Par Catherine Morency
Faute de passer des ponts
accaparé par le large
tu m’écrivais
dans ce cahier suspendu
tu traçais des arabesques
qui faisaient frémir
la distance écarlate
entre nous
ton absence épouserait
des contours plus nets
une déchirure
nous rattraperait
je t’avais dit
je ne veux pas de ce visage
mon corps je te le donne
entier
tu répondrais
il faut se taire
laisser hurler l’enfance
entre nous
dans cette chambre
où tout commence pour toi
tu reprends aujourd’hui
le cours de ton apparition
ébahi par la fulgurance
d’une lumière nouvelle
tu marches seul
en aval sur ta mémoire