Occupy : entre leg et statut quo

Par Laura Cliche et Étienne Desbiens-Després

Étude de cas: Occupy Wall Street

A worldwide shift in revolutionary tactics is underway right now that bodes well for the future. The spirit of this fresh tactic, a fusion of Tahrir with the acampadas of Spain, is captured in this quote”

Introduction

La revue altermondialiste canadienne Adbusters, média phare de l’univers de la contre-culture et de l’anticapitalisme, invite ses lecteurs à se lancer dans un grand mouvement. Une pleine page de l’édition de Juillet 2011 est dédiée à une publicité bien particulière – on y voit une ballerine qui danse sur un taureau, et on lit l’écriteau « Occupy Wall Street. September 17. Bring tents » (Adbusters Blog 2011). Deux mois plus tard, le mouvement Occupy démarrait. Le phénomène a rapidement été vu comme un lointain cousin de la Place Tharir, où l’Égypte se libérait en direct sur Al Jazeera, et de la révolution tunisienne qui célébrait sa victoire, éclot dans les rues de New York. Ce mouvement bien particulier, où des citoyens se sont entassés et ont érigé des campements sur des places publiques, s’inspirait aussi des mouvements des indignados, ces jeunes espagnols qui luttent contre les mesures d’austérité à coup de grandes manifestations. Les frustrations liées à la crise économique aux États-Unis à partir de 2008 pourraient être canalisées pour suivre l’image de ces protestataires.

Occupy se positionne comme une nouvelle tactique insurrectionnelle, qui se démarque par sa simplicité et sa facilité à se propager. À peine quelques jours après la prise du Parc Zucotti à New York le 17 septembre, des campements populaires se sont érigés un peu partout sur la planète, de Montréal à Dakar en passant par Tel Aviv.

Plusieurs analystes et commentateurs ont étudié et tenté d’appréhender ce phénomène et une des critiques qui nous intéresse particulièrement est celle venant des mouvements anarchistes. Nous nous proposons donc de regarder ce mouvement, qui a perduré pendant plusieurs mois, à travers les écrits du célèbre anarchiste Peter Lamborn Wilson, mieux connu sous le nom de plume d’Hakim Bey, et de son concept des « zones d’autonomies temporaires » (ZAT).

Peter Lamborn Wilson, écrivain et poète américain né en 1945, professeur à l’Université de Naropa au Colorado, a influencé la culture altermondialiste et anarchiste par ses écrits. Ses inspirations principales venaient de nombreux séjours en Inde, au Népal, en Afghanistan et de cinq années à travailler à l’Académie Impériale Iranienne de Philosophie (Anarchopedia s.d.). Le patronyme « Hakim Bey » est soupçonné d’avoir été utilisé afin d’attirer l’attention sur ses écrits et non sur sa personne.

En 1991 il publie « Zone d’autonomie temporaire », l’essai qui annonce le concept du même nom. Wilson présente cette idée comme étant une occupation clandestine d’un lieu afin de poursuivre en paix relative un mode de vie anarchiste. C’est un moment d’insurrection temporaire, sans engagement politique précis, ni affrontement contre l’État : « Une opération de guérilla, qui libère une zone (de terrain, de temps, d’imagination) puis se dissout, avant que l’État ne l’écrase, pour se reformer ailleurs dans le temps ou l’espace […] et poursuivre en paix relative ses objectifs festifs pendant un certain temps » (Hakim 1991, 5). Wilson refuse d’apporter une définition à son concept, par peur de le cristalliser dans le temps et d’y apporter un cadre trop rigide pour lui permettre d’évoluer : « je me suis délibérément interdit de définir la ZAT – je me contente de tourner autour du sujet en lançant des sondes exploratoires » (Ibid., 2). De plus, il constate que « la ZAT est quasiment auto-explicite. Si l’expression devenait courante, elle serait comprise sans difficulté… comprise dans l’action » (Id.). Nous trouvons particulièrement intéressant cette approche exploratoire, sans stricte définition, puisqu’elle permet au concept de constamment être remis en question, reconstruit, réinterprété.

Un parallèle peut être tracé entre l’objectif de la ZAT et de celui des socialistes utopiques du 19e siècle. Il s’agit d’une pensée qui se caractérise par le désir d’implanter des communautés idéales, autogérées et égalitaires, nées de l’engagement de citoyens qui refusent les potentialités subversives du mode de vie capitaliste. La multiplication de ces communautés sur un territoire entrainerait un jour le remplacement du système capitaliste (Sombart 1898). Wilson décrit la ZAT comme « l’expérimentation concrète de nouvelles formes de vie, avec cette idée que l’utopie est peut-être moins une œuvre d’imagination qu’une œuvre d’anticipation qui s’appuie sur le réel pour accélérer la venue d’un monde meilleur ».

Cette vision des communautés idéales est fort semblable à l’objectif d’Occupy. Toutefois, les chemins proposés pour s’y rendre divergent à plusieurs occasions. Sans porter de jugement, nous dressons leurs ressemblances et leurs oppositions, afin d’élaborer une critique anarchiste de quelques composantes du mouvement.

Un des premiers éléments de la ZAT qui intéresse est son aspect anonyme. Wilson décrit que sa force repose dans son invisibilité : « Dès qu’elle est nommée (représentée, médiatisée), elle [la ZAT] doit disparaître,  elle va disparaître, laissant derrière elle une coquille vide, pour resurgir ailleurs, à nouveau invisible ». On constate là une première grande différence avec Occupy, qui désirait, avec évidence, avoir une présence massive dans les médias. Non seulement le Mouvement a-t-il été lancé par une revue, aussi alternative soit-elle, mais les occupants se sont installés au pied de l’empire médiatique newyorkais. On n’a qu’à penser au geste spectaculaire d’occupation temporaire du pont de Brooklyn, où 700 occupants ont été arrêtés, sous l’œil curieux des journalistes, qui découvraient le mouvement du parc Zuccoti (Radio Canada 2011).

Cette explosion de popularité a permis de mettre le mouvement à l’ordre du jour médiatique et a inspiré des activistes de tous les coins de la planète qui ont alors créé leur propre occupation au sein de leur ville.

Wilson, de son côté, prône que la clandestinité confère une protection plus grande au Mouvement, que de telles expositions médiatiques. On remarque que Occupy a prêté front aux insultes publiques, se rendant vulnérable aux attaques. Parmi celles-ci, l’éditorialiste de la chaine de nouvelles télévisée CNN, Marty Linsky, qui, informé du modèle de démocratie d’Occupy (dans lequel on refuse de voir une seule personne incarner le leadership) a titré un article « Occupy Wall Street s’en va nulle part, sans leader » (Linsky 2011). Le Premier Ministre britannique Tony Blair a aussi pris part aux critiques en disant que des manifestants tels que ceux d’Occupy ne pouvaient que fournir des demandes, mais sans jamais offrir de solutions (Collins 2011). Ces attaquent visent à discréditer le Mouvement et à l’affaiblir. Conséquemment, elles forcent aussi les organisateurs et les penseurs à réagir aux critiques, plutôt que de se concentrer sur leurs objectifs propres.

Préférant ne pas réagir aux insultes, Wilson affirmait: « Soit le monde changerait, soit il ne changerait pas. En attendant continuons à bouger et à vivre intensément » (Hakim 1991, 26). Avec une telle maxime, on comprend que Wilson invite les activistes à poursuivre leurs activités, sans se préoccuper des attaques des groupes qui ne partagent pas leurs idéaux. Il n’est donc nullement nécessaire de tenter de convaincre ces personnes, et il est plus avantageux de seulement vivre comme on l’entend. Pour notre part, plutôt que d’y voir une discréditation du mouvement en règle par ces attaques, nous constatons plutôt que la juxtaposition de ce phénomène pour le moins divergent du modèle d’organisation de la société dans une démocratie libérale, a eu pour effet de remettre en question radicalement ce que le grand public considère comme vrai, inébranlable, voire une fatalité.

La propagande par l’action

Peter Lambron Wilson a d’ailleurs été critiqué pour cette prise de position en faveur de la clandestinité. Plusieurs anarchistes, dont certains instigateurs d’Occupy, suivent à l’opposé une vision notamment inspirée des écrits et des actions d’Errico Malatesta. Malatesta est un révolutionnaire, anarchiste et journaliste ayant vécu au début du 20e siècle. Il est le précurseur du principe de « la propagande par l’action » dans son essai « Anarchist propaganda ». Il argumente qu’il est réalisable de prêcher par l’action, puisqu’il considère qu’en vivant de façon anarchique et en propageant ce succès, une alternative viable est automatiquement créée: « c’est un avantage, là où c’est possible, de donner un maximum de publicités à nos activités, pour rejoindre et influencer le plus de personnes possibles avec notre propagande » (Malatesta 1966)[1].

Nous voyons là un parallèle important avec Occupy, en ce sens qu’il est possible que le mouvement soit né de ce désir d’exposer au monde la possibilité de vivre en harmonie, en mettant de l’avant certains principes et modes de fonctionnement altermondialistes et anticapitalistes. En médiatisant le mode de vie de leur campement, ils prenaient part, consciemment ou inconsciemment, à un mode de propagande à grande échelle de leurs idées. La différence était frappante – leur communauté auto-gérée à l’intérieur du parc –et hors du parc, les institutions capitalistes de Wall Street et leurs travailleurs continuant leur chemin. Dès lors, Occupy venait de créer une brèche dans la vision populaire, et accepté de tous, des possibilités de mener sa vie.

Toutefois, la difficulté d’Occupy à maintenir ses campements et son fonctionnement met en relief la pertinence de la critique de Wilson. En décembre 2011, il affirmait dans une entrée de blogue que, de par l’ampleur de l’évènement, Occupy ne pouvait trouver comme fin que celle abrupte des sanglants affrontements policiers et d’une discréditation de la part de l’élite en place. Il prône, comme alternative, des petits groupements citoyens qui déjouent le capitalisme, qui s’inscrivent en dehors de celui-ci, s’enracinent dans une alternative viable au statut-quo, telle que la création de coopératives, des écoles populaires, des banques de nourriture pour une communauté, etc. (Wilson 2011). Ces regroupements, sous le radar des médias et des policiers, peuvent s’imposer et s’ériger de façon permanente, et ce, sans subir d’attaques.

Le « Grand Soir »

Nous remarquons que ces recommandations qu’il apporte aux instigateurs d’Occupy découlent d’une vision qui refuse l’idée du « Grand soir », souvent présente dans la littérature révolutionnaire. Le « Grand soir » est une notion désignant une rupture dans l’Histoire, un grand soir où se dérouleraient un ultime bouleversement social, et un renversement de pouvoir permettant l’instauration d’une société nouvelle, autrement dit, le moment de départ de la révolution (Tournier 1999, 79-94). Wilson opte davantage pour une optique d’organisation constante, systématique, à petite échelle, plutôt que l’idée d’un grand changement social suite à une immense lutte populaire. Il rejette l’idée même d’une révolution, préférant la spontanéité insurrectionnelle ou le soulèvement qui « s’épanouit spontanément en culture anarchiste» (Bisson 2012, 94). David Bisson, un penseur anarchiste, décrit que Wilson considère la révolution comme « une sorte de totem idéologique auquel le militant se rattache comme à une croyance religieuse » (Id.). Il refuse les révolutions présentées comme des fins en soi, comme des solutions à tous les maux. Thomas Ibanez, philosophe et libertaire, renchérit et ajoute : « la révolution […] telle qu’on l’entendait auparavant est dépassée ; elle n’a plus rien à voir avec la réalité présente ; se battre sous sa bannière c’est lutter contre des fantômes dans un monde qui appartient au passé » (Ibanez 2010, 28).

Plutôt que de participer à des grandes manifestations aux visées révolutionnaires, comme Occupy, Wilson prône d’abord une transformation interne des individus. Ghandi l’a fortement influencé, et l’idée que la libération individuelle prépare l’humain à vivre et à promouvoir une société libre l’a notamment inspiré. Selon Ghandi,  si chaque individu décide de vivre selon les principes de l’autonomie et de la démocratie directe, l’Inde deviendra naturellement une nation où règnent ces deux principes (Fattal 2006). En transformant tranquillement des individus, puis des communautés, inévitablement, les sociétés changeront. Ou comme le décrivait le philosophe français du 20e siècle Gilles Deleuze, avant tout, vous devez « tuer le fasciste en vous » (Deleuze 1995).

Le mouvement Occupy opérait sur les deux niveaux : il y avait une faction qui espérait que leur occupation soit l’amorce d’un Grand Soir, et que ceci serait rendu possible grâce à une canalisation des frustrations liées à la crise économique américaine qui perdure depuis 2008. Les occupants misent que cette crise permette une auto-réflexion chez les citoyens, un éveil, et que cette situation « mûre » pour le changement se matérialise en (r)évolution. Une autre faction insistait sur le besoin d’éducation, et plusieurs initiatives le démontrent bien, que ce soit à travers des ateliers de théâtre populaire, des vidéos informatives ou des lettres ouvertes dans les journaux[2].

Nous émettons, avec humilité, l’hypothèse que Hakim Bey a refusé l’idée du « Grand soir » suite à deux prédispositions: a) une inclination personnelle envers le type d’anarchisme décrit plus haut et b) une déception immense face aux échecs de la révolution française et, plus récemment, les révoltes de Mai 68. On peut comprendre que les occupants, majoritairement des jeunes, ne portent pas cette déception, et peuvent donc concevoir la possibilité d’atteindre leurs idéaux en poursuivant des tactiques de très grandes manifestations.

Wilson ne cache pas non plus son pessimiste face à l’avenir, à l’opposé des participants d’Occupy. Récemment il écrivait qu’il n’entretenait pas nécessairement le rêve de voir des ZAT devenir des communautés permanentes, et qu’elles se multiplient au point de remplacer le capitalisme dans un futur rapproché. Toutefois, il évoque avec honnêteté que « pessimism is so boring » (Wilson 2011) et que, conséquemment, il est valable de continuer la lutte, ou du moins que les anarchistes puisse vivre comme ils l’entendent. Il reprend d’ailleurs la fameuse maxime du poète italien anti-fasciste Renzo Novatore : « Vous attendez la révolution, la mienne a commencé depuis longtemps » (Novatore 1920, cité dans Hakim 2002, 82).

Malgré plusieurs divergences, Occupy a réalisé un principe de base de la ZAT, que Wilson a même émis comme une condition à la pleine réalisation d’une zone autonome : les individus doivent comprendre et réaliser pleinement comment les élites et l’État (à Occupy, l’élite a souvent été représentée comme le 1% le plus riche) maintient le peuple dans une condition d’esclavage, autant physique que mentale. Le philosophe slovène  Slavoj Žižek a mentionné, dans une allocution au Parc Zuccotti, l’éveil des populations qu’il observait : « nous ne sommes plus des rêveurs. Au contraire, nous nous réveillons d’un rêve qui se transformait en cauchemar » (Sarahana 2011). Ils ont eu la capacité à faire résonner le slogan « Nous sommes le 99% », qui est d’une grande force symbolique, auprès d’un grand public, et à provoquer un éveil chez des groupes de personnes –  cet état de conscience est le premier pas vers la création et/ou la multiplication de zones d’autonomies temporaires.

Observer Occupy par le prisme des écrits de Peter Lampron Wilson permet d’apporter des alternatives et des critiques au mouvement Occupy Wall Street, qui s’est évaporé ou s’est cristallisé selon les aléas de l’hiver et de la répression. Le concept de la zone d’autonomie temporaire, qui représente l’occupation d’un espace à l’image de guérilleros, permet de réfléchir sur les choix et l’évolution du mouvement Occupy. De par son objectif, Occupy s’apparentait sous plusieurs aspects aux communautés idéales de la ZAT, mais ne correspondait pas au critère majeur de la clandestinité. Comme le mouvement est encore naissant, et puisqu’il se reconstruit et se réinterprète en temps réel, il sera intéressant de suivre son parcours, qui peut-être tendra dorénavant vers la ZAT, ou s’en éloignera, et d’analyser la longévité de l’éveil du « 99% ».

Bibliographie

 

Adbusters blog. 2011. « #occupywallstreet », 13 juillet. En ligne : http://www.adbusters.org/blogs/adbusters-blog/occupywallstreet.html (page consultée le 14 septembre 2012).

Anarchopedia. s.d. « Hakim Bey ». En ligne : http://fra.anarchopedia.org/Hakim_Bey (page consultée le 18 septembre 2012).

Collins, Margaret. « Blair Says Occupy Wall Street Protest Lacks Answers on Economy ». Bloomeberg Business News, 3 novembre. En ligne : http://www.businessweek.com (page consultée le 20 septembre 2012).

Bisson, David. 2012. « Anarchie et spiritualité. Le chemin libertaire de Peter lamborn Wilson (Hakim Bey) », Dans Philosophie de l’anarchie,Théories libertaires, pratiques quotidiennes, et ontologie. Éditions ACL.

Deleuze, Gilles. 1995. L’Anti-Œdipe Capitalisme et schizophrénie. Paris : Ed. du Minuit.

Fattal, Josh. 2006. « Was Gandhi An Anarchist? », Peace Power. En ligne www.calpeacepower.org (page consultée le 30 septembre 2012).

Hakim, Bey. 2002. Taz : Zone autonome temporaire. Paris : L’éclat.

Hakim, Bey. 1991. « TAZ – Temporary Autonomous Zone », Autonomedia.

Ibanez, Tomás. 2006. Fragments épars pour un anarchisme sans dogmes. Paris : rue des cascades.

Linsky, Marty. 2011. « Occupy Wall Street is going nowhere without leadership », CNN, 27 octobre. En ligne: http://articles.cnn.com/2011-10-27 (page consulté le 16 septembre 2012).

Malatesta, Eric. 1996. Life and Ideas. London: Freedom Press.

Radio-Canada. 2011. « 700 arrestations lors d’une manifestation contre les inégalités sociales à New York », 2 octobre.

Sarahana. 2011. « Slavoj Žižek speaks at Occupy Wall Street: Transcript », Impose, 25 octobre. En ligne: http://www.imposemagazine.com (page consulté le 2 octobre 2012).

Sombart, Werner. 1898. Le socialisme et le mouvement social au XIXe siècle. V. Giard et E. Brière. Paris : libraires-éditeurs.

Tournier, Maurice. 1999. « Le ’Grand Soir’ un mythe de fin de siècle », Mots. Les langages du politique 19(19) : 79-94.

Wilson, Peter Lamborn. 2011. « Occupy Wall Street, Act Two », InterActivist, 16 décembre.


[1] Traduction libre.

[2] À titre d’exemple, nous vous invitons à regarder une vidéo d’éducation populaire « What is Occupy Wall Street about » mise en ligne le 31 octobre 2011 sur la chaîne de vidéos youtube.com.

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