Par Pierre Marcel Montmory
Opus sur la musique
1.
Un musicien aimerait construire une machine qui transformerait les sons de sa musique pour guitare en lumières et en couleurs.
L’ingénieur Cybernéticien qui concevra cette Sphère Musicale devra avoir une connaissance des Sciences Intuitives (celles qui travaillent les perceptions et l’émotion).
Le musicien s’inspire des théories suivantes : celles, différentes mais combinées des Sphères Harmoniques dans les traités anciens et modernes; et des théories telles que le Traité des Couleurs de Goethe.
Soit l’invention et la création d’une sphère dans laquelle il y a le silence absolu, théorique.
Sur le dos de cette sphère seront gravées 24 harmonies (le choix est arbitraire de prendre les gammes de base plus classiques et connues)
24 harmonies/gammes relatives les unes des autres) dans l’ordre et en cercle à égale distance du centre de la sphère et à distance égale les unes des autres. (Ainsi, par exemple, le Do majeur a pour Harmonie de Contraste le Fa dièse Majeur).
2.
Construire une sphère assez grosse et très transparente pour observer les phénomènes à travers cette boule de cristal.
Cette boule de cristal doit nous montrer quelles formes prennent les lumières; et quelles sont les couleurs de chaque œuvre musicale en mouvement; c’est-à-dire en train d’être exécutées par le musicien sur une guitare.
La lumière donnera forme aux couleurs. Les couleurs réfléchiront la lumière et ainsi nous aurons le tableau vivant de la perception des sons.
En gros, dans son rêve d’oiseau, le musicien s’imagine que d’un coup la boule de cristal image son chant et que l’auditeur voit ce qu’il voit et que nous partageons avec lui la même émotion devant le monde.
La Sphère Musicale pourrait servir à voir et connaître toutes les palettes des lumières et des couleurs provoquées par les sons de la guitare.
Et puis : d’entre toutes les notes, jouer les meilleures : pour charmer, pour éloigner le mal, pour guérir, pour provoquer l’amour.
3.
Certains secrets de fabrication sont des savoirs dont l’artiste dispose intuitivement et qu’il est difficile de communiquer précisément.
Les sciences intuitives nous les portons en nous en entrant dans la vie ou nous pouvons en être dépourvus totalement.
L’être humain libre penseur vit de ses intuitions tandis que l’être humain soumis à des règles vit d’instincts.
Tout ce qui vit est intelligent.
Tout n’a pas de talent.
L’avoir humain prisonnier sans pensée vit de ses institutions ; l’avoir humain en crise fait la guerre.
L’instinct, c’est la règle. Dans notre société l’intuition n’est valable que lorsqu’elle mène à la preuve.
Le libre penseur vit où il peut, comme il veut.
Nomade.
C’est parce qu’il n’a pas emprunté les chemins tous faits qu’il arrive d’un horizon nouveau.
Il n’existe pas d’être humain sans culture.
4.
Spécificités de la Sphère Musicale :
Le technicien procède par calcul;
L’artiste sait intuitivement.
L’Harmonie est contenue dans la nature; elle est égale au Nombre d’Or.
Une note est l’égale de sa propre harmonie.
Les Accords sont des ensembles de notes.
Des harmonies qui vibrent ensemble
Dans un certain ordre, dans un certain rythme.
Des algorithmes.
5.
La culture ce n’est pas aller au théâtre, au cinéma ou lire des livres.
La culture c’est être humain.
Le familier, le tribal, le national, le religieux, sont des folklores, des coutumes, des habitudes.
Tous les êtres humains sont cultivés par ce qui les rassemble : leurs peines, leurs joies et leur destinée.
Il n’existe pas d’être humain sans culture.
Nous aimons et nous souffrons de la même manière.
Le mal de dent, le mal d’amour, la joie de vivre, la jalousie, l’adversité, la mort, la naissance, le froid, la faim, la misère, l’abandon, les retrouvailles, l’amitié, la peur et la haine, la curiosité et le rêve sont le commun des humains.
Nous sommes tous une humanité, une terre à défricher, des graines à semer, des moissons à récolter.
Nous connaissons tous la brûlure du soleil, la caresse du vent, la douceur de l’eau, la poussière de la terre.
Nous sommes savants qui inventons des réponses aux questions de notre imagination.
Nous sommes poètes pour l’aventure de naître, de vivre et de mourir.
Notre art de vivre est l’art d’être humain.
Nous avons bâti une société des loisirs.
Une minorité s’est instruite pour développer le capital.
Une majorité crève de toutes les faims.
Mais le pire n’est pas l’ignorance, c’est la volonté de ne pas savoir.
Gare à vous si vous êtes trop différent.
Vous avez choisi la liberté et vous serez haïs.
6.
Le son,
Le son tourne en spirale autour de l’onde
Et éteint sa course dans le bruit ténu des mondes.
Le silence, le silence absolu n’existe pas
Que dans le cœur chenu des hommes;
L’absent silencieux veille sur le chaos dehors
Des kyrielles d’harmonies donnent la vie.
***
Pierre Marcel Montmory – trouveur. (Né le 30 octobre 1954 à Paris). Offre ses spectacles sur les places publiques depuis 1964. Grand maître de théâtre et de musique. Vit à Montréal depuis 1994. Éditeur du Journal de Poèmes de Montréal, distribué gratuitement. Donne des récitals à Montréal avec son fils Antoine, compositeur et interprète. www.poesielavie.com