L’interculturalisme dans la lutte pour les droits des femmes chez Femmes de diverses origines

Par Marie Boti

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Nous proposons de partager l’expérience de notre organisation pour donner un exemple du vivre ensemble et de l’interculturalisme sur le terrain des luttes sociales, et en particulier, des luttes des femmes.

Nous ne nous sommes jamais identifiées à l’interculturalisme de l’État québécois, parce que nos membres ont trop souvent été laissées pour compte dans cette politique officielle. Et pourtant, quand on regarde notre pratique et notre histoire comme organisation, on pourrait dire que c’est de l’interculturalisme en pratique. Nous pourrions aussi dire que nous sommes un exemple vivant de l’intersectionnalité, un autre terme à la mode dans les milieux universitaire et communautaire.

Depuis notre formation en 2001, nous partageons une analyse anti-impérialiste, anti-capitaliste et anti-patriarcale. Nous contestons les injustices et les discriminations systémiques auxquelles font face les communautés dont nos membres sont issues, que ce soit autochtones, ou des communautés de migrants et de personnes de minorités visibles, au Canada, au Québec, et à l’étranger. Nous faisons le lien entre les politiques internationales affectant nos pays d’origine (souvent responsables de notre migration forcée) et les politiques nationales et locales affectant les peuples autochtones et les communautés de minorités visibles ici au Québec et au Canada. Nous tissons des liens de solidarité entre nous sur la base de la justice sociale, de la compréhension et du vécu partagés et en construisant des communautés de résistance. Depuis les derniers 17 ans, nous avons pu nous établir et devenir un pôle de référence dans le mouvement progressiste des femmes à Montréal et au-delà.

Brève histoire du Comité d’action et de coordination du 8 mars des Femmes de diverses origines

« Nous voulons être visibles », tel était le cri de ralliement et le thème du premier événement organisé par un nouveau comité dans le quartier multiethnique de Côte-des-Neiges à Montréal en 2002. Derrière ce nom à la fois lourd et descriptif, les Femmes de diverses origines, ou FDO, voulaient créer un nouveau féminisme tout en faisant revivre la tradition militante des femmes à Montréal autour de la Journée internationale des femmes.

Le comité est né du rassemblement de femmes autour du Centre des travailleuses et travailleurs immigrants (CTI-IWC), une plaque tournante des gens de la base dans ce quartier multiethnique. Des campagnes telles que celle pour empêcher la déportation de Melca Salvador, une employée de maison philippine (2001), la campagne Justice pour Milia Abrar sur le meurtre brutal et non résolu d’une jeune étudiante sud asiatique (1998), la campagne Peerless pour la syndicalisation d’une usine textile comptant 3 000 travailleurs-euses de 35 nationalités à majorité des femmes, menée hors de l’usine et impliquant des groupes communautaires du quartier. (1996).

Au début de la formation de FDO, il y avait les femmes du Centre communautaire des femmes sud-asiatique (CFSA), de PINAY (Organisation des femmes philippines du Québec) et de l’Association des femmes iraniennes, des femmes latino-américaines, des femmes impliquées dans la défense des droits sociaux, et d’autres.  Certaines se connaissaient d’un réseau féministe anti-impérialiste similaire, créé une dizaine d’années auparavant, appelé Femmes sans frontières.

Encouragés par la grande Madeleine Parent, alliée des travailleuses immigrantes, plusieurs de ces groupes de femmes s’étaient jointes à la Fédération des femmes du Québec (FFQ) dans le cadre de sa tentative de rejoindre les communautés de migrantes. Mais les femmes ont constaté que leurs problèmes y restaient presque invisibles. Elles ont décidé donc de créer leur propre lieu de rencontre et d’organiser des événements à leur image : diverse, féministe, anti-impérialiste. Elles ont opté pour une structure de collectif et de réseau informel, et un projet selon leurs capacités.  Chacune ayant des responsabilités familiales et des rôles actifs au sein des luttes de leurs communautés, elles ont décidé de se limiter à organiser un événement par année, lors de la journée internationale des femmes.

Base de l’unité

Plusieurs de ces femmes étaient des immigrantes de première génération ou avaient des origines ethniques diverses, et elles sentaient un lien avec leur pays d’origine. D’autres voyaient l’importance de la politique internationale et son impact sur les conditions locales des personnes.

La « guerre contre le terrorisme » proclamée  par le gouvernement des États-Unis après le 11 septembre 2001 a contribué à mettre en relief les liens entre l’international et le local. Dans la foulée de cette guerre déclarée, et alors que nous manifestions contre l’envoi des troupes en Afghanistan et en Iraq, nous observions une montée de politiques d’immigration racistes, du profilage racial, de la brutalité policière; les femmes voyaient leurs  propres  fils, frères, maris et elles-mêmes, en devenir la cible. L’urgence de se regrouper et de se solidariser en était d’autant plus ressentie

Dès les préparatifs d’organisation de la JIF 2002, on commence à forger une base d’unité dans la pratique. Les discussions pour choisir un thème de la journée, des conférencières, le lieu, la mobilisation des participants pour la conférence et pour la manifestation sont des choses bien concrètes, qui créent une expérience collective.  Aux réunions, on discute de la conjoncture mondiale et nationale, de comment rejoindre les différentes communautés, attirer les jeunes femmes, nouer des alliances avec les organisations féministes existantes, les syndicats et autres groupes de la base.

Et c’est dans la foulée de cette pratique, qu’on élabore une Base d’unité qui devient la base de la nouvelle adhésion après 2002. Il faut dire que le premier noyau de femmes qui a élaboré ce document a visé juste, parce que la base d’unité a été maintenue depuis, avec un seul ajout important, à savoir la clause reconnaissant la place des femmes autochtones.

(Voir encadré) *

Thème annuel et format de la conférence

Chaque année, un thème est choisi qui résume les luttes qui se déroulent sur la scène internationale et locale. Parfois, le thème s’est imposé de soi, comme lors de l’invasion américaine imminente de l’Irak en 2003. (Les Femmes s’opposent à la guerre ici et ailleurs!)

D’autres thèmes sont motivés par la conjoncture nationale, tels que l’élection du gouvernement Charest en 2004 avec le programme de réorganiser l’État (voir privatisation néolibérale et déréglementation). Souvent, on dédie l’événement de la JIF à une femme inspirante.

Le format d’activité que nous organisons, (en plus de la manifestation) peut varier d’une année à l’autre. Conférence, panel, activité culturelle, pour encourager le partage d’analyses, et d’expériences entre les conférencières invitées et les participantes, et les leçons pratiques pour l’action. Des kiosques présentant de la littérature, des brochures et des bricolages de chaque groupe, des affiches, des photographies et des expositions d’œuvres reflétant des thèmes féministes; un déjeuner communautaire est souvent au rendez-vous. Une halte-garderie sur place ainsi que la traduction simultanée sont considérées comme essentielles.

Tout ceci est réalisé avec les services bénévoles et solidaires.

La culture de la résistance

La culture d’expression et de résistance féministes progressistes est toujours présente dans nos activités.

En 2005, une soirée spéciale de concert met en vedette des artistes au sommet de leur art. Par exemple, Aparna Sindhoor, une danseuse d’origine indienne basée aux États-Unis, a dansé sur sa chorégraphie de «The Chase», conte contemporain de Mahasweta Devi, d’une femme qui se soulève contre le système de castes et les relations oppressives qu’il impose. La chorale de femmes Choeur Maha a chanté diverses chansons, la batteuse et chanteuse iranienne Homa Alizadeh a interprété une chanson révolutionnaire en perse et Tania Nesterovksy du Venezuela a chanté des classiques latino-américains, accompagnée de feu le musicien progressiste Renato Pavez du Chili.

Reprendre la rue

L’élément incontournable pour notre comité est l’organisation de la manifestation le jour du 8 mars, au rythme des femmes du monde entier. Nous avons voulu renouer avec la tradition militante qui avait été délaissé pendant des années par le mouvement féministe au Québec et au Canada. Nous voulions être dans la continuité des femmes laborieuses de New York de 1908, qui ont défilé pour revendiquer la journée de huit heures et pour mettre fin au travail des enfants, des femmes qui ont formé une caravane dans les années 70 pour traverser le pays vers Ottawa en appui au droit à l’avortement, et les manifestations des années 80’s pour reprendre la nuit contre la violence et le viol.

La taille des manifestations du 8 mars que nous organisons varie d’une centaine en 2002, à plus de 1 000 au fort des activités anti-guerre, par exemple pendant le génocide des Tamoules au Sri Lanka en 2009 quand la communauté tamoule est sortie dans la rue à nos côtés, et pendant les mobilisations étudiantes de 2012 des Carrés rouges, entre autres.

« En 2007, la manifestation a été marquée par des brutalités policières. […] Comment les femmes peuvent-elles s’attendre à de l’aide contre la violence familiale, par exemple, si les agents auxquels on confie leur sécurité les brutalisent et les violente dans la rue? », a-t-on déclaré dans un communiqué de presse (Montréal Femmes contre la brutalité policière, 2007)

L’année suivante, le 8 mars, 2008 plutôt que d’être intimidés, femmes, enfants et alliés de nombreuses communautés ont bravé la tempête de neige et les vents froids pour protester contre les brutalités policières de l’année précédente.

L’arène internationale

Des liens avec des groupes de femmes à l’extérieur du Canada ont été créés par l’intermédiaire de conférencières invitées originaires du Guatemala, des Philippines, de Palestine, d’Haïti, d’Iran, des États-Unis, des femmes kurdes et autres. En juin 2008, FDO rejoint une alliance internationale de travailleuses et travailleurs migrants, fondée à Hong Kong. (International Migrants Alliance).

En 2010, c’est à Montréal que le Comité FDO organise, avec le groupe Gabriela des Philippines et leur réseau, une assemblée internationale des femmes, qui aboutit à la formation de l’Alliance internationale des femmes.

Plus de 400 femmes de 32 pays participent aux plénières, aux ateliers sur des thèmes comme les femmes dans les luttes de libération nationale, les femmes et la religion, les femmes et la migration, les travailleuses résistant à l’exploitation.**

Alliances et collaborations

Au cours des années, le Comité FDO a participé à l’organisation de plusieurs évènements mémorables en dehors du 8 mars, grâce aux collaborations entre ses groupes membres et des groupes amis.

Par exemple, Pinay, groupe des femmes philippines au Québec, va témoigner aux audiences de l’Organisations mondiale du travail à Genève pour faire reconnaître les droits des travailleuses domestiques étrangère; elles contribuent ainsi à la reconnaissance de ces droits dans une convention internationale ; le Centre communautaire des femmes sud-asiatique soumet un mémoire aux audiences sur la Charte québécoise sur la laïcité en 2013,*** mémoire présentant une analyse féministe et antiraciste souvent citée.

Au-delà de notre réseau immédiat, nous nous sommes jointes au Comité pour la défense des Droits Humains en Amérique Latine (CDHAL) en 2014 pour organiser un atelier sur les Femmes Résistant à l’agression des minières, dans le cadre du Tribunal permanent des peuples contre les minières canadiennes.**** On répète cette collaboration en avril 2018, avec plusieurs autres organisations, pour accueillir à Montréal une quarantaine de femmes autochtones, paysannes et défenseures des droits humains et des territoires dans le cadre de la Rencontre internationale «Femmes en résistance face à l’extractivisme».

Le thème de la guerre et de la militarisation nous préoccupe au plus haut point, et fait l’objet d’une campagne menée de front avec l’Alliance internationale des femmes. Quelques activités dans ce cadre : La conférence Solidarité et lutte : Résistance à la guerre et au militarisme menée par les États-Unis– à Toronto en aout 2017; notre participation à la fondation du Mouvement Québécois pour la paix, en 2017, et les manifestations contre les armes nucléaires, contre l’ingérence étrangère au Venezuela, et plusieurs autres.

Grâce à notre réseau international et comme membre fondateur de l’Alliance internationale des femmes, nous sommes représentées dans des lieux de rencontre et de résistance du monde entier. En 2018 seulement, nous étions ainsi à Bali en Indonésie, pour protester contre le FMI et la Banque mondiale en congrès dans la même ville, au Pays-Bas au Tribunal international sur les Philippines en septembre 2018, et au Forum social sur les migrations au Mexique en novembre 2018.

On ne néglige pas pour autant des occasions de participer et d’organiser des activités dans le cadre d’événement locaux, comme le Forum social mondial à Montréal en juin 2016  dans  le cadre duquel nous avons organisé plusieurs ateliers, ou aux États-généraux sur le féminisme en novembre 2013.

Organisation féministe et fonctionnement en groupe

C’est vers la fin de novembre chaque année que nous commençons à nous rencontrer pour préparer le 8 mars de l’année suivante. Les samedi matin autour d’un brunch communautaire, on discute de l’actualité, de nos luttes respectives. Les réunions se déroulent principalement en anglais et en français, avec de la traduction chuchotée pour bien se comprendre.

Même si les femmes du comité sont d’accord sur la base de l’unité, le groupe reste assez hétérogène en termes d’expériences, d’analyses et d’opinions sur des questions complexes. Il y a parfois de la pression pour prendre des positions officielles comme groupe sur des questions qui peuvent déchirer les groupes de femmes, comme la prostitution/travail du sexe, le port du voile, le soutien aux luttes armées de libération, le travail au sein d’autres regroupements, etc. Néanmoins, ces discussions aident à maintenir un niveau essentiel de critique et de dialogue productifs au sein du groupe.

C’est en mettant l’accent sur tous les enjeux et les problématiques qui nous unissent en tant que femmes de la base, tout en respectant nos différences, que nous forgeons des relations durables. L’esprit de solidarité féminine, la bonne humeur – et les bons brunchs- nous font recommencer année après année!

Groupes membres et amis de FDO-WDO

Centre des travailleuses et travailleurs immigrant-es, Centre communautaire des femmes sud-asiatiques, PINAY Groupe de femmes philippines du Québec, Centre des femmes d’ici et d’ailleurs, Mouvement contre la violence et l’inceste, Centre d’amitié autochtone de Montréal, Solidarité avec les femmes afghanes, Association des femmes iraniennes, Centre d’appui aux Philippines, Personne n’est illégal Montréal, Campagne pour le Boycott, désinvestissement et sanctions contre Israël ; Mouvement de solidarité internationale (Palestine), Association pour la défense des droits sociaux, Institut Simone de Beauvoir de l’Université Concordia, Association des femmes tamoules du Québec, Association des femmes kurdes, et bien d’autres.

Biographie :

Marie Boti est militante féministe et internationaliste. Elle est membre fondatrice de Femmes de diverses origines, et Vice-présidente de l’Alliance internationale des femmes (International Women’s Alliance – IWA). Elle est également réalisatrice et productrice de films documentaires, et co-fondatrice de la maison de production et de distribution Multi-Monde

Références :

 

Video : The Melca Salvador Story

https://multi-monde.ca/en/the-melca-salvador-story/

 

Video: The Suit War

https://multi-monde.ca/the-suit-war/

 

Video: International Women’s Day March 2013

Bande-annonce :

https://vimeo.com/60485489

Longer version

https://vimeo.com/62319523

 

Video: International Women’s Day 2006 (5e anniversaire)

https://vimeo.com/200090879

 

Site web: https://wdofdo.wordpress.com/

FB: https://www.facebook.com/WDO.FDO.Quebec/

 

Videos: Journée international des femmes 2018

Maman musicienne et marginale : https://youtu.be/VSoveZZ34gU

 

*à partir d’un article paru dans CWS 2009, de Farha Najah Hussein et Marie Boti « March 8 Coordination and Action Committee of Women of Diverse Origins”, in Canadian Women Studies/Les cahiers de la femme, Volume 27, Numbers 2,3, novembre 2009, p.76.

**Tribunal permanent des peoples sur l’industrie minière canadienne en Amérique latine http://tpp.cdhal.org/audiences/seance-amerique-latine/

 

***Conférence internationale des femmes de Montréal et fondation de l’Alliance internationale des femmes. http://miwc2010.wordpress.com/ pour des présentations et des biographies des conférencières.

 

****Mémoire présenté à La consultation concernant loi n° 60, Charte affirmant les valeurs de laïcité et de neutralité religieuse de l’État ainsi que d’égalité entre les femmes et les hommes et encadrant les demandes d’accommodement https://www.sawcc-ccfsa.ca/EN/wp-content/uploads/2018/04/Charterfrench.pdf

 

LES PRINCIPES DE BASE QUI NOUS UNISSENT

Le Comité d’action et de coordination pour le 8 mars des Femmes de diverses origines

  1. Nous voulons être visibles.  Nous voulons organiser des activités du 8 mars selon nos préoccupations et pour que nos associations occupent le centre de la scène (au lieu de seulement faire partie d’un atelier ou d’être considérées comme un ajout dans une activité émanant du mouvement des femmes en général).
  2. Nous sommes des féministes de diverses origines, nées dans d’autres pays, particulièrement ceux de l’hémisphère Sud ou au Canada. Nous conservons des liens très étroits avec nos pays d’origine et nous sommes très préoccupées par les problèmes du tiers monde.
  3. Dans nos communautés et dans la société en général, nous nous opposons au patriarcat et à la misogynie au niveau des relations familiales, des institutions civiles et politiques, de la culture et des médias.
  4. Nous sommes engagées à défendre la dignité de la personne et les droits fondamentaux ; le droit de vivre librement sans peur et sans intimidation, le droit de vivre librement sans discrimination sexuelle, le droit de vivre librement sans intégrisme religieux.
  5. Sans droits fondamentaux, les femmes ne peuvent avoir de dignité. C’est pourquoi nous sommes engagées pour la défense de droits au logement, à l’éducation et à la santé, ainsi que le libre choix en ce qui touche le style de vie et le droit de reproduction.
  6. Nous appuyons les luttes actuelles de libération dans nos pays d’origine et dans le tiers monde en général incluant la lutte des peuples contre l’impérialisme et les gouvernements répressifs locaux.  Nous voulons célébrer et faire connaître la tradition de résistance qu’ont les femmes de nos communautés et de nos pays d’origine.
  7. Nous soutenons les luttes continues des peuples autochtones habitants originaux de l’île de tortue lesquels, par suite du colonialisme, ont souffert de la dépossession de leur terre, de l’altération de leur culture et de leur façon de vivre, dévalorisant les traditions plus égalitaires de genre.
  8. Au plan local, nous nous opposons activement au racisme et à toutes les formes d’oppression, particulièrement à l’intensification de la répression contre les minorités visibles depuis le 11 septembre 2001, à l’injustice, aux préparatifs de guerre, à la politique canadienne et américaine et à l’inégalité des conditions économiques globales.
  9. Nous nous opposons aux politiques de discrimination envers les immigrants et les réfugiés qui marginalisent les femmes et leurs familles, les laissant dans la pauvreté et dans des situations souvent près de l’esclavage. Nous nous opposons à la mondialisation qui a pour effet de diminuer le salaire et les conditions de travail des femmes, tout particulièrement des immigrantes et des réfugiées, les plaçant dans des situations de plus en plus désespérées.
  10. Nous sommes anti-guerre et anti-impérialistes et nous voulons contribuer à la construction d’un mouvement des femmes qui prend fortement position contre la guerre et l’agression, tout particulièrement la guerre contre le terrorisme que mènent les États-Unis.
  11. Nous ne voulons pas travailler à l’encontre des organisations et des pratiques féministes existantes. Nous invitons toutes celles qui font partie du mouvement des femmes à participer à nos activités et à nous soutenir et nous reconnaissons qu’il est important de jumeler nos actions dans des domaines stratégiques.
  12. Nous sommes un comité d’action et de coordination, parce que nous voulons coordonner les activités des groupes que plusieurs d’entre nous représentent et parce que nous voulons mettre de l’avant d’autres activités conjointes qui mobiliseront nos réseaux respectifs.