Démocratisation

 

Le Cambodge doit affronter des problèmes sociaux très variés pour réussir son défi de démocratie.

 

Les Syndicats

 

Même si les syndicats d’opposition sont autorisés au Cambodge, seuls ceux favorables aux gouvernements ont réellement droit d’exister, puisque ce sont les seuls qui peuvent déposer leurs revendications à l’État et que tous les syndicats doivent être enregistrés au ministère de l’Intérieur. Ils sont aussi payés par le gouvernement, ce qui provoque un blocage de plus pour toutes revendications hors des volontés du régime.

Le travail des syndicats opposés aux politiques du PPC (Parti du Peuple Cambodgien) est aussi compliqué par l’instrumentalisation de la justice au profit du régime d’Hun Sen. Ainsi 6 dirigeants syndicaux ayant manifesté pour le salaire minimum en 2013 ont été condamnés à deux ans et demi de prison avec sursis et à une amende de 35 millions de riels (11 789 CAD).

Cette connivence entre le régime, les syndicats et le patronat est facilement explicable par la forte présence du clan Hun Sen dans l’économie cambodgienne, puisqu’on estime que 27 membres de sa famille détiennent des participations d’une valeur de 200 millions de dollars dans le capital d’entreprises cambodgiennes privées et publiques. Ils détenaient 25% des actions de 103 des 114 entreprises dont ils ont déclaré des intérêts.

Sans syndicats il est compliqué de faire évoluer la situation des plus pauvres puisqu’aucune force politique ne peut réclamer des augmentations de salaire.

 

Liberté de la presse

 

Hun Sen a depuis longtemps déclaré la guerre à la presse, et le pays est désormais classé 140e sur 180 pays. Cette croisade doit lui permettre d’asseoir encore plus son pouvoir puisque sans voix dissonantes le PPC peut plus facilement mettre en place les politiques qu’il souhaite.

Pour ce faire Hun Sen à modifier la loi sur les journaux, puisqu’ils doivent être racheté ou ils sont condamnés à disparaître, comme le Pnhom Penh Post, racheté par un homme d’affaires malaisien proche de Hun Sen. D’autres sont fermés sans discussion comme le Cambodia Daily.  En amont des élections législatives de 2018, une trentaine de radios sont fermées. Au même moment 17 sites d’informations ont été bloqués pour 48h, soit la durée du week-end électoral.

 

Corruption

 

Selon le Transparency Journal, le Cambodge se place 161e sur 180 pays dans un classement sur la corruption, la situation empirerait même selon certaines sources.

Cette corruption est très présente dans le secteur économique et notamment dans le secteur forestier. On estime ainsi que 15% à 30% des volumes de bois vendus en Europe sont d’origine illégale. Plusieurs ONG  ont dénoncé le partenariat entre le Vietnam et les réseaux mafieux cambodgiens pour le trafic de bois rare. On estime ainsi que 300 00 m3 de bois ont été déclarés comme légaux entre novembre et mars 2017, avec la complicité des autorités cambodgiennes qui avaient pourtant suspendu ses exportations de bois à cause de la déforestation. Les autorités favorisent certaines personnalités comme Try Pheap qui aurait gagné 292 millions de dollars en 2014 grâce à l’exploitation de la province du Katanakiri.

Il faut toutefois souligner les quelques politiques entreprises par le gouvernement et censées limiter la corruption à l’intérieur du pays.

 

 

 

 

 

Bibliographie

 

Chahuneau, Louis. 2018. « Du Cambodge à l’Europe, les ravages du trafic de bois ». Le Point. En ligne. https://www.lepoint.fr/environnement/du-cambodge-a-l-europe-les-ravages-du-trafic-de-bois-07-11-2018-2269117_1927.php.

Motin, Pierre. 2019. « Le Cambodge en recul dans le classement de Reporters sans frontières ». Le Petit Journal. En ligne. https://lepetitjournal.com/cambodge/actualites/le-cambodge-en-recul-dans-le-classement-de-reporters-sans-frontieres-255533.

Motin, Pierre. 2019. « Perception de la corruption : le Cambodge en retard selon une ONG ». Le Petit Journal. En ligne. https://lepetitjournal.com/cambodge/actualites/perception-de-la-corruption-le-cambodge-en-retard-selon-une-ong-249210.