Les Philippines

Par Hakim Harakat

Les Espagnols, durant leur colonisation des Philippines, agissent en tyrans. José Rizal influence le mouvement nationaliste, dirigé par Andrès Bonifacio et Emilio Aguinaldo, par ses écrits. En 1896, les nationalistes proclament la république, évènement qui se conclut par un échec et qui pousse Aguinaldo à s’exiler. La guerre hispano-américaine éclate, les États-Unis en sortent vainqueurs et l’archipel leur est cédé par le traité de Paris le 10 décembre 1898.
Aguinaldo revient aux Philippines et déclare l’indépendance le 12 juin 1898, considérant que les Américains ont remplacé l’occupation espagnole. La constitution adoptée, appelée constitution de Malolos, est calquée de la constitution cubaine. La république des Philippines devient la première démocratie constitutionnelle d’Asie.

Washington a l’intention de réformer le système politique, administratif et économique, appuyé par les « illustrados », ayant formé le parti fédéraliste, opposé aux radicaux sous la bannière du parti nationaliste. Les premières élections à l’assemblée en 1907 mettent le parti nationaliste au pouvoir et cela jusqu’au début de la Seconde Guerre mondiale. Pendant leur gouvernance, et plus intensément à partir de 1913, on assiste à une « philippinisation » de l’administration.

Le retour sur scène des républicains au pouvoir aux États-Unis en 1920 marque une pause au projet nationaliste. C’est après la crise de 1929 qu’il reprend de l’envergure. En 1930, Crisanto Evangelista fonde le parti communiste philippin, Pedro Abad Santos crée le parti socialiste et Benignol Ramos, la Sakdal (« protestation »). C’est dans ce contexte que renait la flamme indépendantiste d’autant plus que les démocrates reviennent au pouvoir à Washington en 1932.

Le 24 mars 1934, le président Franklin Roosevelt crée une nouvelle loi qui prévoit un mandat de transition sur dix ans vers l’indépendance. La Philippine Independance act instaure un « Commonwealth des Philippines » qui durera de 1935 à 1946. Durant ce laps de temps, les affaires étrangères, la gestion monétaire et la défense restaient du ressort des États-Unis. Manuel Quezon fut nommé à la présidence du gouvernement provisoire.

Les Japonais s’emparent de Manille le 2 janvier 1942. L’invasion nippone pousse le gouvernement à l’exil. Pendant l’occupation se créa une forte résistance. Les Américains débarquent en 1944 et l’archipel est à nouveau indépendant le 4 juillet 1946. Le défi des futurs dirigeants est la reconstruction du pays détruit par la guerre et l’endiguement de la menace des Hukbalahaps, des paysans procommunistes qui traquaient l’invasion japonaise et qui se rebellent désormais contre le régime. La 3e république a pour chef Roxas y Acuna qui, quelque temps après son investiture, en mars 1947, signe un accord de défense avec les États-Unis leur permettant l’implantation de bases militaires sur le territoire pendant 99 ans. En échange le pays bénéficie d’un important soutien économique.

À sa mort, le vice-président Elpidio Quirino lui succède, mais est accusé de corruption et négocie avec les « Huks ». En 1953, il est battu par Ramon Magsaysay qui fait capituler les « Huks ». Celui-ci meurt dans un accident d’avion et Carlos Garcia, membre du parti nationaliste, prend le pouvoir. Il est réélu en 1957 et son vice-président, Diosdado Macapagal, membre du parti libéral, le bat en 1961. Le parti nationaliste revient au pouvoir en 1965 avec à sa tête Ferdinand Marcos.

Il appuie l’intervention américaine au Vietnam et s’engage à leurs côtés dans la guerre. Il est réélu en 1969 et cette fois ne cache pas son ambition de créer une nouvelle société, de lutter contre le communisme et de s’agripper au pouvoir. C’est dans ce contexte que la violence s’enflamme et s’envenime. Une guérilla maoïste, la Nouvelle Armée du Peuple (NAP) fait son apparition en 1969 tandis qu’une contestation des musulmans s’élève au sud du pays. En réaction à cette contestation des communistes et des musulmans, Marcos proclame la loi martiale en 1971.

Le mode de gouvernance est clientéliste et plusieurs sociétés d’État sont remises aux mains des proches de Marcos. Le régime est fragilisé par la crise économique et il est contraint d’organiser une élection présidentielle le 7 février 1986 sous pression des États-Unis qui apportent dorénavant leur soutien au prochain président. C’est la femme du sénateur Benigno Aquino, assassiné 3 ans plus tôt, Corazon Aquino, qui remporte les élections. Elle reste au pouvoir jusqu’en 1992 tandis que le président sortant s’exile à Hawaï.

Fidel Ramos, ancien officier général et fidèle de Marcos, devient président de la République le 1er juillet 1992. La constitution ne permet qu’un seul mandat et durant celui-ci, il met fin au militarisme, efface les Américains de sur son territoire et permet l’entrée du parti communiste sur la scène politique. En 1998 c’est son opposant de 1992 et aussi son vice-président, Joseph Estrada, qui lui succède mais, accusé de corruption, il se voit contraint de démissionner en 2001.

Références

http://unesdoc.unesco.org/images/0010/001064/106476F.pdf

http://www.universalis.fr/corpus2-encyclopedie/117/0/O141261/encyclopedie/PHILIPPINES.htm

http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/pays/PHL/fr.html

http://www.dailymotion.com/relevance/search/philippines/video/x1b905_philippines-le-dessous-des-cartes_events

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