Moins de piraterie, la vigilance est la clé : la cité-État de Singapore

Par Raïssa Abdourahman

Singapore est une cité-État qui a développé son infrastructure et son centre économique vers la mer. C’est un pays qui est de ce fait, grandement dépendant du commerce maritime. C’est pourquoi la piraterie maritime n’est pas un phénomène inconnu à Singapour. Dû à son rôle de leader économique régional et de sa contiguïté géographique avec le détroit de Malacca, la cité-État de Singapour ne peux ignorer ce problème.

Dans l’ensemble des pays affecté par la problématique, on remarque que Singapore a la plus petite zone à couvrir. Étonnamment, la cité-État est l’un des pays les plus engagé et déterminé à résoudre le problème de piraterie. La prévention des activités illégales en mer est très importante pour les autorités gouvernementales qui cherchent à établir des solutions à long terme pour le bien être de leur population et la protection des eaux délimitant le pays. Cependant, cette lutte contre les crimes marins ne peut se faire seul et requiert que Singapore recherche de l’aide à l’international. On souligne deux organismes qui sont venu atténuer le problème à savoir la Police Coast Guard de Singapore et la police marine. Tout comme la Malaisie, la Police Coast Guard accorde une grande importance à la lutte contre l’immigration clandestine. Par contre, cette organisme tiens toujours compte de la sécurité des eaux territoriales. En 1999, le détroit de Singapour a connu une réduction majeure des cas de piraterie dû à l’augmentation des patrouilles du Sinngapore Coast Guard ainsi que la police marine indonésienne. Cela démontre que l’implication du gouvernement fait souvent la différence (Mak, 2017).

En regardant la carte, on remarque que la zone de Singapore est d’autant plus à risque quesces pays voisins. Les couleurs rouges et oranges nous démontre que les navires Singapouriens sont la plupart du temps détournés et embarqués par des pirates. Il est important ici de souligner que plusieurs pirates sont particulièrement intéressés par le pétrole. Un article du Time concernant la piraterie dans le détroit de Malacca, nous indique que ‘’le pétrole piraté est souvent mélangé avec du pétrole obtenu légalement en mer dans des navires appelés navires-mères, et il est difficile – voire impossible – de déterminer si un approvisionnement en pétrole donné a été obtenu de manière illégitime. ‘’ (McCauley, 2014). L’échange de carburant est décrit comme «bunkering» et on nous explique que Singapore est en effet le plus grand et le plus important port de «bunkering» au monde. (McCauley, 2014)

 

Heather Jones / Time; Source: ICC CCS (reproduced here)

Lorsqu’on compare Singapour à l’Indonésie, on remarque que tous les deux se préoccupent des menaces de piraterie maritime et de terrorisme maritime. Cependant, les autorités répondent aux problèmes de façon différente en se basant sur des caractéristiques sociale, économique et géographique assez différents. On apprend que l’Indonésie a beau reconnaître les problèmes, le gouvernement indonésien assurent que ceux-ci ne sont pas autant réel que les médias le démontrent (Filipe, 2018). Pour le gouvernement singapourien, le support des États-Unis joue un grand rôle sur la manière dont cette problématique est traitée. Par exemple, Singapour s’assure d’intégrer à la fois les menaces de piraterie maritime et de terrorisme maritime afin d’obtenir de l’aide des États-Unis pour faire face à ses menaces maritimes (Filipe, 2018). On rappelle que ceci est parvenu lors de «la guerre contre la terreur». Cette approche a dans un sens occidentalisé la cité-État, leur permettant ainsi d’accéder à l’aide des américains et ont pu obtenir des fonds et un support international pour s’attaquer à divers crimes maritimes (Filipe, 2018). Singapour a maintenu cette forte alliance et relation avec les États-Unis, leurs permettant de tous les deux de s’engager dans une variété d’initiatives pour combattre le terrorisme et la piraterie dans la région.

Par ailleurs, l’état singapourien accorde une grande importance quant à ses ports. L’Autorité maritime et portuaire de Singapour (MPA) a été créée le 2 février 1996 avec la mission de faire de Singapour un centre portuaire et un centre maritime international de premier plan, et de promouvoir et de protéger les intérêts maritimes stratégiques de Singapour (Maritime Industry Foundation, 2013). MPA est le moteur du développement portuaire et maritime de Singapour (Maritime Industry Foundation, 2013). En ayant cette mission, il est nécessaire pour Singapore de protéger et de sécurisé le détroit de Malacca. Singapore doit donc se lier avec les autres pays du détroit pour lutter contre les activités illégales de mer, notamment l’Indonésie et la Malaisie. Cependant, même avec l’appui et la coopération des autres pays dans le détroit de Malacca, Singapore ne peut échapper aux actes criminels lorsque ceux-ci sont entamés par son propre peuple. Les singapouriens rencontrent une impasse et se tourne vers la piraterie lorsqu’il n’y a pas d’autres façons de rapporter de la nourriture sur la table. D’un côté positif, l’économie de la cité-état a connu une croissance mais d’un côté négatif cette croissance a conduit à l’augmentation des inégalités dans la société. Ce qui fait en sorte que plusieurs n’ont plus d’options et doivent procédés aux activités illégales de mer. De nombreux intervenants aux nations unies ont souligné la nécessité de s’attaquer aux principaux facteurs qui poussent les jeunes à participer à des exercices illicites. En effet, la pauvreté et le manque d’opportunité sont le noyau de la problématique (United Nations 2019). Il est donc important pour les autorités gouvernementales de trouver des solutions à ses problèmes pour ensuite réduire les attaques et assurer un bon fonctionnement des activités de mer.

Biblographie
Filipe, Beatriz. 2018. «Conflating Piracy and Maritime Terrorism : The Need for Long Term Solutions». Universiteit Leiden, 3-43.

Mak, JN. 2017. «Securitizing Piracy in Southeast Asia: Malaysia, the International Maritime Bureau and Singapore», Routledge, 1-27.

Maritime Industry Foundation. 2013. «Port of Singapore», The Maritime Industry Knowledge Centre. En ligne. https://www.maritimeinfo.org/en/Maritime-Directory/port-singapore (page consultée le 10 mars 2019)

McCauley, Adam. 2014. «The most dangerous waters in the world», Time. En ligne. http://time.com/piracy-southeast-asia-malacca-strait/ (page consultée le 10 mars 2019)

United Nations. 2019. «High Seas Crime Becoming More Sophisticated, Endangering Lives, International Security, Speakers Tell Security Council», Meetings Coverage & Press Releases. En ligne. https://www.un.org/press/en/2019/sc13691.doc.htm (page consultée le 23 mars 2019)

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