Situation économique actuelle et ses contradictions


Quelques données économiques …

PIB : 8,3 Mds USD (2011, Banque mondiale)

PIB par habitant : 1130USD (2011, Banque mondiale)

Taux de croissance : 8% (2011, Banque mondiale)

Taux d’inflation : 6,7% (2012, FMI)

Taux de chômage : 2,5 % (2010, FMI)

Déficit public : 1,6 % (2011, Banque mondiale)

Principaux clients : Thaïlande, Chine, Vietnam, Royaume-Uni, Etats-Unis (2011, DG Trésor)

Principaux fournisseurs : Thaïlande, Chine, Vietnam, Japon, Corée du Sud (2011, DG Trésor)

Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (2012, CIA World Factbook) :

agriculture : 26 %

industrie : 34 %

services : 40 %

Place française toujours proéminente :

Exportations de la France vers le Laos : 99 millions € (2011)

Importations Françaises depuis le Laos : 19 millions € (2011)

Situation économique actuelle


Le Laos est un pays pauvre, jusqu’alors peu industrialisé, assez enclavé, peu peuplé et inséré dans une région montagneuse et pluriethnique. Sa situation géographique assez aride réduit considérablement les potentiels déplacements. Pour autant, le Laos semble se sortir peu à peu de cette situation paraissant à la base difficile.


En effet, le Laos a su tirer avantage de sa position stratégique de par le fait qu’il est entouré de voisins puissants tels que la Thaïlande, la Chine ou encore le Vietnam. Ainsi, il se révèle être le pays émergent de l’Asie du Sud-Est : il profite du dynamisme régional, attire les IDE en masse (investissements directs étrangers) dans des secteurs importants (énergies, mines). Depuis quelques années, le Laos s’attèle à développer les infrastructures de transports, clés pour son développement économique – à savoir routes, chemins de fer, aéroports. Par exemple, sous l’impulsion de la Chine, le Laos a investi dans un projet d’interconnexion de réseaux routiers et ferroviaires avec les pays de l’ASEAN réalisant une liaison entre la ville de Khun-Ming jusqu’à Singapour. En voici la preuve en image :


Le pont

Ainsi, le Laos a réalisé ces dernières années de considérables efforts pour sortir du statut de PMA (Pays les moins avancés) d’ici 2020.

Le résultat de ces progrès se traduit notamment par la croissance. Le Laos connaît depuis 1988 une croissance forte étant estimée à 8,3% en 2012, soit la plus importante d’Asie du Sud-Est. Selon les estimations, la croissance du PIB (Produit intérieur brut) devrait se maintenir à ce niveau d’ici 2013. La priorité est ainsi donnée aux projets d’exploitations des ressources hydrauliques et minières, mais également en partie grâce au tourisme. Pour autant, 70% de la population active appartient encore au secteur agricole, notamment le riz, bien que sa productivité soit insuffisante (ne représente qu’un tiers du PIB).


Le Laos a ouvert la bourse de Vientiane en 2010 et a accédé à l’OMC (Organisation mondiale du Commerce), appartenant désormais aux économies basées sur le libre-échange, et allant vers toujours plus de transparence des groupes privés et une réorganisation des structures d’État. Le 9ème sommet Europe-Asie du Sud Est s’étant tenu le 5 et 6 novembre 2012 a ainsi décidé de se réunir à Vientiane afin d’éclairer la situation en pleine expansion de ce pays.


Une situation économique révélatrice des contradictions du Laos


Le Laos reste un des derniers bastions Léniniste-marxiste du monde, doté d’un parti unique. Dirigé depuis 1975 par un parti communiste autoritaire, la Chine a été en quelque sorte son modèle durant ces années de croissance : le Laos s’est ouvert à l’économie de marché en gardant néanmoins un contrôle politique rigide du parti-État. Ainsi, lors du 9ème Congrès du Parti populaire révolutionnaire, parti en place, en mars 2011, le Président et Chef du Parti Choummaly Sayasone a dévoilé les priorités du pays en plaçant au premier plan la croissance économique.


Ainsi, dans ce contexte assez paradoxal, il semble intéressant de se demander où et comment se place la population, entre deux mondes.

Le journal français Le Figaro a publié le 25 avril 2011 un article intitulé « Le Laos se laisse gagner par la modernité » dévoilant toute l’ambiguïté du pays et de la vie de la population à l’heure actuelle. Un coin de la ville de Vientiane, le quai Fa Ngum, autrefois fait de cabanes près des palmiers, ressemble plus aujourd’hui à un aéroport; les cybercafés y sont omniprésents, les jeunes apparatchiks (membres de l’appareil politique du parti communiste) plutôt aisés se perdent dans les méandres des boîtes de nuit, les magazines comme le Sayo, sur « le business, le style de vie et les voyages » se demandent en première page comment rajeunir sans chirurgie esthétique…

Si le Laos est emporté par le progrès, les affiches de Karl Marx et de Lénine se vendent toujours très bien, le Parti, quant à lui, tenant d’une main de fer la population. Selon Boike Rehbein, universitaire allemand, le communisme permet de maintenir sous contrôle l’administration, et le Laos, s’il croit s’engouffrer dans la modernité, reste, dans l’âme, un peuple du passé qui se perd, ne sachant plus à quoi se référer, ni quelle est sa réelle identité. Cette complexité s’illustre particulièrement bien dans cette dernière image :



La pancarte rouge

Bibliographie :

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