Le Cambodge : descrimination ethnique par les Khmers rouges

Par Hélène Deveaux

 

Au Cambodge, le plus grand problème lié à l’ethnicité a été, ce qu’on peut peu appeler aujourd’hui, le « génocide » des Khmers rouges envers certaines minorités.

Les ethnies du Cambodge

Les Khmers représentent 90% de la population du Cambodge. Cette ethnie serait originaire du sud de la Chine et aurait commencé à migrer vers les régions sud-est asiatique un siècle avant notre ère. Même si nous savons que les premiers Khmers viennent de Chine, il est parfois difficile de dire avec certitude aujourd’hui qu’elle est leurs véritables origines… mais beaucoup ont des ancêtres chinois ou vietnamiens.
Ce groupe ethnique dominant du Cambodge se spécialise essentiellement dans l’agriculture et plus précisément la riziculture.
Les minorités vietnamiennes sont très présentes sur le sol Cambodgien. Ils sont arrivés en tant qu’immigrants ou colonisateurs et pendant l’occupation militaire du Vietnam au Cambodge. Cependant, les différences entre les vietnamiens et les cambodgiens ont mené à deux nombreux conflits (Guérin, 2003) . Par ailleurs, récemment, la « tactique » des vietnamiens pour entrer sur le territoire ont changés. En effet, on voit de plus en plus de mariages.

La deuxième minorité la plus importante sont les chinois. C’est majoritairement des chinois commerçants qu’on retrouve à Phnom Penh à partir du 18e siècle. De plus, le Cambodge offrait beaucoup d’avantages économiques à la Chine.

Les Chams, quant à eux, sont concentrés généralement sur les bords du Mékong au nord de Phnom Penh et de la Kompong Cham et ils exercent la pêche.
Pour le reste, près d’1% de la sont des indigènes vivant dans la région nord et nord-ouest à Mondulkiri, Ratanakiri, Stung Treng et Kratie. Ces régions sont aussi appelées les hautes terres du Cambodge.  Les minorités qui y habitent pratiquent encore l’agriculture, l’élevage d’animaux fermiers, et beaucoup d’entre eux sont encore des chasseurs cueilleurs, c’est la raison pour laquelle que les cambodgiens les appellent « pnong » qui signifie peuple primitif. Ces populations indigènes représentent aux total 17 groupes ethnolinguistiques différentes.

Kampuchea démocratique

Entre 1975 et 1979, le Cambodge a connu une guerre civile pendant laquelle les Khmers rouges ont pris le pouvoir et ont dirigés le pays. Pendant cette période, les Khmers rouges sous la direction de leur leader Pol Pot, ont effectué un « nettoyage » du Cambodge.
Leurs buts étaient de recréer le pays sur de bonnes bases orientées sur des principes occidentaux et communistes à la fois. En effet, ils voulaient se débarrasser de ce qu’ils considéraient comme les symboles de corruption, de luxe et les étrangers. Ce mouvement s’est vite transformé en guérilla et a mené un massacre de la population cambodgienne.
Cependant, les Khmers rouges visaient en particulier certains groupes et ethnies qu’ils considéraient ne pas correspondre au Cambodge. En effet, autre que les docteurs et les enseignants, les viets et les chams ont été particulièrement ciblé lord de ce génocide en plus de certaines communautés religieuses telles que les chrétiens et les musulmans (Olivier et Chagnoux, 1953).
En revanche, les chinois et les khmers étaient traités de façon égale. Ils ont été expulsés des grandes villes et envoyés dans les campagnes dans le but de créer des « hommes nouveaux » et une société nouvelle sur une période de quatre années (Vairon, 2000).

Bibliographie
.VAIRON, Lionel. Les chinois du Cambodge : heurs et malheurs d’une communauté. In: Collaboration. Aséanie : Sciences humaine en Asie du Sud-Est. Édition du centre d’Anthropologie Sirindhorn. Bangkok. Juin 2000. N֯5.

. GUÉRIN, Mathieu. Groupes ethniques autochtones des hautes terres du Cambodge au début du XXe siècle, essai de démographie historique. Aséanie, Sciences humaines en Asie du Sud-Est, 2006, 17, pp.11-28. « hal-01535051 »

. GUÉRIN, Mathieu, HARDY, Andrew, NGUYEN, Van Chinh, TAN BOON HWEE, Stan. Des montagnards aux minorités ethniques. Quelle intégration nationale pour les habitants des hautes terres du Viêt Nam et du Cambodge?. Paris, L’Harmatan, Bangkok : IRASEC, 2003, 354 pages.

. Olivier, Georges et Hervé Chagnoux. : Documents anthropologique sur les Chams d’Indochine In Bulletins et Mémoires de la Société d’anthropologie de Paris. Édition Masson et Cie, Paris, 1953, p.499 à 514.

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