Par Hélène Deveaux
Pour un territoire dont la superficie est égale à 331 114 km², le Vietnam est habité par environs 80 millions de personnes dont 86% sont issus de l’ethnie « Viet » et les 14% restant sont divisé en 53 autres minorités ethniques. C’est aussi un pays qui a été habité graduellement. Venant du Nord, la population s’est progressivement installée vers le Sud en longeant les territoires côtiers lors de la « marcher vers le Sud » ou « Nam Tien » (LÊ, 1992).
Les origines de la population vietnamienne
Les tous premiers vietnamiens étaient des immigrants nordiques et des personnes d’origines indonésienne. Ils se trouvaient autour du bassin du fleuve rouge et par la suite, ils ont migré le long des côtes orientales.
Quelques temps plus tard, au 13e siècle plus exactement, le Vietnam connait des occupations venant de la Thaïlande mais ces envahisseurs sont restés à l’intérieur du pays dans les régions des hautes terres qui bordent aujourd’hui le Laos et le Cambodge (Guérin,2003).
Entre le 16e et le 19e siècle, nous constatons d’autres migrations mais, cette fois, venant des hautes montagnes de la Chine par les vallées du Tonkin. Il y a alors deux groupes distincts, les Mans et les Méos.
Au fur et à mesure les modes de vie de ces populations et leur culture ont subi l’influence chinoise dû à la présence d’une grosse ethnie venant du sud de la Chine.
La population du Vietnam est un peuple qui englobe une grande diversité. Ces différences se montrent dans le grand nombre de coutumes et les modes de vie.
De nos jours, on retrouve encore des peuples qu’on pourrait qualifier de primitif qui occupent principalement les hautes régions montagneuses tel que les Moï (dont l’appellation signifie « sauvage »). On les appelle ainsi à cause de leur mode de vie. En effet, ceux-ci vivent reculés et pratiquent l’agriculture. Cette qualification de « sauvage » n’est pas pour autant justifiée car si on y prête un peu plus attention, les Moïs ont leurs propres modes de fonctionnement et de de croyances propres à leurs ethnies. Ils sont aussi des peuple Proto-Indochinois qui comporte les Môn-Khmers et les Malayo-Polynésiens.
Par ailleurs, l’ethnie dominante au Vietnam se trouve être les Kinh ou plus communément appelée « Viet ». Cette ethnie représente plus de 85,4% de la population. Les 14,3% restant correspond à 53 ethnies. On peut généralement les différencier par les costumes, les coutumes et les traditions, les modes de vie et la langue, comme par exemple, les peuples montagnards disposent d’un style particulier différent de ceux des régions rurales (Giraud,2017).
Le Vietnam est un pays riche culturellement autant qu’il est diversifié. Toutes ces populations se côtoient au Vietnam. Même si la population dominante est les Kinh, les 53 autres ethnies sont bien présentes et occupent majoritairement les espaces un peu plus retirés (comme les montagnes ou les plaines bordant les pays avoisinants).
L’impact de l’ère Indochinoise sur l’identité vietnamienne
Les colons français sont arrivés au Vietnam au début du 20e siècle. Leurs buts durant cette colonisation étaient économiques et missionnaire. Ils ont ainsi aidé le Vietnam à progresser économiquement parlant mais seuls eux-mêmes et une petite partie de la classe riche vietnamienne en ont profité.
Dans leurs tentatives de moderniser le Vietnam à leurs images, ils ont essayé d’imposer une administration occidentale et par la même occasion, ils ont décidé de prendre en charge l’éducation des jeunes vietnamiens car pour ces colonisateurs, les « indigènes » n’étaient pas ou très peu éduqués. À travers l’éducation, ils ont tenté de remplacer les principes venant des influences chinoises par ceux de l’occident.
Cependant, cette entreprise a échoué car quelques temps plus tard, ils ont dû quitter le Vietnam après lui avoir promis une indépendance. Le fort sentiment nationaliste qui habitait le Vietnam à cette même époque a fait en sorte qu’ils restent fidèles à leurs anciennes coutumes et traditions et abandonnent celles que les français ont tenté de leurs inculquer durant la période coloniale.
Il ne serait pas juste de dire que les colonisations n’ont pas eu d’impacts sur les cultures Vietnamiens, cependant elle n’a que garder une forte influence des coutumes chinoises et très peu de celles des occidentaux lors de la guerre d’Indochine et l’occupation américaine.
Bibliographie
. GUÉRIN, Mathieu, HARDY, Andrew, NGUYEN, Van Chinh, TAN BOON HWEE, Stan. Des montagnards aux minorités ethniques. Quelle intégration nationale pour les habitants des hautes terres du Viêt Nam et du Cambodge?. Paris, L’Harmatan, Bangkok : IRASEC, 2003, 354 pages.
. GIRAUD, Joël. Vietnam, les ethnies minoritaires des hauts plateaux du centre. Histoire, mode de vie, avenir. L’Harmatan, « Recherches asiatiques », 2017, 260 pages.
. LÊ, Thành Khôi (1992). Histoire du Vietnam des origines à 1858. Paris, Sudestasie, 452pages