Par Annie Landreville
1.
Sous la terreur du jour
l’épiderme brodé de fils
dessinés
à l’endroit
des douleurs
à l’envers
des contours transparents
l’odeur des couleurs froides
humée par tous les pores
2.
Les murs tenaient à distance
cachés derrière les tableaux
vagues de vertiges rouges
zones interdites
replis honteux
dans leurs ombres
tu polissais des pierres
cousues les unes aux autres
pour bâtir la maison
les fleurs salivaient sucré lorsqu’elles entendaient les abeilles
3.
Quel est ce grand oiseau d’ocre et de pierre
autour de nous les yeux saignants ?
il ne voit ni les serpents
ni l’ours
ni l’enfant
il n’y croit pas
il ne voit rien
les eaux dans les os,
il laisse couler sa forteresse
Biographie
Annie Landreville navigue entre la poésie et le journalisme depuis ses études en littérature à l’Université de Montréal. Après 20 ans de journalisme culturel à Radio-Canada, elle quitte le tout pour revenir à la création. Elle a publié Partitions aux éditions d’Orphée, le Traité de poésie à l’usage des malades modernes aux éditions Fond’tonne, tiré du projet de Prescriptions poétiques, et Date de péremption aux éditions de la Grenouillère, qui a remporté le Prix Jovette-Bernier. Poète et artiste de la parole, elle développe des projets en cocréation, en médiation et en éducation et travaille aussi comme commissaire d’exposition et directrice artistique.
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Note
Voici quelques liens pour s’immerger dans l’œuvre de l’artiste marquante Françoise Sullivan, plasticienne et chorégraphe-interprète, signataire du Refus Global :
https://www.facebook.com/watch/?v=2202944439745095