Développement des relations bilatérales entre la Chine et le Brunei

Parler de tension entre la Chine et les pays de l’ASEAN est compréhensible au regard de l’envie de certains membres de garder leur indépendance face à la présence de la C hine qu’ils trouvent trop ancrée. Cependant, le Brunei se veut être l’un des seuls à compter autant sur ses relations bilatérales avec Pékin. En quoi ce rapprochement entre les deux peut-il avoir un impact dans la région ? De quelle nature est-elle vraiment cette relation ?

Brunei se présente comme un Etat, relativement petit, situé sur l’île de Bornéo entre la Malaisie et l’Indonésie. Entouré par la Mer de Chine méridionale, celui-ci se trouve quelque peu enclavé entre ces deux pays influent dans la région. Dû à l’ancien protectorat mis en place par les Anglais, Brunei est un des seuls de la région faisant parti du Commonwealth[1], lui permettant de préserver une monarchie.

Depuis plusieurs années, le petit pays qu’est le Brunei, ne fait que renforcer ses interactions avec la Chine. Il existe même une ambassade de Brunei à Beijing et la Chine en à une à Bandar Seri Begawan. Malgré s’être retrouvé sous le protectorat anglais au 18ème siècle, celui-ci s’est toujours vu faire de l’œil au communisme Chinois, c’est pourquoi à l’indépendance du Brunei en 1984, les relations diplomatiques se sont développées[2].

La Chine est le premier partenaire économique, de plus que le premier investisseur du Brunei. L’une des principales raisons du rapprochement avec la Chine est l’économie qui est un pilier important pour le petit pays. Depuis des siècles les deux pays n’ont cessé de faire des échanges de marchandises. À présent, la coopération entre eux est telle, qu’en 2017, leur marché s’élevait à 4.1 milliards de dollars[3]. Les secteurs de prédilection de l’investissement chinois sont la pêche, la construction de bâtiments ainsi que l’agriculture.

Leur coopération est telle que le Brunei détient une place importante dans le projet ambitieux appelé « La ceinture et la route » ou encore la « nouvelle route de la soie ». Ce projet a pour objectif de lier la Chine à l’Europe passant par le Kazakhstan, la Russie, la Biélorussie, la Pologne, l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni. Celle-ci servirait de stratégie à la Chine pour développer et promouvoir la coopération entre les pays de l’Asie et de l’Europe et ainsi se placer au-devant de la scène internationale. Cette route ferroviaire peut être considérée comme une complémentarité au collier de perles mis en place par les chinois. Elle englobera plus de 62% du PIB mondial.

Le Brunei fait donc partie de cette stratégie mise en place par la Chine et est un élément clé dû à son port qui se présente comme le plus large de la route. S’allier avec la Chine lui procure un statut au sein de l’ASEAN, dont il fait partie depuis 1991, et lui permet de gagner en légitimité. Son étroite proximité avec Pékin est un atout important pour Brunei puisqu’à cause de sa petite influence dans la région, celui-ci doit s’affirmer avec ses alliances économiques.

Les échanges entre les deux pays sont de plus en plus récurant ce qui laisse entrevoir un avenir prospère entre les deux. En effet, malgré les différents présents au sujet de la mer de Chine, le Brunei favorise de très bonnes relations économiques avec la Chine puisque cela lui permet de garder un statut devant les grandes puissances de la région qui l’entoure et donc d’être plus reconnu lors des sommets de l’ASEAN[4].

Cependant, il n’y a pas qu’au Brunei que cette relation apporte des avantages, la Chine y trouve également son bonheur puisque son ambition est d’étendre son influence dans les pays de la région. Celle-ci entretient tellement de relations économiques et se place, avec beaucoup de pays, en premier partenaire économique de ceux-ci, qu’il est maintenant difficile, pour les pays concernés, de se défaire de son emprise.

« Construire de bonnes relations et offrir de gros investissements fait partie de la stratégie de la Chine de séparer les pays d’Asie du Sud-Est pour s’assurer qu’il n’y ait pas de consensus sur les questions de la mer de Chine méridionale », a déclaré Jatswan[5] Singh, professeur agrégé à l’Université de Malaisie à Kuala Lumpur. Ce qui met bien en avant les intentions de Pékin.

Le Brunei favorise donc amplement ses relations économiques avec la Chine puisque cela lui permet de se développer dans la région au dépit de ses revendications territoriales[6] dans la mer de Chine. Effectivement, les hauts investissements placés dans le pays par la Chine favorisent le fait que Brunei ne peut réellement entrer dans le conflit présent en mer de chine, de peur de voir son économie fortement décroiser.

 

 

Sources:

 

[1] https://www.cairn.info/load_pdf_do_not_index.php?ID_ARTICLE=HER_151_0164

[2] https://www.cairn.info/revue-outre-terre1-2010-2-page-379.htm

[3] http://www.atimes.com/article/china-throws-sinking-brunei-lifeline/

[4] https://www.cairn.info/load_pdf_do_not_index.php?ID_ARTICLE=HER_151_0164

[5] https://mirastnews.net/2018/03/05/alors-que-les-banques-occidentales-partent-la-chine-ajoute-le-brunei-a-la-nouvelle-route-de-la-soie/

[6] https://www.dailysabah.com/business/2018/03/06/as-western-banks-leave-china-adds-brunei-to-new-silk-road

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