J’ai embrassé le chant de l’olivine rêveuse avant qu’elle ne touche le sol

Par Stève Michelin

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Fleur givrée de l’Esprit
comète odorante
j’appelle tes abeilles
ramant dans la pure simplicité de l’épanchement
Ma raffinerie est endolorie
Toutes mes mers se lavent des débris du jour
pour guetter les bêtes sauvages
Le chant d’un naufrage frontalier.

*

Chaque poème qui s’écrit de lui-même
est un nouveau végétal exaucé
Une église aborigène
qui s’étoffe et se cuirasse
Un nouvel organisme
vivifiant les branchies
de la chevelure d’Orphée.

*

Ton Oratorio n’est que pâle chansonnette
devant le frôlement de mon haleine
sur les cuirasses sidérales
N’entends-tu pas tous les clochers
valses ininterrompues pollinisant
les contrées de vos pas perdus
Tu ne soulèves que du sable
ce que tu appelles Minerve

*

Prose poétique
substrat embrasant la gerbe des fenaisons du soir
Civet dans l’ondoiement des mots aux abords du village
Chantepleure des paroles familières

 

Biographie

Stève Michelin, poète Longueuillois, récemment publié en France et au Québec. « Je dirais de moi-même, comme le dit Nathalie Nothomb d’elle-même, que c’est le manque du pays natal qui me forge ». Né à Sedan (France) près de Charleville la ville de Rimbaud, là où je prenais le train pour aller retrouver ma grand-mère, j’ai grandi en Mauricie (Québec) partageant les ruelles, les bois, les sports de la région. Pianiste compositeur de musique contemporaine, homme de foi donc du vivace de la nature (voilure de l’invisible), je suis le citoyen mitoyen des frontières poreuses. 

 

Références

Michelin, Stève. 2019. « J’ai embrassé le chant de l’olivine rêveuse avant qu’elle ne touche le sol ». Nantes : ©Éditions du Petit Véhicule, Collection « La galerie de l’or du temps ». Reproduit ici avec la permission de l’auteur.

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