Par Ming Ru Zhang
En Asie du Sud-Est, plusieurs pays tels que l’Indonésie, la Malaisie, le Singapour, la Thaïlande et les Philippines ont attiré de nombreux clients en raison de leurs frais médicaux relativement bon marché.[1] Cependant, il existe de nombreux projets controversés dans certaines institutions médicales de ces pays. Par exemple, la transplantation d’organes en Philippine.[2] Ces organes, en particulier les reins, qui ne sont souvent pas offerts sous mode de donation, mais deviennent des marchandises grâce au commerce. Lorsqu’une partie du corps est disponible à la vente, peut-on considérer cela comme une forme de traite des êtres humains?
Au cours des dernières décennies, le nombre de greffes effectuées dans le monde a augmenté régulièrement, atteignant 135 860 greffes d’organes solides en 2016, dont 89 823 greffes de rein.[3] Cependant, les dons d’organes sont loin d’être en mesure de répondre à une demande aussi importante. De sorte que certaines personnes qui ne peuvent pas obtenir de transplantation choisissent d’y aller dans un autre pays pour acheter une opération de transplantation ainsi que les organes nécessaires. Aussi, ces patients choisissent de se rendre à l’étranger pour une transplantation puisque la loi locale interdit ceci. Selon les statistiques, 40,2% des organes proviennent de donneurs vivants,[4]et ces reins proviennent généralement des pays en développement. Cette gens qui se sont fait enlever l’organe sont souvent les plus grandes victimes de cette opération puisqu’ils seront confrontés à de graves problèmes de santé après l’opération. Cependant, peu d’organisations les aident. Le prix d’une greffe d’organe se situe entre 1 000 et 10 000 dollars, mais l’intermédiaire bénéficiera de nombreux avantages, et le receveur de la greffe devra payer 100 000 à 200 000 dollars.[5] Les organes sont généralement récoltés dans les couches les plus pauvres de la société[6] et ceux qui sont transplantés proviennent pour la plupart des couches plutôt supérieures de la société, puisque le frais qu’ils doivent payer sont très élevés.
La Philippine est un pays avec des problèmes plus graves de vente d’organes. Bien que la loi essaye de l’interdire, elle ne peut toujours pas éliminer complètement ce commerce.[7] Par exemple, Baseco, une région des Philippines, est fortement touchée par le commerce d’organes. On estime qu’environ 3 000 des 100 000 habitants de Baseco ont vendu des reins, et la plupart des fournisseurs sont des hommes, la plupart sont âgés entre 20 à 40 ans.[8] Ces personnes sont rarement obligées ou se sont fait enlever de force leurs reins sans consentement. Au contraire, la plupart d’entre elles sont prêtes à le faire en raison du somme d’argent qu’elles peuvent recevoir. La principale raison est la pauvreté. La plupart d’entre eux ont de faibles qualifications académiques et n’ont même jamais fréquenté l’école, et certains d’entre eux n’ont reçu que trois à quatre ans d’enseignement formel. La plupart des hommes ont des besoins familiaux et sont l’épine dorsale de la famille. Ils ont de nombreux enfants et leurs salaires sont très bas. Ils sont principalement des ouvriers, des chauffeurs et d’autres emplois manuels, et leur salaire ne peut même pas subvenir au besoin de leur famille.[9] Cependant, bien qu’ils soient volontaires, ils ne sont pas assez conscients des conséquences de donner un rein avant de subir cette opération. Autre que les problèmes de santé physique causés par l’absence d’un rein, l’environnement chirurgical est souvent insalubre. Le manque de soin médical nécessaire lors de l’opération, l’incapacité d’obtenir des soins adéquats après la chirurgie sont tous des facteurs de danger qui risquent d’affecter gravement leur santé. En raison des effets secondaires après l’opération, de nombreuses personnes ne peuvent même pas effectuer des travaux physiques similaires à ce qu’elles faisaient avant l’opération.[10] En conséquent, l’argent qu’ils obtiennent ne les aidera non seulement à échapper au sort de la pauvreté, mais les emmener dans un environnement encore plus défavorable.[11] De plus, ils sont souvent exploités par les intermédiaires, et reçoivent moins d’argent que ce qui est promis.[12] Et généralement, ils ne peuvent pas Demander de l’aide, car les ventes d’organes ne sont pas approuvées par le gouvernement.
Bien que l’Organisation mondiale de la santé ait formulé de nombreux plans pour restreindre la vente d’organes et les Philippines ont également restreint la vente d’organes par la loi, cette pratique existe toujours.[13] Les plus grandes victimes du commerce d’organes sont les gens qui ont perdu un rein. L’aspect le plus effrayant dans ce genre d’activité est son irréversibilité. Une fois l’organe vendu, il ne peut plus retrouver sa santé antérieure. Il nous est difficile de juger s’il s’agit d’un commerce humain. Parce qu’ils étaient volontaires au départ, la discussion sur le don d’organes fait toujours débat.[14] Mais il ne fait aucun doute que leur environnement et leur statut social les ont amenés dans une situation où ils ont moins de choix. Certains d’entre eux ont dit qu’ils regrettaient. S’ils comprennent suffisamment les effets secondaires, si la situation à l’époque n’est pas si désespérée, ils ne choisiront pas de vendre leurs organes. Par conséquent, en plus d’intensifier les efforts pour supprimer le commerce illégal d’organes, réduire le fossé entre les riches et les pauvres semble être la solution la plus efficace à long terme.
[1] Turner, L. (2009). « Commercial Organ Transplantation in the Philippines. » Cambridge Quarterly of Healthcare Ethics, 18(2), 192-196. doi:10.1017/S0963180109090318
[2] Turner, L. (2009). Item
[3] Van Assche, K. (2018) « Tourisme de transplantation d’organes, Commission des questions sociales, de la santé et du développement durable ». Université d’Anvers Belgique. http://www.assembly.coe.int/LifeRay/SOC/Pdf/DocsAndDecs/2018/AS-SOC-INF-2018-07-FR.pdf p.3
[4] Van Assche, K. (2018) Item p.3
[5] Van Assche, K. (2018) Item p.4
[6] Turner, L. (2009). Item
[7] Yea, S. (2010). « Trafficking in part(s): The commercial kidney market in a Manila slum, Philippines. » Global Social Policy, 10(3), p.6
358–376. https://doi.org/10.1177/1468018110379989
[8] Yea, S. (2010). Item, p.6
[9] Yea, S. (2010). Item, p.6
[10] Turner, L. (2009). Item
[11] Rothman, DJ. (2002) « Ethical and Social Consequences of Selling a Kidney. » JAMA. 2002;288(13):1640–1641. doi:10.1001/jama.288.13.1640
[12] Van Assche, K. (2018) Item p.5
[13] Yea, S. (2010). Item, p.14
[14] Rothman, DJ. (2002) Item
Bibliographie
Van Assche, K. (2018) « Tourisme de transplantation d’organes, Commission des questions sociales, de la santé et du développement durable ». Université d’Anvers Belgique. http://www.assembly.coe.int/LifeRay/SOC/Pdf/DocsAndDecs/2018/AS-SOC-INF-2018-07-FR.pdf
Rothman, DJ. (2002) « Ethical and Social Consequences of Selling a Kidney. » JAMA. 2002;288(13):1640–1641. doi:10.1001/jama.288.13.1640
Turner, L. (2009). « Commercial Organ Transplantation in the Philippines. » Cambridge Quarterly of Healthcare Ethics, 18(2), 192-196. doi:10.1017/S0963180109090318
Yea, S. (2010). « Trafficking in part(s): The commercial kidney market in a Manila slum. »Global Social Policy, 10(3), 358–376. https://doi.org/10.1177/1468018110379989