Par Hélène Dorion
Au fond des océans
d’ombre et de rêves, des rideaux de tempêtes
et d’illusions t’arrachent à toi-même, te laissent
au milieu du ciel parfait de ta vie
que n’effleure aucun souffle.
Une feuille sur la branche se met à bouger
légèrement, d’abord légèrement
puis le vent la secoue.
Le ciel de ta vie demeure parfait, crois-tu
alors que le vent s’amplifie
aucun signe de tempête, juste un vent
qui fait des vagues dans le ciel
de ta vie, détache une feuille
puis une autre qui tombe avec elle
la branche s’incline, on croirait
un vent inépuisable − et casse
la branche qui s’écrase
sur le sol parfait de ta vie
qui soudain s’obscurcit
de toutes les feuilles que détache
ce vent, d’un geste large
qu’on n’aurait pu prévoir, un vent
qui ouvre la bouche, happe
tout ce qu’il touche et change de direction
plus vite que toi.