Par Vincent Lauzon
Je la porte en mon sein depuis le premier jour,
Mélopée onirique au fond de mon sommeil,
Qui la nuit me taraude et m’échappe à l’éveil,
Me laissant haletant, vibrant, épaissi, gourd.
Et j’attends, avalé, là où s’ancre la tour
Qui chante, oscille, bat, cathédrâle aux oreilles
(Là, ni soir ni matin, ni lune ni soleil)
Les registres profonds de ce deuxième jour.
L’esprit descend vers nous — les bouches cuivrées s’ouvrent —
L’esprit en jaillissant d’un linceul d’eau se couvre.
Voix divine, elle est née que déjà elle meurt.
Je les vois s’échapper, ces longs rubans de sphères.
Leur musique, Ô mon Dieu, je l’entends et je pleure.
Je l’entends, Ô Seigneur, le ruisseau sous la mer !
***
Vincent Lauzon est un dilettante qui écrit, versifie, traduit et compose. Il a été publié en français et en anglais, et son premier livre pour enfants, paru il y a vraiment très longtemps, en 1987, a été en nomination pour le Prix du Gouverneur Général. Il n’a pas gagné. Vincent Lauzon vit à Laval.
Références (à écouter)
Récitation du poème par l’auteur, musique pour orgue composée et exécutée par Joel Peters et Adrian Foster, dans le cadre du concert « Musique pour l’hydroörganon », présenté par le collectif Earth World le 9 février 2018 à l’église luthérienne Saint-Jean de Montréal. En ligne: https://youtu.be/mP78HK32wTQ
Entretien sur la « Musique pour l’hydroörganon » avec les compositeurs Joel Peters et Adrian Foster (trame sonore : extraits de l’œuvre), en anglais. En ligne: https://youtu.be/1hIPss4v4Og