Le 1er Août 2012 à Manille,
« Knowledge is power » Stamford Raffle, fondateur de Singapour.
Ça fait un moment que je n’ai pas écris ! J’ai été (encore une fois) occupée par des travaux.
Vendredi 20, j’ai eu froid dans la journée pour la première fois depuis un bon deux mois. Cette sensation m’étais presque devenue étrangère. C’est l’hiver ici. La pluie tombe tous les jours, il fait un peu moins chaud, environ 30° et de temps en temps il y a même du vent. Quand il pleut beaucoup, l’eau ne s’évacue pas tout de suite et les rues sont inondées. Parfois l’Université déclare qu’aucun cours ne se donne ce jours-là, à cause des intempéries. C’est pas si gênant, en fait j’aime bien qu’il fasse plus frais. Mais c’est vrai que le jour est moins lumineux (de toute façon avec la pollution…), que les pieds sont presque toujours trempés et que si on a le malheur de sortir d’une jeepney et d’avoir un parapluie cassé, on se retrouve instantanément toute entière trempée.
Samedi 21, je suis allée pour la première fois en week end à la plage. Puerto galeraaaa ! Il faut prendre un bus, qui met plus longtemps à sortir de Manille que d’arriver ensuite à Batangas port, où on prend un bateau qui secoue beaucoup pendant 2h30 ! Mais bon moi ça me fait dormir le bateau, alors… Par contre, je me suis réveillée parce que l’avant du bateau tapait fort, et chose étrange, les grands basculements me faisait mourir de rire. Je crois que c’est parce que mon ventre était soulevé comme dans un ascenseur… C’était irrésistible ! J’avais peine à cacher mon fou rire, de peur de passer pour une folle…
On arrive à Puerto Galera, aussitôt on se retrouve dans un tricycle qui nous emmène à White Beach. On avait plusieurs choix avec différents prix et le tricycle nous a emmené voir toutes les endroits qu’il connaissait pour dormir (ou au moins chez tous ses amis). J’ai choisi un endroit bien calme, en dehors de l’intempestive vie nocturne de White Beach. J’avais une chambre faite entièrement en bambou, en palmier et en bois, c’était tout mignon, au bord de la mer, sur la plage.
La plage bien tranquille d’ailleurs, et pour cause, une tempête était prévue, mais n’écoutant que mon courage, j’ai quand même voulu tenter l’expérience. Et tempête, il y a eut. C’est impressionnant une tempête à la mer, on dirait qu’il y a de l’eau partout, malmenée dans tous les sens par le vent. On sait plus si c’est le bruit de la pluie ou des vagues. Même s’il pleuvait et que la bouffe était dégueulasse, ça m’a fait un bien fou ! La tranquillité, le calme me faisait oublier le tourbillon pollué de Manille.
Le soir je suis sortie à White Beach. C’était assez étrange de se retrouver là, sous la tempête, dans un restaurant où tous le staff est homosexuel. Ici, l’homosexualité est bien perçue parce qu’on considère que si tu es gai, c’est que tu es né dans le mauvais corps, donc que les gars homo sont des filles à l’intérieur et vice versa. En gros « c’est pas ta faute ». Étrange quand on considère que prendre la pilule c’est tabou. Il y avait tous les types, des « transformés » c’est-à-dire qu’ils ont subi une opération chirurgicale, des travestis, ou simplement efféminés. Pas un gai pour prôner sa virilité. J’imagine qu’on se conforme toujours jusqu’à un certain point à la société dans laquelle on vit. En tout cas ils étaient adorables, parmi les premiers philippins que je trouve vraiment sympa. Peut-être parce que j’avais pas l’impression d’être roulée dans la farine…
J’ai super bien dormi la première nuit, mais la seconde, je me suis fait MANGER la face par des moustiques. J’avais mis une tonne de produit moustique pourtant, même sur la figure, mais c’était des moustiques mutants sanguinaires. J’ai mal dormi et je me suis réveillée toute la figure boursouflée de piqûres… (yavait que la face qui dépassait des draps) J’étais vraiment enflée ! Mais j’ai pris un bon bain de mer et ça allait mieux après.
Ah oui le premier jour je me suis fait piquée par une méduse aussi !! C’est la première fois dans ma vie ! J’avais totalement oublié la présence de telles choses dans le monde moi. Ça a fait mal sur le coup mais finalement c’est vite passé.
Le retour s’est bien déroulé, plus rapide parce que la mer était plus calme. J’ai beaucoup apprécié cette fin de semaine en tout cas ! Voilà quelques photos : http://www.flickr.com/photos/76072858@N05/sets/72157630714031018/
Sinon cette semaine, eh ben j’avais du travail, alors je passe encore mon temps dans les cafés climatisés, parce que j’arrive vraiment pas à me concentrer sinon. Et puis à la bibliothèque, c’est tellement climatisé qu’au bout d’une demi-heure j’éternue à coup sûr, et au bout d’une heure je dois sortir sinon je prend froid. Et puis ils n’ont pas de café !
J’ai cherché un peu un nouveau logement aussi, car je voulais partir, je trouve ça un peu cher où j’étais (7000 pesos par mois ! C’est 170$CA à peu près…) et j’ai bien fait parce qu’aujourd’hui, mercredi, je viens de déménager et je suis assez contente.
Je suis dans un quartier populaire, et par conséquent beaucoup plus vivant. Il y a plein de monde qui traîne dans la rue, plein de commerces partout, la bouffe est pas chère, et je me sens mieux. Je sais que c’est sécurisé quand même parce qu’il y a des gardes qui font des rondes régulièrement. Je suis dans un immeuble qui appartient à un couple, un anglais expatrié et sa femme philippine. Il travaille dans la sécurité, il a tout un réseau et il vend ses services aux riches, il vend des services de protection dans la région aussi, en Malaisie, à Singapour, etc. Il est très bien connu dans le quartier et je sais que personne ne rentrera dans ma chambre. Ma chambre est grande, peuplée de 8 jeunes filles, moi y compris. En fait c’est un dortoir, on a pas de cuisine. Toutes des philippines. La première chose qui me frappe est : c’est fou comment les philippins sont incapables de s’organiser. Au lieu d’essayer d’arranger l’espace, tout est en bordel… C’est comme la circulation, la bureaucratie, l’administration de l’université, aucune organisation, tout marche dans un flow mouvant régie par aucune règle précise, quelques habitudes parfois. Enfin ! J’ai optimisé mes deux placards au maximum !
Ah oui, aussi, c’est fou, les filles restent sur leur lit toute la journée et dorment, travaillent un peu, vite fait… Bref, ça me va, au moins je me sens pas coupable. En tout cas, le mois me coûte beaucoup moins cher : 2500 pesos, soit 60$CA. Et puis au moins je vais rencontrer plus de monde que dans ma guesthouse où j’étais envahie par des danseuses autrichiennes chrétiennes qui riaient fort dans mes oreilles. Dans l’immeuble, il y a que des étudiants et au 5 et 6ème étage, c’est des « penthouse ». En gros c’est un 3 et demi où ils ont entassé 8 à 10 personnes. Mais ils ont une cuisine alors je vais aller les squatter de temps en temps. Les gens viennent du Vietnam, d’Inde, du Pakistan, de Finlande… Bref.
À bientôt pour un prochain épisode !
Sandra Vilder ( blog : http://facondeetbagou.wordpress.com/ )