Par Julien Guay
L’économie cambodgienne a augmenté en moyenne de 6% dans la période de 1994 à 2002 tandis que, durant la période de 1994 à 1999, le taux de pauvreté n’a diminué que de 3%. Comparativement à ses voisins le Laos et le Vietnam, le taux de pauvreté du Cambodge a diminué beaucoup plus lentement. Selon un classement des Nations Unies, le Cambodge fait partie des pays les plus sous-développés. Les trois quarts de sa population vivant avec moins de 2 dollars par jour , ce qui place le pays au bas de la liste établie en fonction de l’indice de développement humain. Cette pauvreté est très présente dans les régions rurales et ses résidents sont en mauvaise santé. Des réformes tant au niveau agraire qu’au niveau économique sont des conditions nécessaires à l’amélioration de la situation.
L’agriculture traîne de la patte au Cambodge. Ce secteur clé des régions rurales n’arrive pas à suivre la cadence par rapport à la croissance démographique du pays. De plus, les régions rurales vivent littéralement de la production agricole propre à chaque région. Selon des études du Fonds Monétaire International , les pays étant hôtes à de plus grands revenus provenant des fermes et encouragement l’investissement dans le développement rural mène à un taux d’emploi plus élevé et à des prix plus bas sur la nourriture. Ces facteurs contribueraient fortement à la réduction de la pauvreté, notamment dans les régions rurales éloignées des grands centres. Plusieurs conditions entrent en ligne de compte pour que la solution proposée profite aux Cambodgiens. Parmi celles-ci, on observe la mesure de réforme territoriale afin de permettre aux agriculteurs de bénéficier de retours monétaires suffisants.
De 1994 à 1999, les milieux urbains présentaient des taux de croissance de plus de 1% supérieurs aux régions rurales. Les régions urbaines étant en mesure de desservir la population de biens et services grâce aux infrastructures en place et des atouts physiquement atteignables, on peut donc y voir la différence versus les régions rurales en termes d’améliorations face à la lutte à la pauvreté.
D’un point de vue plus optimiste, le Cambodge a, dans les dernières années, réussi à conclure une entente d’échanges bilatéraux avec les États-Unis. Ceci lui a permis instantanément de créer plus de 200 000 emplois et d’augmenter substantiellement le produit domestique brut.
Les routes et les réseaux de communications sont notamment identifiés comme étant clés au fonctionnement et à la productivité de ce secteur d’activités. D’ailleurs, les nombreux conflits et l’instabilité tant politique que sociale qu’a connue le pays (que ce soit le génocide des Khmers rouges ou la crise économique de 1997) laissent encore des traces importantes. Ces conflits ont mené à la destruction d’infrastructures, d’institutions et à la délocalisation de nombreux Cambodgiens . En plus de construire, il faut reconstruire.
—
Références
Zachary Zimmer, « Poverty, wealth inequality and health among older adults in rural Cambodia », Social science & Medicine 66 (1998).
International Monetary Fund (FMI), Cambodia. Rebuilding for a Challenging future (Washington: International Monetary Fund (FMI), 2006).