Fuyard

Par André Thibault

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Fuyard discret, inaperçu,

Explorer je ne sais où.

Parler distancie de la pesanteur du corps.

L’errance mène-t-elle chez soi

Qui se loge peut-être chez les autres?

S’enfuir vers un lointain nulle part

Question de se déprendre

Mais de quoi?

L’utopie échappe  au gps.

Il n’est d’île vraiment déserte.

Mais nos voix de solistes réfractaires à l’unisson

Agrémentent le fracas des vagues

De leurs indifférenciables méodies

En rupture de partitions.

Au fin fond du désert

Éclate aux yeux le miroir qu’on a fui

Courageusement

Quand un condamné à vivre s’est échappé.

La peau aimantée

Et les semelles si lourdes

Encombrent le bagage du départ.

Nos délires,

Autant de critiques

Du spectacle où soi-même on figure,

N’échappent à l’interminable scène.

Il n’est de non-lieu.

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