La Chine a tout intérêt à émettre des « stratégies d’implantation » auprès des autres pays d’Asie du Sud-Est, c’est ce qui légitime sa puissance croissante. De plus, cela permet de former des réseaux durables tout en intégrant économiquement les États de la région.
Cette stratégie de développement national ainsi qu’international, s’accompagne d’un déplacement « de la spécialisation chinoise vers les industries à plus grande valeur ajoutée ». Ceci bénéficie donc le Cambodge, entre autres. Néanmoins, tout investissement chinois à l’étranger implique que les États se mobilisent en Chine également. Il y a des conséquences pour ces pays, notamment une forme de dépendance qui se met en place vis à vis de la Chine, le cas du Cambodge ne fait pas exception.
Certains chercheurs, tels que Nola Cooke ou encore Marie Sybille, notent une hausse considérable des hommes d’affaires chinois sur le territoire cambodgien. Ceci met de l’avant le fait que la diaspora chinoise se soit étendue, et qu’elle se soit implantée au Cambodge, comme dans d’autres pays de la région. Ce phénomène est notamment expliqué par le fait qu’un grand nombre des chinois installés au Cambodge sont des réfugiés, qui ont trouvé refuge dans un pays qualifié de terre de paix et de liberté. Comme Tea Meng Ly qui quitte la Chine vers 1908 pour se réfugier au Cambodge, afin d’améliorer ses conditions de vie.
Le Cambodge entretient des relations avec la Chine qui sont principalement économiques. Entre industrie du tourisme, agriculture ou minerais, cette coopération bilatérale s’étend et progresse depuis le XXe siècles. L’essor de la fin des années 1990 pour le Cambodge impulse une nouvelle dynamique de développement, et représente un attrait significatif pour le développement Chinois à travers la région.
En ce sens, l’époque traumatique des Khmers rouges de 1979 laissent place à une nouvelle destinée pour le Cambodge, aux côtés de la Chine, se débarrassant du Vietnam et de la Thaïlande. Mais pour Pékin, le Cambodge est essentiellement un allié économique et un nouveau territoire afin d’étendre son projet des Nouvelles routes de la soie. Entre coopération bilatérale économique et sanitaire durant la pandémie, le rapprochement du Cambodge avec la Chine inquiète certains, et perçoit un pragmatisme certain.
Bibliographie
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