Par Raïssa Abdourahman
Depuis plusieurs années, les autorités thaïlandaises font face à différents problèmes demandant un renforcement de la sécurité des eaux délimitant le pays. Le Golf de la Thaïlande est l’emplacement parfait pour les pirates mais une zone à risque pour la sécurité de la population. La pêche pirate est un problème croissant qui affecte les marchés locaux et mondiaux. Cela se produit lorsque la pêche est illégale, non déclarée ou non réglementée (WWF, 2019). On compte un peu plus de 3000 bateaux de pirates pratiquant des activités illégales dans les eaux thaïlandaise (Forthomme, 2015). Les trafiquants de drogues des pays qui regroupe le triangle d’or ont longtemps travaillé ensemble dans les activités illégales dans le fameux «Golden triangle».
Publié le 13 novembre 2018 par LAFTO
L’arrivée des «boat people»
Géographiquement, le Golfe de la Thaïlande est l’espace délimitant quatre pays de l’Asie du Sud-Est : la Malaisie, le Cambodge, le Vietnam ainsi que la Thaïlande. Cette zone qui est situé à l’ouest de la mer de chine méridionale (South China Sea) et indépendant de celle-ci, est devenu le point de convergence de l’attention internationale au cours des deux dernières années à la lumière du problème des demandeurs d’asile, également appelés «boat people» du Vietnam (Bradford, 2008). Depuis peu, cette question est perturbée par le lien tragique qui unit ces individus et les attaques de pirates commises contre eux (Bradford, 2008). Ici, je vais m’intéresser à l’histoire du Golf de la Thaïlande et les pêcheurs. Je vais tenter d’expliquer comment les «boat people» sont venu perturbé le Golf de la Thaïlande. Aussi, je discuterai brièvement de l’effet du trafic de drogue dans le triangle d’or.
Le Vietnam a grandement influencé le problème de piraterie maritime avec la chute du Sud du Vietnam dû à la montée des communistes en 1975 (Bradford, 2008). Ceci a provoqué une migration massive et continue d’individus à la recherche d’un abri par la terre et l’océan (Bradford, 2008). Entre 1975 et 1995, on compte en moyenne 800 000 personnes qui fuit le Vietnam (Bradford, 2008). Cette migration fut particulièrement problématique pour son pays voisin, soit la Thaïlande. D’après les preuves disponibles et les cas choisis par les tribunaux thaïlandais, il est évident que certains Thaïlandais, en particulier des pêcheurs, ont effectivement été associés à des attaques de pirates (Bradford, 2008). La présence des «boat people» a fourni une cible facile aux opportunistes d’autant plus que les précédents sont sans défense et sont réputés pour leur transmettre des biens personnels. En outre, on ne peut écarter le risque d’antagonisme inné envers les Vietnamiens en tant que facteur favorisant de telles attaques.
Lorsqu’on regarde la carte on remarque que la Thaïlande est tout à fait à l’opposée du Vietnam. Cependant, ça ne change pas le fait que les routes maritimes en partant du Vietnam étaient les plus appropriés. De ce fait, les actes de piraterie ne font qu’augmenter au fil du temps. Durant leur chemin, les «boat people» étaient victimes de ces actes incluant des vols, des enlèvements, des viols et des meurtres (Bradford, 2008).
Le triangle d’or
La Thaïlande compte parmi les quelques pays de la région de l’Asie du Sud-Est participant au commerce de drogue incluant la production ou bien l’exportation de drogues illicites. On raconte que le triangle d’or, qui inclue le nord de la Thaïlande, est l’une des principales régions productrices de narcotiques mondialement. La Thaïlande est donc automatiquement emportée par plusieurs problèmes liés au triangle d’or puisque sa région est l’une des routes majeures pour le commerce de drogues notamment l’héroïne et l’amphétamine (Emmers, 2004). On introduit donc la contrebande des opiacés depuis le triangle d’or et celle-ci se déplace vers la province chinoise du Yunnan, puis vers le Guangdong, Hong Kong et Macao. Aussi, on dévoile que trois grandes villes du Vietnam, des Philippines et du Cambodge soit Ho Chi Minh-Ville, Manille et Phnom Penh sont des zones incontournables dans la distribution de drogues mondial. Ralph Emmers (2004) argumente que toutes ces destinations sont utilisées comme points de transit pour approvisionner les marchés nationaux et internationaux (Emmers, 2004).
Solutions proposées
On peut identifier l’union des pays du Golfe de la Thaïlande comme des défis liés à des conflits frontaliers. C’est-à-dire que la Thaïlande, le Vietnam ainsi que la Malaisie, sont rentrés dans une série de discussion concernant la délimitation des frontières maritimes de la zone. Dans un sens, le domaine maritime a pu élargir la collaboration entre la Thaïlande et le Vietnam. L’élargissement de leur collaboration est entre autre le résultat de plusieurs choses dont l’exploitation des opportunités dans leur relation sur le plan économique et la résolution des problèmes récurrents telles que la délimitation maritime et la pêche pirate. De plus, on doit reconnaître l’effort que les deux pays ont mis sur le renforcement de la communication entre les agences maritimes et la sensibilisation des pêcheurs (Parameswaran, 2018).
Quant à l’aide internationale, il y a eu des discussions qui envisageaient la formation d’une police navale de l’ONU dans le prolongement du maintien de la paix traditionnelle. Malheureusement, cette idée soulève plusieurs inquiétudes et préoccupations qui doit être bien réfléchi afin de passer aux prochaines étapes. Ces inquiétudes sont majoritairement reliées à la précision du rôle de la police navale mais également à des problèmes pratiques et financiers. Du point de vue pratique, il y a des inquiétudes par rapport aux objections possibles des États de mettre leurs forces armées sous le commandement de l’ONU, un organisme international. Du point de vue financier, on doit penser aux coûts qui viennent avec la création d’une telle force.
Bibliographie
Bradford, John F. 2008. «Shifting the tides against piracy in Southeast Asian waters». Asian Survey, 48(3), 473-491.
Emmers, Ralf. 2004. «The threat of transnational crime in Southeast Asia: drug trafficking, human smuggling and trafficking and sea piracy», UNISCI Discussion Papers 2.
Forthomme, Claude. 2015. «Thailand : Pirates and Slaves», Impakter, En ligne. https://impakter.com/thailand-pirates-slaves/ (page consultée le 15 mars 2019)
Parameswaran, Prashanth. 2018. «Vietnam-Thailand Naval Ties in the Spotlight with Joint Patrols», The Diplomat, En ligne. https://thediplomat.com/2018/04/vietnam-thailand-naval-ties-in-the-spotlight-with-joint-patrols/ (page consultée le 17 mars 2019).
World Wide Fund for Nature. 2019. «Illegal, Unreported and Unregulated fishing (IUU)», WWF. En ligne http://wwf.panda.org/our_work/oceans/problems/illegal_fishing/ (page consultée le 15 mars 2019)