Par Stève Michelin
Fleur inoxydable,
dans les tiroirs enchantés,
aux chambres peuplées de girouettes !
Car mon chant se lève,
courbaturé par tant d’attente nuptiale. Ô Coq solaire.
Je ne veux pas être ce laquais épousant l’inertie des pierres.
Ô Coq solaire.
Ma langue… ce vibrato conquis par ma perche aux jeux
des Hespérides. Ma langue n’a pas l’odeur des mouillures
humides des bois au matin,
ni la souche jetée dans les feux
des orgues de barbarie.
Mais.. dans l’Idée des Armoiries forgées aux moules du
Cœur sanglant des Dieux;
Alchimiste de nuit suivant l’onde polaire des encens
aux pieds froids de marbre;
Rosiers enchainés vampirisant les sols colorés;
car bientôt un cimetière de corail grafignera
le chant hivernal.
Ô Grand Vibrato …ma Fleur inoxydable.
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Stève Michelin, poète Longueuillois, récemment publié en France et au Québec. « Je dirais de moi-même, comme le dit Nathalie Nothomb d’elle-même, que c’est le manque du pays natal qui me forge ». Né à Sedan (France) près de Charleville la ville de Rimbaud, là où je prenais le train pour aller retrouver ma grand-mère, j’ai grandi en Mauricie (Québec) partageant les ruelles, les bois, les sports de la région. Pianiste compositeur de musique contemporaine, homme de foi donc du vivace de la nature (voilure de l’invisible), je suis le citoyen mitoyen des frontières poreuses.
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Publié ici avec la permission de l’auteur. Initialement paru dans Michelin, Stève. 2017. Comment retenir un Dieu qui passe… . Nantes: ©Éditions de Petit Véhicule, Collection « La galerie de l’or du temps ».