vietnam contemporain. La même année le Japon occupe le pays et finit par renverser les structures administratives coloniales le 9 mars 1945, le jour de la proclamation de l’indépendance du Vietnam désormais dirigé par le gouvernement impérial de Hué. Pas assez fort pour imposer son autorité, celui-ci est mis en échec par une épidémie révolutionnaire qui touche les jeunes et les paysans, la « révolution d’août ». Les militants du PCI, qui ont fondé sous la direction de Hô Chi Minh en 1941 le Front Viet Minh, prennent le pouvoir et proclament la République démocratique du Vietnam.

Jusqu’à la fin de 1946, le gouvernement profite de négociations avec la France, présente pour mettre en place un projet néo-colonial,  et la Chine, ayant des troupes sur le territoire. C’est dans ces circonstances que l’armée populaire de libération (APL) voit le jour. Les Chinois se retirent, mais les Français envoient des troupes. La guerre est inévitable. L’APL résiste et finit par vaincre les troupes françaises en 1954 avec l’aide de la Chine.

La reconnaissance de l’indépendance du Vietnam doit alors se faire par le biais des accords de Genève et réunifier les deux zones de regroupement militaire en 1956 par référendum. La RDC était reconnue au nord du 17e parallèle et l’état du Vietnam au sud de celui-ci. Au Nord, le communisme est l’état d’esprit dans lequel était le gouvernement. Au Sud l’influence est Américaine. Le Vietnam et les États-Unis n’ont pas signé la déclaration finale des accords ce qui les libère de tout engagement tenu. Le pays devient alors un pion dans le climat de bipolarité de la guerre froide. Au Nord, sont mises en place les structures stalino-maoïstes de 1954 à 1960, se disant vouloir lutter contre une puissance étrangère impérialiste et la réunification du pays, tandis qu’au Sud, la république du Vietnam proclamée en 1955 est de nature anti-communiste et est dirigée par Ngo Dinh Diem, soutenu par Washington, de 1955 à 1963.

Plusieurs gouvernements se succèdent au Sud, jusqu’à atteindre une certaine stabilité avec l’élection de Nguyen Van Thieu en 1967.  Les Américains se désengagent militairement à partir de 1969    . Le régime de Saigon, au Sud, tombe le 30 avril 1975 après la trêve déclenchée par les accords de Paris en 1973. L’objectif du régime nordiste est atteint, le Vietnam est réunifié et la République Socialiste du Vietnam (RSV) est proclamée le 2 juillet 1976.

Vainqueurs de la guerre, les communistes vietnamiens se voient opposés à une résistance de la société du Sud et de la paysannerie, qui les avait pourtant soutenus pendant la guerre. Le Vietnam entre dans le bloc soviétique en 1978 et envahit le Cambodge des Khmers rouges en décembre de la même année. Il renverse le régime de Pol Pot, mais doit faire face à une attaque chinoise en février 1979. S’ensuivent des réformes économiques et une certaine détente politique, résultats d’une prévision de la diminution des fonds reçus du bloc soviétique qui finissent par cesser en 1992.

Depuis la période du « Doi Moi » (réformes, restructuration), le Vietnam opte pour un libéralisme et une ouverture aux capitaux étrangers. Le pays évacue le Cambodge en 1989, normalise ses relations avec la Chine en 1991 et avec les États-Unis en 1994-1995. Le PCV a fait du développement économique le principal moteur de sa légitimité.

Le Vietnam est aujourd’hui un pays socialiste, à parti unique, le PCV, ayant adopté une nouvelle constitution en 1992 par l’Assemblée nationale et définit le pays comme un État « du peuple, par le peuple et pour le peuple ».

Références

http://www.edc.ca/french/docs/gvietnam_f.pdf

http://www.universalis.fr/corpus2-encyclopedie/117/0/S182661/encyclopedie/VIETNAM.htm

http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/pays/VNM/fr.html

http://www.dailymotion.com/relevance/search/guerre%2Bvietnam/video/xitb7_la-guerre-du-vietnam

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