Par Vanessa Alexandra Duchemin
L’implantation aux Philippines des firmes multinationales a eu un impact positif important sur l’économie nationale et a permis d’attirer des investissements étrangers. La mondialisation contribuerait donc au développement des Philippines, ce qui impliquerait donc une meilleure économie, une baisse du taux de chômage, une meilleure qualité de vie et une plus grande stabilité politique et sociale. Toutefois, ce qui en surface peut paraître un avantage pour les Philippines, présente également d’importants désavantages. En effet, la mondialisation permet une certaine modernisation, une croissance économique dans certains cas, mais par contre les droits humains et la souveraineté de la population sont remis en question.
À partir des années 1960, les Philippines entament un processus de dérégulation de l’économie et de libéralisation des échanges . Les entreprises étrangères viennent alors s’implanter aux Philippines, notamment des entreprises qui exploitent les ressources naturelles. Cela génère donc beaucoup d’emplois, permet une industrialisation et un développement du pays. En 1995, le gouvernement permet aux entreprises minières étrangères de s’implanter aux Philippines très facilement, dans le but de promouvoir son économie. Un exemple de ces entreprises minières est l’entreprise canadienne TVI Pacific Inc. En 2005, TVI Pacific Inc. s’implante aux Philippines pour extraire et exploiter des métaux (or, cuivre, argent, etc.) . Néanmoins, la mise en place de cette mine pose problème au niveau social et au niveau environnemental dans la région. Dans un premier temps, TVI Pacific obtient l’appui du gouvernement pour déplacer les populations qui habitaient la région de Canatuan, afin d’obtenir l’espace nécessaire pour faire la mine . De plus, le lieu d’emplacement de la mine est considéré comme un lieu sacré pour les autochtones de la zone, et le simple fait de placer la mine à cet endroit pose un problème au niveau éthique . La mine crée donc de nombreux emplois et crée un certain dynamisme dans la région. Cependant, malgré le fait que la mine ait créé de nombreux emplois, il s’agit de conditions de travail dangereuses et qui ne sont pas payées proportionnellement au niveau de danger que cela implique. La population locale de la région est donc mise à l’écart de toute décision prise en rapport à la mine, et ne font que subir les conséquences négatives de cette dernière.
Au niveau social, la mise en place de la mine par TVI Pacific pose un problème éthique dans la mesure où les populations autochtones n’ont pas le droit de déterminer ce qu’elles veulent faire de leur territoire et où elles veulent habiter . D’après l’article 1 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, « tous les peuples ont le droit de disposer d’eux-mêmes. En vertu de ce droit, ils déterminent librement leur statut politique et assurent librement leur développement économique, social et culturel » . Ce droit se trouve alors bafoué par le gouvernement philippin et par la multinationale TVI Pacific qui ont déplacé les habitants de la zone, d’autant plus que TVI Pacific obtient l’appui de l’armée pour assurer la sécurité sur les lieux de la mine .
Au niveau environnemental, la mise en place de la mine pose de nombreux problèmes tels que la pollution des cours d’eau de la région, la disparition de montagnes, le déboisement accéléré, l’effondrement des sols, des éboulements, des glissements de terrain lors des pluies, etc. Cela diminue donc la qualité de vie et aussi leur sécurité.