Par Catrine Godin
de sang et de pétrole
les hommes ont soif, les hommes ont toujours soif
et plus ils ont soif, plus ils abreuvent la terre de sang
de sang et de pétrole
de l’or noir, comme ils disent, c’est la sauce de dinosaures décomposés…
« à quoi tu roules, toi ?
˗ moi, man, j’roule au «dead-body» et ça me coûte chair… »
j’en veux pas des sables bitumineux des Salopards
et j’en veux pas de leurs saloperies évidentes :
l’art de saloper l’environnement
l’art de saloper des territoires
l’art de saloper des provinces
l’art de saloper des présents et des futurs
l’art d’obliger les gens au sale pétrole
l’art de tromper les gens au sale pétrole
l’art de ralentir l’évolution au sale pétrole sale de chez sale
l’art de soumettre et
de nous faire passer un pipeline dans le cul
pour 2% du PIB ?
« ho oui vraiment ?»
détruire et gâcher, gâcher et détruire, détruire encore
du fédéral comme du provincial
JOUALVERT que ça m’écœure !
la Terre est une île dans la mer cosmique
une île que chaque être comme chaque instant abrège
Poète contemporaine de Montréal, Catrine Godin explore le lyrisme et la métaphysique de la nature/langage. Catrine a travaillé cinq ans sur son livre « les chairs étranges, suivi de Bleu Soudain » (éd. du Noroît, 2012) qui, après l’« opéra » sombre et cathartique du premier recueil, « Les ailes closes » (éd. du Noroît, 2006), déploie une cosmogonie hymnique sondant la lumière qui, de tout temps, constitue en mondes les êtres de la terre.