Saloth Sar, plus connu sous le nom de « Pol Pot » est connu pour être le chef historique des khmers rouges et le principal responsable du génocide cambodgien qui, dès 1975 et en plus de 3 ans, a tué au moins 1,7 millions de personnes dans le pays.
Jeunesse
Il est né le 19 mai 1928 dans la province de Kampong Thom, au sein d’une famille sino khmère et bouddhiste plutôt aisée. Son père était un gros propriétaire terrien et avait de bonnes connections avec les autorités royales de la capitale. Une fois au pouvoir, il prendra soin d’effacer cette page de son histoire personnelle, affirmant qu’il est issu d’une famille paysanne, typiquement khmère, cadrant mieux avec l’idéologie du régime en place. Il passe sa jeunesse à la campagne avant de rejoindre Phnom Penh, où il suivra l’enseignement d’une école catholique.
Influence politique et débuts
Il reçoit une bourse d’études pour la France où il suit des études techniques à l’école de radioélectricité à Paris, de 1949 à 1953, sans toutefois obtenir de diplôme. Il rejoint les cercles du Parti communiste français, auprès desquels il se familiarise avec l’idéologie marxiste. C’est sur les bancs de la Sorbonne qu’il rencontre Yeng Sary et Khieu Samphan, avec qui il prendra la direction du mouvement khmer rouge. uittera la France sans diplôme et deviendra professeur de français peu après son retour au Cambodge, dans deux établissements privés de Phnom Penh. En 1954, les Français se retirent d’Indochine et le roi Norodom Sihanouk reprend sa place à la tête du gouvernement. Pol Pot (comme plusieurs de ses contemporains) s’oppose au nouveau pouvoir et entre dans un parti politique de faible envergure, « le parti révolutionnaire du peuple khmer » qui devient, par la suite, le « parti communiste du Kampuchéa », l’organe politique des Khmers rouges. Il est élu secrétaire du comité central du parti en 1962. Commençant à éveiller les soupçons de la police, il se retira dans le maquis où il s’efforcera de former les premiers combattants khmers rouges, avec le soutien de la Chine de Mao.
Prise de pouvoir et régime
Après le coup d’État du maréchal Lon Nol en 1970, la monarchie est abolie et Pol Pot prend le pouvoir en 1975. La population considère alors les Khmers rouges, emmenés par le « frère numéro un », comme une force libératrice. Ils constateront bien rapidement qu’il n’est rien de tout cela. Dès 1975, les khmers rouges imposent un régime totalitaire dont l’une des premières actions est l’élimination de tous les individus liés au gouvernement précédent. Les habitants des villes, que le régime décrit comme un « lieu de la contamination impérialiste » sont contraints d’aller travailler à la campagne. Le régime s’en prend particulièrement à la population urbaine et aux intellectuels (instituteurs, médecins, techniciens, ingénieurs, étudiants…). Quiconque ayant un lien quelconque avec les vietnamiens qu’il haïssait vigoureusement (l’ensemble des Vietnamiens présents au Cambodge, les khmers parlant vietnamien, les khmers entretenant des relations ou ayant des intérêts avec les Vietnamiens) étaient persécutés. Le même sort était réservé aux individus ayant reçus une éducation ou manifestant une quelconque appartenance religieuse. Les myopes étaient également pris pour cible, dont les lunettes étaient le signe d’une impardonnable contamination occidentale. Les victimes étaient torturées pour recueillir de faux aveux et emmenés dans les « champs de la mort » pour y être, selon la terminologie du régime, « détruits ».
Chute du régime et mort
Le Vietnam envahit le Cambodge en 1978, dans le but de renverser le régime de Pol Pot. Le 11 janvier 1979, un nouveau gouvernement est formé par d’anciens khmers rouges opposés à leur leader qui s’enfuit avec ses fidèles dans la jungle pour organiser une guérilla contre le régime provietnamien. Le mouvement se marginalise progressivement et Saloth Sar est condamné à mort par contumace par les autorités pour les crimes commis pendant son règne. Ayant disparu dans les années 90, il est retrouvé en juin 1997 par ses anciens camarades affaiblis par la malaria et d’importants problèmes de santé. Il est arrêté le mois d’après par ses propres troupes pour l’assassinat de son ancien ministre de la défense Song Sen (et celui de sa femme et de ses enfants) et condamné le 25 juillet 1997, à une assignation à résidence surveillée à perpétuité, de façon à stopper ses ardeurs politiques. Les réelles conditions de sa mort son floues. Il serait officiellement mort le 15 avril 1998 à l’âge de 72 ans d’une crise cardiaque, mais certains journalistes ont prétendu qu’il s’était suicidé, d’autres qu’il avait été empoisonné par son médecin. Sa dépouille ayant été incinérée rapidement.
Bibliographie