Enfance
Norodom Sihanouk est né le 31 octobre 1922 à Phnom Penh, au Cambodge (qui était sous protectorat français depuis 1863). Dès son plus jeune âge, Sihanouk est admis à l’école primaire française, François Baudoin, à Phnom Penh. Il est par la suite envoyé au Lycée Chasseloup-Laubat à Saigon, au Vietnam, pour terminer ses études.
Suite à la mort de son grand-père maternel, le roi Sisowath Monivong, Sihanouk est choisi par le gouverneur général d’Indochine comme prochain successeur à la couronne le 24 avril 1941; âgé de seulement 18 ans.
Débuts sur la scène politique (1953)
Lors de ses premières années au pouvoir, Sihanouk se montra plutôt discret. Il manifestait peu d’intérêt pour le gouvernement, ainsi que pour la politique et se tournait davantage vers la musique, le cinéma (où il excellait), le sport, mais surtout les femmes. Cependant, cette passivité et manque d’intérêt envers la politique a grandement évolué au cours des années.
En 1953, après de nombreuses tentatives, Sihanouk obtient finalement l’indépendance du Cambodge vis-à-vis de la France. Peu de temps après, le 3 mars 1955, il abdique la couronne en faveur de son père: Norodom Suramarit, afin de pouvoir se concentrer dans l’univers de la politique. À la suite de cela, Sihanouk fonde quelques mois plus tard son propre parti politique: Sangkum Reastr Niyum (Communauté Socialiste Populaire), remporte les élections et devient le Premier Ministre du Cambodge.
À la mort de son père en 1960, Sihanouk est élu par l’Assemblée Nationale en tant que Chef d’État du Cambodge.
Coup d’État (1970)
Le 18 mars 1970, Sihanouk est destitué par la même Assemblée Nationale. Un coup monté par son général Lon Nol avec l’aide de la CIA. La République Khmère est alors proclamée.
Sihanouk pars donc en exil en quête d’alliés. Le 23 mars 1970, il se rend à Pékin et forme une résistance: le FUNC (le Front Uni National du Cambodge) avec ses anciens adversaires, les Khmers rouges.
Arrivée des Khmers rouges au pouvoir (1975)
Avec le soutien de Norodom Sihanouk et de la population, les Khmers rouges ont réussi à prendre le pouvoir 17 avril 1975. Le Kampuchea Démocratique (Régime des Khmers rouges) finit par massacrer en seulement trois ans, huit mois et vingt jours, un quart de la population; c’est-à-dire près de 2 millions de personnes.
Pendant ce temps, Sihanouk était le président du Kampuchéa Démocratique. Toutefois, les différences avec les Khmers rouges l’ont forcé à démissionner de son poste en 1976 et l’ont assigné à résidence surveillée jusqu’en 1979.
Le 7 janvier 1979, les troupes vietnamienne envahissent le Cambodge et chassent les Khmers rouges du pouvoir. Sihanouk par de nouveau en exil à Pékin et fonde La Résistance Nationale du Cambodge, avec 3 partis (le FUNCINPEC, dirigé par Sihanouk; le FNLPK de Son Sann et le PKD des Khmers rouges).
Fin de la guerre et retour au Cambodge
Sihanouk et Hun Sen se rencontrent pour la première fois, le 2 décembre 1987 à Fère Entardenois, organisée par Jean-Jacques et Kek Galabru sous la protection de la France. Cette rencontre a aboutit à un accord de paix signé le 23 octobre 1991 (organisé par la France et l’Indonésie). Cela a ensuite permis au Cambodge d’organiser des élections libres, multipartites et équitables, sous l’auspice des Nations unies en 1993.
À la suite des élections, le Cambodge redevient une monarchie constitutionnelle avec une séparation des 3 pouvoirs et une justice indépendante. Norodom Sihanouk, quant à lui, redevient roi mais ne peut exercer qu’un pouvoir symbolique. Pendant son 2ème règne, de 1993 à 2004, Sihanouk s’est distancé de la politique et s’occupait de la protection de l’environnement et des droits de la personne.
Le 14 octobre 2004, Sihanouk abdique la couronne en faveur de son fils, Norodom Sihamoni qui devient roi du Cambodge jusqu’à présent.
De gauche à droite :
Bibliographie
AlphaHistory. 2016. « Norodom Sihanouk ». En ligne. http://alphahistory.com/vietnamwar/norodom-sihanouk/
Becker, Elizabeth et Mydans, Seth. 2012. « Norodom Sihanouk, Cambodian Leader Through Shifting Allegiances, Dies at 89 ». En ligne. https://www.nytimes.com/2012/10/15/world/asia/norodom-sihanouk-cambodian-leader-through-shifting-allegiances-dies-at-89.html
BBC. 2012. « Obituary : Norodom Sihanouk, former king of Cambodia ». En ligne. http://www.bbc.com/news/world-asia-19943965
Hamel, Bernanrd. 1979. Le surprenant parcours du Prince Sihanouk. Historia(no 391) : p 91-94.
Legal, Adrien. 2012. « Un roi “cinéaste”, acteur et témoin de son temps ». En ligne. http://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2012/10/16/un-roi-cineaste-acteur-et-temoin-de-son-temps_1776066_3216.html
Osborne, Milton. 1994. « Sihanouk : Prince of light, prince of darkness ».
Osborne, Milton. 2012. « The complex legacy of Norodom Sihanouk ». En ligne. https://www.phnompenhpost.com/national/complex-legacy-norodom-sihanouk
Phnom Penh Post. 1998. « 1955 polls : the Sangkum takes hold ». En ligne. https://www.phnompenhpost.com/national/1955-polls-sangkum-takes-hold
Tan, Lek Hor. « My war with the CIA ». Journal of Contemporary Asia 3 (no 2) : p215. En ligne. https://search.proquest.com/docview/1292866507?accountid=12543
Telegraph. 2012. « Norodom Sihanouk ». En ligne. https://www.telegraph.co.uk/news/obituaries/politics-obituaries/9610196/Norodom-Sihanouk.html
Vachon, Michelle. 2013. « How King Sihanouk Brought French Rule to a Peaceful End ». En ligne. https://www.cambodiadaily.com/news/how-late-king-norodom-sihanouk-brought-french-rule-to-a-peaceful-end-46825/
Woollacott, Martin. 2012. « King Norodom Sihanouk Obituary ». En ligne. https://www.theguardian.com/world/2012/oct/15/king-norodom-sihanouk