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De retour du Forum social mondial (FSM), la tête pleine d’images, de rythmes et d’interrogations!

Après les péripéties des embouteillages locaux et quatre vols d’avion contribuant encore au gaz à effet de serre, que rapporte-t-on de cette expérience du Forum social amazonien? Des étudiants exténués, des bagages ultra-humides, des nuits sans sommeil, mais surtout des rencontres comme nulle part ailleurs… et des têtes pleines de rythmes, d’idées, de projets et d’interrogations. Des ateliers spontanément organisés ou parfaitement planifiés qui se transforment sous nos yeux, par des participants peu ou pas du tout intéressés à suivre un ordre du jour établi par d’autres. Des gens qui participent pour une toute première fois à un forum social qui se lèvent pour prendre la parole et exprimer haut et fort leurs frustrations par rapport à un monde d’exclusion, où les intellectuels même au sein des forums sociaux, continuent trop souvent à discuter entre eux, sans écouter ce que les mouvements populaires ont à dire.

Et pourtant, qu’ils le veuillent ou non, à Belém, porte de l’Amazonie, tous ont été exposés aux aléas du quotidien des peuples amazoniens, cette minorité parmi les peuples autochtones, si peu nombreuse après des siècles de surexploitation et de marginalisation par les autorités brésiliennes et autres. Malgré leur nombre, comme l’affirmait si bien Boaventura de Sousa Santos, ces gens ont quitté la «sociologie des absents». Les peuples de l’Amazonie sont bel et bien présents et ils refusent de demeurer silencieux et invisibles! Ils émergent comme une force novatrice avec laquelle on doit compter. Novatrice entre autres parce que ces marginalisés de la dite modernité évoluent dans d’autres espaces et temporalités, et selon d’autres valeurs et d’autres façons d’interagir. En tant que Nord-Américains, fortement urbanisés pour la plupart d’entre nous, nous avons tout à apprendre de leurs savoirs et leurs visions du monde, ancrés dans cette relation symbiotique avec l’environnement, la terre nourricière, l’eau, source de vie et moyen de transport. Autochtones ou non, plusieurs des participants au FSM 2009 ont en effet navigué plusieurs jours car pour une fois, ils pouvaient se permettent de voir de leur propre yeux un Forum social mondial. On a ainsi côtoyé de nombreux jeunes brésiliens, et des moins jeunes, qui sont venus des diverses régions avoisinantes afin de rencontrer d’autres participant-e-s, et surtout, de partager leurs expériences et de faire connaître leur histoire.

Les multiples rencontres ont ainsi permis aux habitants de la ville de Belém et à plus de 100 000 participants inscrits et présents au FSM 2009 de constater comment, très souvent, les autochtones sont les premiers écologistes de cette planète. Imparfaits certes, mais ô combien plus conscients des richesses et des limites de notre monde! Ces peuples possèdent une connaissance directe de l’impact des changements climatiques, des grands projets hydro-électriques et de ceux des industries minières qui polluent et exploitent à outrance les ressources naturelles sur leurs terres ancestrales. Depuis des décennies, ces activités mettent en péril leur mode de vie et leur culture, tout comme c’est le cas pour les premières nations, ici même au Canada. Leur seul présence à Belém a transformé l’espace et a interpellé les participants de diverses façons. Ainsi, un étudiant de la délégation Uni-Alter affirmait qu’il est urgent, chez nous au Canada de refaire les livres d’histoire afin que les jeunes cessent de méconnaître le savoir et l’expérience des premières nations. Une femme amazonienne s’est quant à elle indignée, lors d’un autre atelier, de voir que les participants du FSM ne sortent pas en masse afin d’appuyer les revendications autochtones auprès du gouvernement brésilien pour enfin mettre un terme aux grands projets de barrages qui mettent en péril l’avenir de plusieurs communautés. La justice sociale et environnementale, en bien des endroits, ce n’est ni un luxe, ni un discours à la mode, ni une conceptualisation théorique. C’est une urgence, ancrée dans l’immédiat, l’ici et le maintenant! Pour nous Nord-Américains qui entendons quotidiennement les appels à une consommation ‘solidaire’ face à la crise économique actuelle, et aux grands plans de sauvetage des banques irresponsables (pensez au Buy American/Canadian et aux campagnes de publicité des grands de l’automobile aux États-Unis), qu’est-ce que ça change? Que pouvons-nous rapporter de ces échanges lors du Forum social mondial? Va-t-on poursuivre nos activités comme avant, pris dans le rythme effréné de notre quotidien? J’ose croire que de telles expériences continueront à bousculer nos valeurs pour un bon moment, et peut-être, peut-être aussi à transformer petit à petit nos habitudes de vie! Aux quelque 75 participants de notre délégation, longue route et sachez garder les yeux et l’esprit ouvert. Et surtout, contaminez vos pairs de vos multiples réflexions!

Marie-Josée Massicotte
Professeure-adjointe, Université d’Ottawa

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02 2009

« On a perdu le campement » ou la place du campement de la jeunesse

 

Par Germain Schmid

La question de la place du campement de la jeunesse dans la littérature traitant du FSM a été soulevée pendant le Forum par Mélissa et Francis. Après en avoir parlé avec Marie-Hélène (qui fait son master sur le Forum Social Québécois) et David (titulaire d’un PhD en mouvement sociaux) entre autres, il semble que le campement soit absent des textes.

Au fil des discussions, les points suivants ont émergé:

  • une des grandes différences entre une conférence et un FSM est que la plupart des participants ne rentrent pas à l’hôtel le soir mais restent entre eux au campement. On peut attendre de cela que les participants soient dans un univers loin de leur quotidien. Ils multiplient les rencontres improbables avec des personnes de toutes origines et de tous mouvements. La réflexion, l’échange, sont permanents pendant plusieurs jours. Cela rend alors propice la création de liens nouveaux et la naissance d’idées.

  • ceux qui écrivent sur le FSM et l’altermondialisme et qui sont reconnus sont des universitaires, des chercheurs, intellectuels, qui dorment à l’hôtel. Ils assistent à une conférence classique et ne semblent pas dans le même processus de réflexion que celui qui touche la plupart des participants. Est-ce que c’est une cause de la non-émergence de certaines idées ou alternatives? Cela contribue en tous cas à ne pas definir convenablement le FSM de l’interieur.

  • est ce qu’il n’y a pas au FSM des « classes » : ceux de l’hôtel et ceux du campement, qui se croisent mais échange finalement peu ? Est-ce que ces deux profils de participants vivent chacun le même FSM où appartiennent-ils à des « réalités » différentes ?

  • le campement de la jeunesse, qui est une solution pratique, ne devrait-il pas être considéré comme un outil au service de la création d’alternatives?

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02 2009

L’energie positive d’un raz de marée humain

Par Germain Schmid

 

Belém, 30 janvier 2009

 

Premier jour du FSM!

 

Une grande marche dans le centre-ville débute à 3 heures, comme la pluie. Une euphorie générale bercée de musique transporte un flot de millers de personnes sous les banderoles les plus diverses jusqu’au terminus ferroviaire de la ville.

 

On retrouve surtout des mouvements brésiliens. Sont aussi présents parmi d’autres un syndicat Belge, ATTAC et la CGT de France, un mouvement indépendantiste guyanais, 2 militants de Christiania de Copenhague au Danemark, un mouvement du Honduras, des féministes, Greenpeace, le drapeau gay et beaucoup de peuples indigènes… Au milieu du convoi, un bus et un syndicat sur des motos. L’environnement n’est pas une préoccupation de tous.

 

Pour moi, cette marche est un symbole de la réunion de mouvements divers, et pourtant allant dans une même direction. C’est une revendication du droit à ne pas être d’accord et à l’accepter et une célébration de l’activisme.

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02 2009

Belém, ville qui sent bon pendant une semaine

Par Germain Schmid

 

Belém, 30 janvier 2009

Le hasard m’a abrité d’une des nombreuses averses torentielles de Belém sous une bache avec Cibele.

Cibele est avocate dans la région de Belém. Elle me raconte que depuis quelques mois, Belém traverse une vague de violence avec des vols et agressions de plus en plus graves et 3 meurtres récents. Le gouvernement a nettoyé la ville pour le FSM et le nombre de policiers a été augmenté de façon très importante. Effectivement, on en voit partout et la ville semble calme, pour le plus grand plaisir de Cibele. Elle attend beaucoup du FSM pour Belém, pour trouver des solutions concrètes pour lutter contre la violence locale. En dehors de ces problèmes d’insécurité, Belém est une ville charmante avec un vieux centre colonial plante de manguiers, au bord d’un bras de l’Amazone …

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02 2009

Le campement de la jeunesse: ambiance

Par Germain Schmid,

Étudiant à l’UdeM


Belém, 30 janvier 2009

Le campement de la jeunesse est au coeur de l’UFRA. 20 000 personnes se sont installées en 3 jours dans une autogestion festive et relative. Les douches, les toilettes ont suivi peu après…les efforts d’organisation sont extraordinaires, on constate des améliorations tous les jours, comme l’apparition de filtres à eau. C’est un espace de fête permanente, qui alterne les marches revendicatives avec la capoeira et les musiques diverses. Des kiosques de restauration et de vente de produits locaux ont poussés un peu partout. Les banderoles sont variées et nombreuses.

L’autogestion consiste essentiellement dans le respect de quelques allées, et en l’obligation de sourire à son voisin. On y dort peu, on y fait beaucoup de rencontres. On y parle de tout, et aussi d’altermondialisme.

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02 2009

Belém – WSF – 28 January

Belém – WSF – 28 January 2009

Par Josée Madéia

 

First day of the Forum, it’s noonish and we’ve had to abandon the program. Things are indeed not happening exactly when or where they’re planned to. Walking up and down the main street of UFRA. (Universidad Federal Rural da Amazonia). So many people, So much stuff for sale. I’ll put this in writing so that it’s recorded somewhere: I’m going to make a commitment, for when I go to another WSF, to learn the language that will be most used. Listening to the indigenous leaders’ speeches for Pan-Amazonian Day.. hearing about imperialism, capitalism, water, petrol, globalisation and resistencia and i so wish i could understand.

 

Attended an afternoon session on mining « justiça vos trilhos – seminário internacioal » where people talked about Canada’s Inco being bought by Vale, a Brazilian mining company, and what this means (for the environment, for indigenous groups, for labour, etc.) for the people of brazil, of Canada and of Mozambique.

 

And the torrential rains come again. This time as we’re leaving UFRA to go back to Ver-o-Peso, back home, adding to the general mob confusion of getting out of the campus maze and gates, slip slopping flip flops, dancing and trudging, men playing guitars in the pouring rain, trying to keep decomposing passports relatively undrenched and keep the group together.

 

Waiting for the bus it occurs to me that this is the perfect setting for a riot. But there’s no riot, just boisterous conversations, groups strategizing to get on buses. By this time, my body’s exhausted, i’m exhausted… and i’m pretty sure we all are (although some of us still have the energy to have political discussions with Norwegian fellow WSF-ers on the bus). a part of me wishes i had the energy to stay at camp, to dance in the pouring rain in my underwear like the best of them, or to go to one of many cultural performances, but right now, my hammock beckons and my stomach is screaming for sustenance.

 

A good first day, a good introduction to the madness and joy and disorganization and inspiration of the forum.

 

Really looking forward to the sessions tomorrow.

Belém – WSF – 27 janvier

Bélem – January 27

By Josée Madéia

 

Last night, after supper, sitting, working in the common room, and talking about Canadian mining companies in the Congo. a Belgian friend from the hotel walks in and we all start talking about Écosociété’s « Noir Canada ».. it’s really extraordinary to be in a space where these issues can be discussed night or day, and where they work better than small talk to meet and befriend strangers.

 

Adrian, a fellow UNI-Alter was talking about his experience at Aldea do paz, « peace camp », one of the forum’s camping sites. This is a special one, an intentional community with 200+ campers, where cooking is a collective ordeal, where they work together, meet and reunion thrice daily. It’s really interesting to see that the forum can be so many different experiences to so many different people. even within our own student delegation: those who are here for the experience of the youth camp–taking part in activities with folks who are all here for different reasons, wearing different colours, supporting different causes, those at Aldea do paz, and those of us staying in the hammock hostel– wanting to try to make the most of the workshops and presentations by getting more sleep in. 

 

And the march !

 

There were so many banners, balloons, colours and causes…people walking with small trees, with placards, with children, with drums, with fists in the air, with smiles, with magic dancing in their souls, with fire. If you’re someone who, like me, can get teary-eyes and so soulfully energized by a fabulous Earth day celebration on parliament hill or a « coalition yes! » rally in beautiful Halifax, this is the stuff of dreams.

 

Slowly, it begins. the Uni-Alter crew meets near the Greenpeace boat, and it starts, but not before the torrential mid-day rains. Oh how it poured… those who can, march under banners and flags. We make our way under a colourful « solidaridad » banner where it still pours. With hundreds under this banner we play « drapeau » (or at least this is what we called it in French elementary schools in Ottawa) making the banner fly up and down while we make our way through Belem’s streets, stopping to wring out skirts and shirts and whatever else. Multilingual chants and songs, banners, placards and flags for indigenous struggles, for food sovereignty, for women’s rights, for all things anti-capitalist and alter-globalisation, for palestine, for the natural world, for solidarity.. Oh la la! More than a bilingual petite Canadienne can take in !

 

After four hours of walking and dancing, we rally our troops as we can and stop for fruit and nuts and whatever other street food the vendors will offer us.

 

When night falls, a group of us decide to go grab some food, making the hard decision to leave the march, a good ending to such a busy day, a quieter night, just over a handful of us…lovely to get the opportunity to debrief our experience, to sit, to fill our bellies, and to speak français. Talking about our research interests, learning languages and why we’re here. For me, who’s unsure as to what to take on, what to do with myself being fresh out of grad school, it’s really something to have this opportunity to talk with such engaged academics, to meet folks working in so many different ways for social justice. I am happy.

It’s good though to get on the bus going to Vero Peso, the market, and to walk back to Hotel Fortaleza to look at the program for the next day, decide what we want to attend, chat with folks also figuring out logistics for the next day and then retreat to our hammocks. Sleep comes easy.  

 

Tomorrow, the forum begins.

Amazonie : le cœur du monde

Belém – 28 janvier : Amazonie : le cœur du monde
(Chroniques du FSM 2009) – par Raphael Canet

Cette nouvelle édition du FSM souhaitait mettre l’accent sur une réalité qui, aux dires de plusieurs, ne fut pas suffisamment mise au centre des revendications de la mouvance altermondialiste depuis son émergence : la problématique environnementale et plus spécifiquement les changements climatiques. C’est l’une des raisons qui a fait que le FSM 2009 se tienne ici, à Belém, aux portes de l’Amazonie. En effet, cette année se tiennent simultanément la 9ème Édition du forum social mondial et la 5ème édition du Forum social pan-amazonien, qui se déroule habituellement ici, à Belém. C’est donc à un forum social à la fois mondial, régional et thématique que nous assistons cette année.
Cette préoccupation environnementale se retrouve dans la méthodologie de l’événement. Après la marche du 27 janvier qui symbolisait la rencontre des peuples, l’espoir des luttes solidaires et l’ouverture officielle des activités, la première journée du forum, le 28 janvier, fut décrétée jour de l’Amazonie. Toutes les activités étaient essentiellement articulées autour de problématiques socio-environnementales propres cette région pan-amazonienne qui rassemble neufs pays (Bolivie, Brésil, Colombie, Équateur, Guyana, Pérou, Suriname, Venezuela et Guyane française). Préservation de la biodiversité, justice environnementale, droits des peuples autochtones… ce 28 janvier 2009 et devenu le jour de la résistance indigène et populaire contre 500 ans de domination coloniale et capitaliste de la région. L’ambition affichée en cette journée de célébrations et d’appels à la mobilisation collective pour sauver la planète visait clairement à donner la parole aux gens sans paroles, à permettre aux peuples indigènes, aux peuples des rivières et de la forêt d’interpeller le monde entier sur la situation de l’Amazonie, car le destin de tous se joue ici.
Toute la journée, des manifestations culturelles et politiques en plein air, sur de grandes scènes, permettaient aux multiples peuples autochtones de passer leur message : contre la destruction de la forêt, les barrages hydroélectriques en forêt, le dégel dans les Andes et la sécheresse en Amazonie, l’impact socio-environnemental des grands projets miniers et pétroliers, la critique des agro-combustibles et des agissements des agro-négociants, le travail-esclavage, le problème du chômage et des migrations, la lutte pour la terre et contre la violence dans les campagnes et les villes, la démilitarisation de la société, la persécution par l’État des mouvements sociaux et de ses leaders, la criminalisation de la communication populaire, la réaffirmation des cultures des peuples originaires et traditionnels, l’affirmation de l’identité Quilombola et des Afro-descendants, l’autonomie pour les peuples autochtones et la construction d’un État plurinational, contre l’intervention impérialiste et pour une intégration régionale des peuples…
Par des chants, des danses, du théâtre, des déclarations, les peuples amazoniens nous expliquaient que l’heure est grave. La mère-terre est malade et le symptôme de cette maladie est cette fièvre qui la ronge, le réchauffement climatique qui va bientôt nous conduire à la confusion. La maladie ? Une sorte de destruction suicidaire qui se nomme développement, modernité et capitalisme. La vie est en danger, en Amazonie, au Chaco, au Pantanal et les luttes indigènes, les luttes paysannes, celles des mouvements sociaux, des groupes exclus et de tous les peuples du sud doivent converger pour contrer toutes ces formes d’exploitation et de marchandisation qui détruisent notre environnement et conduisent à l’accaparement par quelques uns des ressources naturelles de tous.
Les thèmes abordés étaient variés (Changements climatiques, souveraineté alimentaire, modèles énergétiques, travail, violence, criminalisation des mouvements sociaux, identité, souveraineté nationale et populaire et intégration régionale), mais étaient tous orientés vers une démarche de construction d’alternative. Il s’agissait pour tous ces mouvements de passer de la protestation à la proposition et de mettre de l’avant des projets concrets axés sur l’économie solidaire et communautaire ; l’adoption du principe de réciprocité dans les échanges ; la reconnaissance de l’interculturalité dans les rapports sociaux ; le respect de l’équilibre entre la nature et la société ; la décolonisation du pouvoir, des savoirs et des cultures ; l’autonomie et le respect de la diversité ; la mise en place de gouvernements communautaires ; la transformation de l’État, du Marché et de la Société. Des thèmes finalement assez connus, mais dont la valeur et la pertinence redeviennent évidentes en ces temps de crises, mais surtout dans la manière de passer le message. Car une bonne majorité de gens sur la planète, et au premier rang les dirigeants qui ont les moyens d’agir, sont au courant de la situation environnementale. Le problème est l’inaction. Pourquoi, alors que nous sommes conscientisés, nous ne bougeons pas, nous ne faisons rien ? Tous ces peuples millénaires des rivières, des forêts, qui sortent du cœur de l’Amazonie en habits traditionnels pour nous expliquer leur mode de vie symbiotique avec la nature, contrastant avec le notre qui conduit à la destruction de tout l’écosystème, nous interpellent. Cette fois-ci, ce n’est pas sur la couverture du National Geographic ni sur un écran télévisé qu’ils passent leur message. C’est là, juste en face de vous, en vous tendant la main, en souriant et en vous invitant à écouter tout autour de vous les plaintes des fleuves, les cris des lacs, les sanglots des arbres… les convulsions de la mère-terre.
Allons-nous finir par comprendre… et agir ?

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01 2009

“Biem-vindo a Belém!”

29 January 2009 – “Bem-vindo a Belém!”
By Laura Stefanelli

These are the first words that I’ve heard here in Belém. My second day at the WSF started at 6h20 am, because of the sun and humid temperature. But there are already people out. I have the feeling that this WSF is much for Brazilians themselves and marginalized peoples. Brazilians from all over the country are here with their messages and their hope to discover their own country. Indigenous and marginalized peoples alone or accompanied are here to convey their messages and their hopes. At the same time, local folks of Belem’s City have discovered ways to sell anything from Para State.
With the mixture of skin colours, I sometime feel like a ‘white minority’. How encouraging and energizing to see enthusiasm spread over the Forum and experiencing different ways of expressing new ideas.
“Adelante: um autro mundo é possivel!”

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01 2009

Belém – 27 janvier : La pluie… et l’espoir

Belém – 27 janvier : La pluie… et l’espoir

(Chroniques du FSM 2009) – par Raphael Canet

 

LE FSM 2009 a débuté par une gigantesque marche d’ouverture, traversant Belém, d’ouest en est, depuis la Estação das Docas, ancien cœur marchand la ville où accostaient les bateaux, jusqu’à la Praça da Operário, à la périphérie de la ville, où de déploient les quartiers pauvres.

Plus de 100 000 personnes s’étalant en un long cortège de solidarité, de diversité, d’espoir. Beaucoup de couleurs, de slogans, de rires, de chants, malgré la pluie tropicale qui s’est abattu sur les participants durant la première heure de marche. Un véritable déluge qui n’a pourtant pas découragé les marcheurs qui, s’abritant sous une pancarte, une banderole, un drapeau ou encore sous l’épais programme du forum on continué leur route, trempés, mais continuant à chanter et à appeler la pluie, chuva, chuva… Le tout sous les yeux médusés, le sourire aux coins des lèvres, de la population de la ville, massée le long des rues, bien abrités sous leurs parapluies.

Deux impressions marquantes en ce début de Forum. Tout d’abord, et cela est en continuité avec les précédents forums mondiaux tenus au Brésil, la jeunesse, l’enthousiasme et la motivation des participants. La majorité des participants sont des jeunes de 18 à 24 ans, la plupart étudiants ou diplômés. Cela crée une formidable force de changement social car cet autre monde possible que tout le monde ici cherche à bâtir, c’est le monde à venir, c’est leur monde. La seconde impression est plus spécifiquement à cette neuvième édition du FSM. Il s’agit de sa couverture médiatique. C’est impressionnant lorsqu’on est habitué, dans nos pays, d’être considéré comme un phénomène marginal. Ici, tous les journaux en parlent, la télévision en parlent, les radios en parlent, les murs de la ville en parlent, la ville entière parle du FSM. La marche d’ouverture a été suivi en direct par la télévision, hélicoptère, reporters dans la foules, entrevues à chaud… toute l’armada médiatique mise au service des revendications sociales et de la construction d’un monde commun, chargé d’espoir, le sourire au lèvre, malgré la pluie…

Pour une fois, en cette fin du mois de janvier, les médias (au moins locaux, rêvons un peu!) ne parlaient pas de Davos…

Délégation Uni-Alter de l'Université d'Ottawa

Délégation Uni-Alter de l'Université d'Ottawa