Par Hélène Deveaux
Dans le monde occidental, on parle de découverte des Philippines par le portugais Ferdinand de Magellan en 1521. Quelques années plus tard, en 1542, les espagnoles débarquent sur l’archipel. Ils occupent ainsi la région entre les années 1565 et 1898. Cependant, l’époque coloniale espagnole fut brusquement interrompu par les américains.
La colonisation américaine des Philippines
C’est en 1898 que les américains débarquent sur l’archipel. Le Traité de paix de Paris qui a été signé le 10 décembre 1898 et qui marque la fin des conflits Hispano-américain, atteste que les espagnoles ont cédé les Philippines aux américains pour la somme de 20 millions de dollars. La région devient donc une colonie américaine.
Cependant, les américains arrivent au pays pendant une période de rébellion pour l’indépendance du territoire mais, la supériorité militaire et en « force » de guerre assure la victoire aux américains. L’annexion des Philippines se fait sans grandes difficultés (Fuchs, 2017).
Une fois bien installés sur le territoire, les américains mettent en marche leurs projets qui est de moderniser et d’apporter le progrès dans la région. Leur entreprise commence avec le changement de structure politique qui finit par être une copie du modèle américain. Par la suite, ils prennent en charge les systèmes scolaires puis, progressivement, le contrôle du domaine de la juridiction et des administrations. L’anglais devient peu à peu une des langues dominantes du pays (Fuchs, 2017).
La forte influence américaine
Les américains n’ont aucun intérêt pour la culture préexistante sur le territoire. En prenant le contrôle de l’éducation, ils imposent le modèle américains et les cours sont majoritairement donnés en anglais. Les enseignes des bâtiments gouvernementaux sont en anglais ou en Tagalog/anglais. Les échanges commerciaux avec l’extérieur se font aussi essentiellement en anglais.
Jusqu’aujourd’hui, l’anglais est une langue qui est parlée par pratiquement tous les philippins. Cependant, la Constitution de 1987 déclare que l’anglais sera utilisé comme langue véhiculaire dans la région tandis que le filipino (qui serait un mélange de plusieurs langues du territoires) serait la langue nationale. De plus, en 1988, le gouvernement sous la présidence de Cory Aquino a essayé d’intégrer le filipino dans les démarches officielles mais ça n’a que partiellement fonctionné. On remarquera par la suite que l’anglais continue d’être la langue la plus utilisée dans les activités économiques, politiques et académiques de l’archipel.
En effet, de nos jours, les enseignements dans plusieurs universités continuent de se donner en anglais.
Par ailleurs, les philippins qui parlent Tagalog ont développé une nouvelle tendance qui est de mélanger cette langue à l’anglais, ce qui donne le Taglish. Cette nouvelle tendance se fait de plus en plus ressentir et cela même à travers les médias.
Si on considère le langage comme un trait culturel important, alors imposé l’anglais aux philippins pourrait être une des causes de la disparition progressive de la culture des ethnies autochtones de la région (Smolicz, 1984).
L’impact culturel des américains
En plus de leurs langues, les américains continuent à avoir un très fort impact culturel dans la région. Cette influence se fait remarquer à travers différents aspects de la vie des philippins, comme par exemple dans la restauration, à travers la musique et le cinéma… les mannequins représentés sur les affiches publicitaires sont, pour la plupart, des occidentaux et quand ils sont philippins, ils se démarquent par la blancheur de leur peau. En effet, être blanc est devenu un signe de richesse et un critère important de beauté.
Avec l’américanisation dans plusieurs aspects du territoire, l’identité culturelle et les coutumes risquent de disparaître au profit de celles des américains.
Bibliographie
. FUCHS, Robert. The Americanisation of Philippine. Philippine ESL Journal, Vol19. Hong Kong. 2017. Vol.19.
. SMOLICZ, J.J. National Language Policy in the Philippines : A comparative Study of the Education Status of “Colonial” and Indigenous Language with Special Reference to Minority Tongues. Southeast Asian of Social Science, 1984, No2, Vol. 12, p. 51-67.
. DELAS, Alexia et Stéphanie LARRANDABURE. Philippines : Archipel des paradoxes. Édition Olizane, Suisse, 2015, 254 pages.
. GUÉRAICHE, William. Sociabilités et liens personnels aux Philippines sous la colonisation américaine. Collaboration. Aséanie : Sciences humaine en Asie du Sud-Est. Édition du centre d’Anthropologie Sirindhorn. Bangkok. 2000. N֯6.