La place de la femme au Laos

Femmes Lao travaillant dans les champs

Femmes Lao travaillant dans les champs

Le Laos a connu depuis la Seconde Guerre Mondiale un certain nombre de bouleversements. Entre isolement politique, conflits politiques et crises économiques, la situation des femmes laotiennes a pu profondément se modifier et évoluer. La tradition voulait que les femmes soient destinées aux tâches ménagères, à une vie modeste de paysanne, bref, à rester au foyer. Cependant, elles ont su, à travers l’histoire de leur pays, s’affirmer progressivement.


A retenir : Au Laos, une journée internationale est consacrée à la femme le 8 mars, permettant à tous les ans d’établir un bilan sur la condition des femmes.

Pertinent à lire : Fabrice Mignot, dans son ouvrage Histoires de femmes et décalages culturels au Laos, publié en 2006, retrace le parcours de vie de femmes vivant dans la province de Xaïgnabouly, au Nord-Est du Laos, montrant comment certaines d’entre elles ont pu saisir de nouvelles opportunités, et ainsi briser le chemin de vie qui leur étaient prédestiné.

L’évolution de la condition de la femme

1975 est une date tournant concernant la condition de la femme. Auparavant, l’inégalité homme-femme était tout à fait acceptée. Elles ne participaient pas à la vie politique, et étaient considérées comme inférieures.

Suite à la Révolution et à l’arrivée du Pathet Lao, la situation changea. Le 15 aout 1991, une nouvelle Constitution est implémentée et modifie leur condition sur plusieurs points :


Leur place politique a évolué. Le communisme accorde désormais une place égale aux hommes et aux femmes en consacrant le fait que « tous les citoyens lao, quels que soient leur sexe, leur condition sociale, leur niveau d’instruction, leur croyance et leur appartenance ethnique, sont égaux devant la loi », « les citoyens lao, femmes et hommes, sont égaux en droit au point de vue politique, économique, culturel, social et familial ». Ainsi, l’Organisation internationale de la Francophonie reconnaît qu’à l’Assemblée Nationale siègent désormais 22% de femmes, dont une femme appartenant à la minorité ethnique des Hmongs occupant un poste de Vice-Président. Dans son article 7, la Constitution met également l’Association de l’Union des Femmes Lao, organisation crée en 1985 défendant les intérêts des femmes, leur présence dans les collectivités locales, un rôle identique à celui des hommes.


Une loi de 2004 aide à lutter contre la traite, la violence faites aux femmes, elle renforce ainsi les mesures mettant en avant leurs compétences, leur morale, créant un environnement favorable à leur participation au développement de leur pays, réaffirmant toujours l’égalité homme-femme et luttant contre la violence domestique, et la traite des femmes.


Dans le domaine de l’éducation, l’Organisation de la francophonie démontre que le gouvernement est particulièrement soucieux de l’alphabétisation des femmes, passé de 48% en 1995 à 60% en 2000.


Enfin, l’Association pour le développement en matière de Genre (GDA) œuvre au Laos pour inclure les femmes dans une activité professionnelle, générant des revenus autour de la fabrication des produits à partir de fibres de banane, ou autre ressources naturelles présente au Laos. Le but est d’accroître leur rôle dans les villages, plus largement leur confiance en elle. Les normes sociales et culturelles implicites depuis des années ne sont pas favorables aux femmes, leur mettant dans l’idée qu’elles ne sont pas capables de pouvoir avoir des rôles importants, ni d’exprimer leur opinion à une large échelle.

Progrès à nuancer

Tout d’abord, dans le domaine de la santé, l’état de sous-développement ne peut être nié au Laos, et essentiellement dans les zones rurales éloignées où l’accès aux soins de base est précaire, et les informations, les préventions, notamment sur les risques du VIH, sont rares, alors que 80% de la population vit en zone rurale. D’autre part, concernant la violence conjugale, le viol conjugal n’est pas un délit au Laos. Il existe, d’autre part, un moyen de s’exonérer de ses responsabilités pénales en cas de violences physiques à l’égard d’un proche.


La traite des femmes ainsi que la prostitution et la violence domestique sont donc toujours existants, et aucun plan national réel ne vise à les résoudre. Certes, la loi punit la traite et la prostitution, par une peine allant de trois mois à un an d’emprisonnement pour cette dernière, mais les sanctions effectives restent épisodiques, et concernent plus les prostituées elles-mêmes que les proxénètes. Enfin, la participation politique des femmes, si elle est en net progrès, peut encore évoluer vers une intégration plus large; les instances de décisions telles que le Comité central du Parti Communiste comptant encore que peu de femmes.

Bibliographie :


– Fabrice Mignot, Histoires de femmes et décalages culturels au Laos, L’Harmattan, 2006

– http://genre.francophonie.org/spip.php?article234

– http://www.toutpourlesfemmes.com/conseil/Femmes-du-Laos.html

– http://clairel3fle.wordpress.com/2013/03/08/journee-internationale-des-droits-de-la-femme/

– http://www.oxfam.org/fr/development/laos/meilleur-avenir-femmes-laotiennes

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