La constitution de 1993 consacre la non-ingérence comme aspect principal de la politique étrangère cambodgienne. Cette non-ingérence se caractérise par exemple par une impossibilité pour les puissances étrangères d’installer des bases militaires sur le territoire cambodgien tandis que le Cambodge ne peut pas installer de bases dans d’autres pays, seule l’ONU peut faire changer cette règle.

 

Le Cambodge et l’ANASE

 

L’ANASE (Association des Nations d’Asie du Sud-Est) est fondé est 1967 mais le Cambodge ne la rejoint qu’en 1999. Son rôle dans cette organisation régionale est assez secondaire sauf quand les questions portent sur l’influence chinoise dans la région. Lorsque de telles questions sont abordées, Phnom Penh prend la défense systématique de Pékin et impose son droit de veto pour toutes résolutions qui pourraient potentiellement porter préjudice à la Chine.

Les relations sino-cambodgiennes

 

Les relations entre la Chine et le Cambodge remontent à la moitié du XXème siècle. Pékin était un des soutiens principaux du régime Khmer rouge, à qui il offrait armes, soutiens financiers et l’envoi de techniciens et de conseillers. Pol Pot a même séjourné à Pékin en 1965.  En échange le Cambodge exportait à l’époque une grande quantité de riz vers la République populaire de Chine, créant alors des famines à l’intérieur du pays. La Chine avait gardé son ambassade à Phnom Penh. 

Les rapports entre ces deux pays ont connu un second souffle depuis le début des années 1990. On estime par exemple que le gouvernement cambodgien a accordé entre 1994 et 2012 quasiment 5 millions d’hectares (4, 615, 745) à 107 firmes chinoises à un prix inférieur que pour les Cambodgiens. La Chine est depuis 2010 le plus grand donneur d’aide et le plus grand investisseur depuis 2004. Ces investissements étaient estimés entre 2013 et 2017 à 5,3 milliards de dollars, soit plus que le Cambodge lui-même. 

La dissolution du PNSC a permis au régime d’Hun Sen d’accélérer les accords avec son allié chinois. Les deux pays signent 19 accords de coopération, notamment la construction de ports et d’autoroutes, principalement dans la ville côtière de Sihanoukville qui est une des zones connaissant le plus d’IDE (Investissement Direct à l’Étranger). 

L’intérêt pour la Chine est commercial et stratégique. Le Cambodge et la ville de Sihanoukville sont un emplacement stratégique pour le projet de « nouvelle route de la soie » (une nouvelle route commerciale devant relier la Chine aux autres continents, notamment l’Asie, l’Europe et l’Afrique) voulu par Xi Jinping. Le partenariat permet aussi à Pékin de renforcer son influence sur la région puisque depuis 2008 une base militaire chinoise serait en construction au large de Sihanoukville avec un port en eaux profondes ce qui permettrait le stationnement de bateaux de grande envergure dans une zone hautement stratégique puisque cela facilite l’intervention chinoise sur les îles Paracels et Spratleys dont elle conteste la souveraineté.

 

Le Cambodge et l’Union européenne 

 

Avant les années 90 les relations entre le Cambodge et l’union européenne étaient faibles, et se résumaient principalement à une relation de colonie-métropole. 

Lors de la libération du pays l’Union Européeenne c’est empressé d’offrir son aide au gouvernement cambodgien avec en premier lieu une aide financière annuelle de 34 millions d’euros pour financer l’agriculture, les ressources naturelles, l’éducation, le développement des compétences et dans l’administration. L’UE et le Cambodge signent en 2001 le TSA « Tout sauf Armes » qui supprime les bannières douanières en direction de l’UE pour tous les produits venant des PeD (Pays en Développement) sauf les armes et les munitions. 

Les dirigeants estiment toutefois que les aides financières ne seront pas suffisantes pour instaurer un régime démocratique. Ses aides sont donc conditionnées par la mise en place de politique favorisant la démocratie, renforçant les droits de l’homme. Ses conditions sont une réponse à l’autoritarisme croissant du Premier ministre Hun Sen qui a menacé la séparation de 8 provinces cambodgiennes à cause des résultats de l’élection de 1994 organisée par l’ONU qu’il jugeait truquée. 

Le renforcement des relations sino-cambodgiennes coïncide avec la détérioration des relations avec l’Union européenne. L’interdiction du PSNC en 2017 fut condamnée avec force par la communauté européenne qui a menacé Phnom Penh de mettre fin au TSA et aux aides financières. Cet avertissement fut mal perçu par le régime en place et Hun Sen à qualifier la politique d’aide occidentale à un impérialisme, en opposition donc aux aides chinoises qui sont sans condition de démocratisation.

Les 55 sièges qui appartenaient au PSNC à l’Assemblée nationale, sont alors redistribués au Funcipec, parti du prince Norodom Ranariddh, longtemps absent de cette assemblée.     

 

 

 

 

 

 

 

Bibliographie

 

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CambodgeMag. 2018. « Cambodge-Chine : 19 accords et 276 millions d’aide au développement ». En ligne. https://cambodgemag.com/2018/01/cambodge-chine-19-accords-276-millions-daide-developpement.html

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Les Echos. 1991. « Fin de toute aide chinoise aux khmers rouges ». Les Echos.En ligne https://www.lesechos.fr/1991/09/fin-de-toute-aide-chinoise-aux-khmers-rouges-952685

Tan, Yee. 2018. « China’s Li courts Cambodia with new deals ». En ligne.https://www.straitstimes.com/asia/se-asia/china-signs-new-aid-agreements-with-cambodia