Le Cambodge, au-delà de la population Khmer

Par Julien Guay

Le Cambodge laisse l’impression d’être un État-nation alors qu’en son sein, une diversité culturelle afflue et forme la population nationale. Construit sur les fondations de l’empire Khmer, le Cambodge se retrouve aujourd’hui avec une population diversifiée. La population dominante est celle des Khmers, se définissant comme l’ethnicité cambodgienne. Les différents groupes minoritaires représentés au sein de la société cambodgienne sont les Vietnamiens, les Chinois, les Chams et la catégorie des peuples indigènes.

Il est important de bien définir qui sont ces « peuples indigènes ». Il s’agit de l’ensemble des populations dont « l’identité culturelle et sociale se distingue de celles de la masse dominante ». [1] Ce groupe rassemble notamment ceux qu’on appelle les montagnards, vivant dans les parties les plus hautes en altitude au sein des provinces du Mondulkiri, Ratanakiri, Stung Treng et Kratie [2]. Au total, ils sont approximativement 100 000 habitants sur une population nationale de 15 millions de personnes. Leur poids démographique et social est donc peu important. Plusieurs groupes et sous-groupes ethniques forment l’ensemble de la population indigène, comme démontré dans le tableau ci-dessous.

Source :Asian Development Bank, Regional and Sustainable development department, Indigenous Peoples/Ehtnic Minorities and Poverty Reduction in Cambodia (Asian Development Bank: Regional and Sustainable development department, 2002), 4.

Les conditions de vie de ces groupes indigènes sont assez médiocres à cause de leurs méthodes agricoles rudimentaires et d’un développement économique quasi nul. Tout cela fait en sorte que la plupart de ces groupes subissent les méfaits de l’exclusion sociale. Le problème de cette portion de la population cambodgienne est sa dispersion dans des régions difficiles d’accès, loin des centres et leur technique de travail ancrée dans la tradition.

Du côté des autres groupes ethniques, on retrouve notamment les Vietnamiens et les Chinois. L’immigration vietnamienne provient majoritairement de personnes s’étant établies au Cambodge au cours du 20e siècle. La minorité vietnamienne se trouve en principalement dans la région sud-est et centrale du Cambodge. Malgré la proximité régionale de ses origines, cette minorité ne reflète pas la culture cambodgienne pour autant. Alors que le Cambodge est associé à l’influence culturelle de l’Inde, les Vietnamiens sont associés à la zone d’influence de la Chine [4]. On estime que les Chinois sont la minorité ethnique la plus nombreuse du Cambodge. À l’origine, la minorité chinoise travaillait dans les mines cambodgiennes, mais ils se sont ensuite établis au Cambodge pour devenir une forme d’élite économique; la plupart de ces immigrants ayant travaillé dans le commerce.

Le dernier groupe minoritaire d’importance est celui des Chams. Ces habitants sont issus des vestiges de l’ancien royaume Cham qui régnait sur une partie du territoire vietnamien. Ce sont les réfugiés de cet ancien régime qui ont mis le cap sur le Cambodge. Ce sous-groupe de minorités ethniques se divise lui-même en deux groupes, basés sur leurs pratiques religieuses: les orthodoxes et les traditionnels. Les Chams orthodoxes sont localisés majoritairement vers le centre de Phnom Penh alors que les traditionnels, plutôt ruraux, sont mobilisés dans le milieu du pays.

Références

[1] Asian Development Bank, Regional and Sustainable development department, Indigenous Peoples/Ehtnic Minorities and Poverty Reduction in Cambodia (Asian Development Bank: Regional and Sustainable development department, 2002), 3.

[2] Idem.

[3] Cambodia Zone. 2004. Cambodia ethnic groups. En ligne.  (page consultée le 31 mai 2008).

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